tage dans des ulcères cancéreux et autres de mauvaise nature,
et dans des affections douloureuses. Il donnait l'infusion d’un
grain d’herbe sechée, dans une once d’eaui A la dose de deux
bu trois grains , cette substance produisait lé vomissement ,
la sueur et un flux d’urine très-éopieux; symptômes qui étaient
•bientôt suivis de céphalalgie, de vertige, de chaleur excessive
ou de somnolence.
Bromsfield (r) parle dé l’ouvrage de Gataker. On voit d’après
ce qu’il en dit, que ce dernier avait fait ses expériences avec
YAtropa belladona, qui était désigné alors dans1 l’usage ordinaire
sous le nom seul de Solanum. D’après cela il faut regarder
comme non avenu tout ce qu’ont dit depuis lurs les auteurs
qui ont écrit sur le Sol.nigrum, en s’appuyant sur les observations
dé Gataker. Ceci, pour le dire en passant, est un exemple
de plus dés erreurs qui sont la suite du défaut de la connaissance
exacte des espèces, Connaissance généralement trop méprisée
de la plupart dès médecins.
Bromsfield donne à la tête de ses observations sur l’action
desSolanum qui croissent en Angleterre , une description précise
de chaque espèce. Il désigne le Sol. nigrum de Linné sous
le riôm de Sol. hortense p ' et VAtropa belladona , sous celui
de Sol.'-'léthale. C’est ce dernier qui, comme nous l’avons déjà
d it , fut employé après la thèsè de Lamberghen, sous le-nom seul
de Solanum. Le Sol. nigrum ne le fut qu’après. « Celte plante,
dit Bromsfield, en parlant de celte dernière (2), est celle dont
quelques-uns ont fait d’abord usage à la place du Solanum lelhale
par mégarde : quelques personnes ont depuis continué de s’en
servir par choix. »
Bromsfield croyait que l’action de la Belladone était la même
que celle de la morelle ; souvent aussi il n’emploie que le mot
Solanum seulement , pour désigner la plante dont il s’est servi.
(1) Oup. cit. p. 5»
(a) OuPs cit. p. j5.
Dans cés cas, il est vraisemblable, d’après ce que j’ai dit ci-
dessus , que c’est de la Belladone qu’il a voulu parler. Je ne
prends donc de ces observations, que celles où il dit formellement
, que c’est le Sol. hortense dont il a fait usage. .Je
n’en trouve que deux , sur quinze ou vingt que cet auteur
rapporte.
Une femme qui avait un ulcère sordide à l’une des jambes
près une des malléoles et un gonflement dans les glandes du
col , est le sujet d’une de ces observations (1).; On lui donna,
en se mettant au lit , un grain (2) d’herbe de Sol nlgrum en
infusion ; on continua les trois jours suivans. Ce médicament
causa chaque fois beaucoup de douleur à la jambe affectée ,
augmenta la transpiration, et l’excrétion des urines. La malade
continuant de prendre la même dose de morelle, malin et soir,
les douleurs devinrent moins vives , et le pus que son ulcère
rendait devint meilleur. Il lui survint bientôt des maux de tête,
des éblouissemens, de la chaleur, des rougeurs à la peau; son
ulcère commençait à s’étendre, lorsqu’on cessa dé faire usage
du Solanum.
Le second cas, dans lequel Bromsfield dit avoir administré
le Sol. hortense , est: celui qui fait le sujet de sa huitième
observation. Il donna l’infusion d’un grain de feuilles de cette
plante, à Une femme de vingt ans qui, à la suite d ’un accouchement
laborieux, avait été attaquée d’une hémiplégie. Ce
n’est que quatre mois après cet accident, que cette infusion
lui. fut administrée. Après quelques jours de son usage , les
urines furent augmentées; une céphalalgie très-intense survint.
On .continua nonobstant l’emploi du Solanum. La céphalalgie
ne céda pas ; mais le bras affecté fut en meilleur état, et elle
“( r ) Oupr. cit. p^~%cr.
(2) J e n e s a is d e q u e l s p o id s s’ es t s e r v i B r om s f ie ld ;. j e p r é s um e q u e c ’ e s t
d e s p o id s d ’A n g l e t e r r e , e t q u ’ i l e s t ic i q u e s t io n d e g r a in troy y q u i , c om m e
o n s a i t ; v a u t i g r a in 219» p o id s d e m a r c .