maladies. Comme ils n’ont pas fait part de leurs observation«
et qu’ils n’ont pas précisé les cas dans lesquels ils la croyaient
utile , ce qu’ils en ont dit-est presque comme non avenu.
On a vanté encore la douce-amère dans une foule d’autres
affections, les vers intestinaux, les affections convulsives, les
contusions, etc,, etc. Mais comme nous n’avons que des assertions
extrêmement vagues sur tous ces objets, je les passe
sous silence.
Mode 4 ’administration de la Douce-amère. Les médecins ,da
ï6.° siècle donnaient la douce-amère à plus forte dose .que ceux
cfui les -ont suivis. Ainsi, Tragus employait la décoction d’une
livre de tiges dans deux livres de vin blanc, et eu faisait prendre
un verre le matin et un autre le soir.
Lorsque cet-te substance fut remise en vogue, On l’administra
à bien plus petite dose, parce qu’on lui croyait une action dé-
létère très-prononcée. Werlof (i),qui l’employait dans la phthisie,
faisait bouillir une demi-once de tiges dans trois livres d’eau
«réduites à une livre, et y ajoutait un peu de sucre; il faisait
prendre au malade deux cuillerées à bouche de cette décoction ,
de deux eu deux heures : de cette manière, son action devait être
tien peu sensible.
Linné (2) conseille de faire infuser pendant demi-heure, dans
suffisante quantité d’eau bouillante, deux ou quatre drachmes
«de tiges sèches et coupées, de laisser reposer l’infusion pendant
demi-heure , et de faire bouillir ensuite pendant quelques minutes.
Il conseille aussi de la mêler avec du lait dans le commencement
de son administration, parce qu’elle est plus aisément
supportée de celte manière.
Dans le commencement de son usage en France, l’opinion
commune était qu’elle avait des propriétés délétères: on ne * 2
( 1 ) D’après M. Baumes. Traité de la phthisie pulmonaire. II. p. 288.
— Haller. 7. c.
(2) Que. cit. VIII. p. ’JO.
l'employait qu'avec circonspection. Razoux et Carrère rapportent
, dans eertainesde leurs observations, qu’ils ont été obligés
d’en suspendre l’usage, par la crainte qu’avaient les malades
d’être empoisonnés par ce médicament.
Razoux (1) employait ,. en commençant, la décoctièn d’un
demi-gros de tiges récentes dans seize onces d’eâu de fontaine,
qu’il faisait réduire à moitié. Il mêlait celte décoction avec égale
partie de lait de vache bien écrémé, et' faisait boire au malade
un verre de ce mélange de quatre en quatre heures. Peu
à peu Razoux augmentait la dose de la douce-amère souvent
jusqu’à trois gros; quelquefois jusqu’à dèmi-once.
Lorsque Carrère fit usage , pour la première fois, de cette
substance, il l’administra comme Razoux. L’expérience lui
apprit bientôt qu’on pouvait avec avantage et sans inconvénient
augmenter de beaucoup la dose indiquée. En augmentant
cèlle-ci progressivement, il a fait prendre jusqu’à trois onces
par jour de tiges en décoction ,Asans le moindre- danger. On
pourrait croire que celte substance n’a été supportée à celte
dose que par l’effet,de l'habitude , si plusieurs fois «elle n’avait
été administrée dans le principe, à la dose d’une once , toujours
sans le moindre inconvénient.
Pour l’ordinaire , ’Carrère Commençait -par deux gros en décoction,
et chaque cinq ou six jours il augmentait d’une dose
pareille. Il faisait faire la décoction dans une très-petite quantité
de véhicule aqueux, deux verres d’eau environ pour ehaque
quatre gros de tiges , et il faisait réduire à moitié. Ce médecin
a fait usage de 'l’extrait de cette plante, mais beaucoup moins
que delà décoction. M croit que quatre grains d’extrait équivalent
à ude once de tiges en décoction; il donne néanmoins la préférence
à celte dernière, qu’il dit agir d’une manière plus
prompte.
Des praticiens qui ont employé la douce-amère postérieur
( 1) Razoux. Oup. cit, p. 276.