comme topique. Par eux ses feuilles conluses étaient appliquées
sur la tête dans la céphalalgie ( i ) , soit que celle-ci fût symptôme
de certaines fièvres (a), soit qu’elle fût due à toute autre cause.
Elles étaient appliquées sur les mamelles (3) et sur les hémor-'
roïdes , lorsque ces parties étaient douloureuses ; sur les érysipèles
aux fins de tempérer la chaleur (4)} sur les chancres (5);
sur les tumeurs dures et squirrheuses , les cancers ulcérés (.6) :
c’est surtout triturées dans un mortier de plomb, qu’elles ont
été proposées comme topique dans cette dernière maladie (7).
On n’a pas oublié de les employer à l’extérieur , dans plusieurs
affections de la peau ; dans’ des cas de contusion ; pour faire
résoudre des tumeurs-, etc. etc. J. Ray, d’après le docteur
Hulse (8 ) ,, parle d’on absurde cataplasme fait avec quatre
poignées de douce-amère pilée et quatre onces de graines de
lin en poudre, bouillies dans du vin muscat des Canaries, ou
avec du lard. Au rapport de notre auteur, ce cataplasme
appliqué sur des tumeurs de la grosseur de la tête , en a
opéré la guérison en une nuit ; il a guéri de même des contusions
de muscles désespérées.
L’exposition que je viens de faire suffit seule pour faire voir que
toutes ces applications étaient au moins inutiles, souvent absurdes;
aussi ne m’étendrai-je pas davantage sur ces pratiques surannées,
qui ne sont appuyées sur aucun fait positif, et qui depuis
long-temps ne sont plus qu’entre les mains du peuple , héritier
ordinaire des opinions des savans des siècles qui ont précédé.
C’est ainsi qu’à Montpellier et dans ses environs on voit encore 1 2 3 * 5 6 8
(1) iionicerus.
(2) Ettmuller, d'après Carrère, ouvrage cité. p. 125.
(3) Sebizins.
14) Ett-tmdler. I. c.
(5) Lobel. Lonicerus. I. c.
(6) Ktlmuller. /. c.
{7) Boërhaave. Hist. plant, p. 5o6. — Ettmuller. I. c.
(8) Voyez Carrère. Ouvrage cité. p. 128.
Xherha de, Locca ( c’est le nom sous lequel on désigné la douce-
amère), employée parles bonnes femmes, dans plusieurs des
cas dont nous venons de faire mention.
Ce que nous savons de l’usage intérieur de la douce-amère,
est appuyé sur des observations que nous allons examiner, en
parcourant les diverses maladies dans lesquelles elle a été
administrée de celte manière.
Rhumatisme. Linné est le premier qui a vanté la douce-
amère dans les affections rhumatiques (1); mais il n’a appuyé
son opinion sur aucune observation. Carrère.(a) en a donné
plusieurs dans lesquelles on voit qu’ayant administré la décoction
de douce-amère dans des rhumatismes aigus, des sueurs abondantes
survinrent aux malades à une certaine époque de la
maladie seulement, sueurs qui furent critiques, et que notre
auteur attribue à l’action de la décoction administrée. D’après
les seules observations de cet auteur , je crois être en droit de
douter si ces sueurs étaient le résultat de celle action.
Que se passe-t-il ordinairement dans cette maladie? Dès#que
les-causes qui la produisent ont agi sur un individu , il s’établit
un ordre.de mouvemens différent de l’étal de santé ; on combat
d’abord, s’il y a liieu, les élémens dominans : les symptômes
qui caractérisent la maladie se succèdent-, et au bout d’un
temps plus ou m&inslong, comme dans la plupart des maladies
aiguësv si les forces, du sujet sont suffisantes pour que les
mouvemens de la nature puissent s’exécuter avec facilité, 1»
terminaison de la maladie a lieu par quelque évacuation critique.
Citons des exemples de cette marche de là maladie. Puella 21
annorum (3) , sasia , sert sànguinei tempevamenti, autumnalv
tempvre incepit eonqueri de dolore circàcrislam assis ilii cleoclri:
sequenli die jtèclens suhicà corpus’, wt aliquid huma lollerel,
(1) Amcenit• acad. VIIl. p. 70.
(a) Ouvragë Gîté, p, y-et suivantes.
(3) G. Yun-Swieten. Commentaria^ 1773. W,p, 610.