voquant l’action de la peau , en favorisant une. éruption dar—
treuse , à la suite de laquelle les symptômes de pulmonie-ont
disparu: Dans deux de ces cas, observés sur des femmes, les
Hlensltues supprimées depuis un temps très • long, se sont rétablies
par son usage.
Leucorrhée. La douce-amère paraît avoir été employée avec
succès dans certaines leucorrhées. Murray (i), entr autres, dit
en avoir éprouvé les heqreuX effets. Carrère (a) rapporte plusieurs
Histoires de leucorrhées qui ont été causes ou suites de dartres
à la vulve, et qui ont été guéries par l’usage de la douce-amère.
Oh conçoit que, par son action excitante des organes sécréteurs,
cette substance peut être utile dans certains cas de cette maladie ;
par exemple , lorsqu’il faut favoriser les évacuations par lesquelles
elle se termine; lorsqu'il faut provoquer des évacuations,
comme la transpiration, dont la suppréssion a été cause delà
maladie; lorsqu’il faut rappeler ce flux supprimé subitement,
ét auquel a succédé une maladie plus dangereuse que le flux
rbême.
Scorbut. Linné (3) dit avoir fait des expériences dans l’hôpital
naval de Stockholm , qui prouvent l’efficacité de la douce-
amère dans le scorbut ; mais il n’en rapporte aucune. Il cite une
Observation de Razoüx , qui se trouve à la suite des tables nosologiques
de ce dernier (4); observation qui est insérée dans
lés* mémoires de l’Académie des sciences (5), et sur laquelle
se sont fondés tous les auteurs qui ont voulu prouver l’utilité
de la douce-amère dans le sebrbut. Je la rapporterai à cause
de cette dernière circonstance.
Une dfemoiselle de vingt-deux ans dépérissait tous les jours;
elle souffrait de douleurs vagues aux articulations ; il lui surü
OuPTCig. cité. pag. 621.
( i ) Ouvra g. cit. pag. 88.
(3) Amoen. aedd. P'III. p. 71.
(/Sf) Pag• 268 et suiv.
venait des lassitudes spontanées. Dans cet état de choses, elle
fut au printemps attaquée d’une toux continuelle, d’un mal de
gorge et d’une fièvre aiguë qui augmentait tous les soirs. A la
suite d’un traitement, méthodique, la malade se rétablit, et
aux lassitudes douloureuses près, qui se faisaient sentir de temps
en temps, elle jouit d’une bonne santé jusqu’au printemps de
l’année suivante. A cette époque, douleurs aux articulations ,
à l’épine du dos, aux lombes; fluxion considérable aux lèvres
et aux gencives; ulcère à la lèvre supérieure: celui-ci en occupait
la partie inférieure externe, présentait des bords blancs,
calleux et comme carcinomateux; il en découlait une matière
ichoreuse très-fétide ; la lèvre avait acquis plus d’un pouce d’é-
jpaisseur. Un ulcère de même nature, mais moins considérable,
survint à la lèvre inférieure: gencives mollasses, pâles, un peu
livides et saignantes; chute naturelle de trois dents ; ulcérations
■ dans la bouche et le gosier ; taches violettes, rouges et brunes
sur toute l’habitude du corps; petite fièvre avec exacerbation
tous les soirs , exacerbation, qui était marquée par un frisson
assez, fort. Ces symptômes furent suivis de douleurs ostéocopes
violentes , d’exostoses à la crête du tibia et à la partie moyenne
de l’avant-bras des deux côtés. Ces parties devinrent d’une sensibilité
exU'êtne, quoiqu’elles n’e-ussent pas changé de couleur.
Les sirops acidulés,, les minoratifs., l’esprit de cochléaria , 'le
petit-lait avec le .cresson, et tous les médicamens conseillés en
pareils cas, furent tour-à-tour mis en usage. On essaya les frictions
mercurielles qui ne firent qu’augmenter le mal. 'On attaqua
les exostoses avec les linimens , les baumes, la pommade
mercurielle: on pansa les ulcères avec des digestifs animés,
avec le basilicum imprégné de diverses teintures fortes, avec
le baume vert : on se ser vait pouriles gencives et pour les ulcères
de la bouche, du collyre de Lanfranc. Malgré tous ces médicamens,
le mal augmentait sans cesse, et la malade en était au
point de n’avoir de repos ni jour, ni nuit, même en faisant
visage des substances narcotiques les plus actives.