plus de'développement. Il augmenta d’étendue progressivement,
et ce ne fut qu'au bout de sis jours, qu’il se trouva dans l ’état
ordinaire.
Quelque temps après que cet effet eût été dissipé, avec une
quantité de suc de morelle égale à celle de suc de Belladone
que j'avais employé dans la première expérience, je frictionnai,
à diverses reprises , tantôt l’un , tantôt l’autre de mes yeux.
J’employai successivement le suc des Sol. nigrurn , irillosum,
nodijloriim , minialum. Quelques minutes après l ’opération, la
pupille de l’oeil frictionné se dilatait? beaucoup moins, il est
vrai, que par l’action de la Belladone , mais elle acquérait
un diamètre beaucoup plus grand que celui qu’elle a ordinairement,
et l’impression d’une lumière vive qui agissait sur
l’iris de l’autre oeil , n’avait aucune action sur l’oeil frictionné.
Ces effets se sont maintenus , dans les diverses expériences ,
pendant a , 3 , 4 ou 5 - heures, après lequel temps-,! l’oeil est
revenu dans son état ordinaire. On voit que , sous ce rapport ,
le suc de morelle a une action analogue à celle du suc de
Belladone , mais que l’intensité de cette action est infiniment
moindre. Je ne sais jusqu’à quel point se maintiendrait l’analogie
entre les autres propriétés de c.es deux plantes. Je regrette de
n’avoir pu faire des expériences comparatives.
III. Des Fleurs et des Fruits.
Les fleurs des plantes dont nous nous occupons, offrent assez
de variété dans leur disposition, leur dimension, la forme de
leurs parties mais elles sont constamment les mêmes dans
chaque espèce et semblables dans les espèces du même groupe.
Je n’énumérerai pas ici toutes leurs diverses dispositions .-étalés
modifications de leur forme, puisque je les ai faites connaître
dans la partie graphique de ma dissertation ; je ne parlerai
que des plus remarquables.
Un grand nombre de Solanum ont des fleurs fertiles et des
fleurs stériles. Celles-ci, en général, plus petites que les autres,
ne paraissent devoir leur stérilité qu’au défaut de développement
du pistil. En effet, ce dernier organe dans ces fleurs est constamment
plus court que les anthères ; le plus souvent sa longueur est
égale à celle du filet des étamines ; le stigmate, dans cette position
, ne peut recevoir le pollen qui s’échappe par le sommet des
anthères. Les fleurs fertiles , ordinairement plus grandes que les
fleurs stériles, ont constamment un pistil plus long , ou du
moins de la même longueur que les anthères : par cela même ,
le stigmate est placé dans la situation la plus favorable pour
recevoir le pollen fécondateur.
Dans certaines espèces munies d’aiguillons , les fleurs fertiles
offrent ceci de singulier, que leur calice est muni de ces
organes, tandis que celui des fleurs stériles en est dépourvu ,
ou n’en a qu’une quantité infiniment moindre que celui des
fleurs fertiles. Les espèces du groupe Melongèna, par exemple,
offrent ce phénomène d’une manière frappante. Dans ces plantes,
les fleurs sont disposées sur une pédoncule qui , à sa naissance,
se divise en deux branches que l’on peut prendre si l’on veut,
pour deux pédoncules géminés. Une de ces branches est beaucoup
plus courte que l’autre , plus forte, et ne porte qu’une
seule fleur ; cette fleur étant fertile , a , par conséquent , un-
calice aiguillonné et le pistil plus long que les anthères. L’autre
branche du pédoncule porte plusieurs fleurs, qui n’ont que
très-peu ou point d’aiguillons au calice. Celles dont le ealicè
est muni de ces organés , ont quelquefois le style plus long
que les anthères , et alors elles sont fertiles ; mais le plus souvent,
ainsi que les fleurs à calice dépourvu d’aiguillons, leur style
est beaucoup plus court que les anthères, et elles avortent.
Une espèce de Solanum et une espèce de Lycopersieum m’ont
offert cela de remarquable , que leurs fleurs paraissent le résultat
de'la soudure de plusieurs. Ce phénomène singulier se
présente dans deux plantes que nous ne connaissons que culy