à la vééité toujours cuites; mais on les donne crues à plusieurs
animaux domestiques. Aucun des matériaux immédiats de cette
substance n’est plus nuisible qu’elle. Ou connaît assez l ’action
de la fée die ; celle de la matière fibreuse l’est aussi, puisque
dans les fabriques de fécule, on la donne à manger à certains
animaux , principalement aux cochons.
Il ne restait qu’à connaître l’action de l’eau S qui renferme
tout ce qui n’est pas fécule ou matière fibreuse. J’ai fait prendre
de celle eau , à forte dose, à l’espèce de cabiai, connu vulgairement
sous le nom de cochon de mer ( i ) , sans apercevoir
aucun effet sensible. J’ai répété plusieurs fois l’expérience; j’ai
fait prendre au même animal cette eau extrêmement réduite
par la décoction , toujours sans effet nuisible.
On est dans l’usage de jeter l’eau dans laquelle on a fait bouillir
des pommes de terre, vraisemblablement par cela seul que cette
eau n’est d’aucune utilité; certaines personnes croient que c’est
parce qu’elle renferme un principe délétère. Je me suis assuré
que cette eau , qui est d’un goût douceâtre et d’une couleur
■ verte foncée , ne produit pas d’effet sensible sur les cochons de
mer et sur les chiens, en faisant prendre à plusieurs de ces
aDimaux,à très-forte dose, une eau dans laquelle j’avais fait
bouillir plusieurs fois des pommes de terre. Je ne crois pas qu’elle
eût une action plus délétère sur l’homme. Il paraît donc, d’après
ee que je vieDS de dire, que c’est un préjugé faux de croire
que les pommes de terre renferment un principe qui a une
action délétère sur l’économie animale.
11. Des Tiges et des Feuilles.
Comme on a souvent employé ensemble les tiges et les feuilles
de plusieurs Solanum, je traiterai en même temps de ces deux
organes.
(f) Mfis porceUus. 'Liünë. Ampen. acad. IV. p. 190. -tdb, U.
Les tiges des Solanum ne présentent -rien de particulier dans
leur structure. Herbacées dans certaines espèces, ligneuses dans
d’autres, elles offrent divers degrés de coDsistan.ce. Elles s’élèvent
à diverses hauteurs depuis un pouce jusqu’à vingt pieds. Elles
sont le plus souvent cjlindriques, quelquefois triangulaires ou
quadrangulaires et ailées par la décurrence des pétioles: très-
rarement elles présentent des renflemens d’espace en espace.
Hans la plupart des espèces elles sont droites et rameuses: dans
d’autres, elles sont étalées ou couchées ; quelquefois elles
poussent des radicules: dans d’autres elles sont sarmenteuses ,
et par suite entortillées, lorsqu’elles se trouvent près d’un soutien.
Leur couleur qui est cendrée dans les parties vieilles des tiges
ligneuses, est ordinairement verte dans les parties herbacées;
quelquefois ces parties ont une couleur rouge- noirâtre.
Les tiges des Ljcopersicutn sont étalées et couchées ; herbacées
et succulentes. Dans les espèces vivaces ; la partie de
la tige qui est immédiatement au-dessus de'la racine, devient
ligneuse et persiste seule.
Les feuilles séminales des plantes dont nous nous occupons,
sont ovales , lancéolées, aiguës, rétrécies à la base (1).
Les feuilles caractéristiques sont à nervures pennées ; toujours
alternes; quelquefois géminées ou lérnées, jamais rigoureusement
opposées. Elles sont toujours simples quoique leurs formes
soient fort variées. Très - entières dans certaines espèces, elles
offrent dans d’autres tous les degrés possibles de division; elles
vont jusqu’à se découper si profondément dans les espèces de
la section désignée sous le nom de Pteroidea, dans les Solanum
tuberosum , pinnatum, pcndiihcm et dans toutes les espèces du
genre Ljcopersicutn , qu’au premier coup d’oeil on prend les
feuilles de ces plantes pour de véritables feuilles composées.
Les tiges et les feuilles, dans certaines espèces, sont entiè-
(1) Voy, Franche i,"*