cl je les ai rassemblées à la suite dés espèces bien connues
sous le litre de Species non salis notce, en disant ce qu’on sait
de chacune d’elles. Ainsi , 1’aUenlion de ceux qui pourront éclaircir
les doutes , se trouvera appelée sur ces objets.
Avant que la nomenclature fût fixée d’une manière rationnelle,
le nom de Solanum avait été donné à des espèces de
genres autres que celui auquel il est assigné aujourd’hui. J’ai
rapporté , sous le titre de Solana excludenda , les noms que ces
espèces portaient alors , en désignant.ceux qu’elles ont dans la
nomenclature actuelle. De cette manière , au moyen de cette
dernière table et des synonymes, on pourra trouver dans ma
dissertation tout ce qui a été désigné, dans tous les temps,
sous le nom de Solanum.
Telles sont les principales règles que j’ai 'observées dans la
partie de mon travail, qui a rapport à la connaissance des
espèces.
D e la nature des diverses parties des Solanum,
et de l’emploi que l’homme en a fait.
Comme M. de Candolle l’a très-bien développé (i) , les propriétés
générales d’une plante , c’est-à-dire, celles de la plante
prise en totalité, n’étant évidemment que le résultat du mélange
de toutes les propriétés spéciales, c’est-à-dire, de celles qui
sont particulières à un de ses sucs ou à un de ses organes
(propriétés souvent si différentes), les propriétés générales
doivent peu mériter l’attention , puisqu’elles dépendent uniquement
de la, proportion diverse des parties de la plante, et que
cette proportion est extrêmement variable.
C’est donc d’organe à organe qu’il convient d’examiner ces
propriétés , surtout si lion veut chercher à comparer celles des
(i) Essai sur les propriétés médicales des plantes , comparées avec leurs
formes extérieures et leur classification naturelle ; par M. de Caadolle.
diverses espèces, pour en conclure aux propriétés des groupes
qu’elles forment. Sur ces considérations , j’ai divisé cette partie
de mon travail par organes. Je regrette bien que les circonstances
ne m’aient pas permis de la rendre plus complète par
des analyses chimfques, par un plus grand nombre d’expériences
sur les animaux , par des essais sur l’homme malade ; j’ai été
contraint de me borner à rapporter tout ce qui a été fait .jusqu’à
ce jour, en l’analysant du mieux.qu’il m’a -été possible.
I. Des Racines.
Les racines des Solanum ont cela de commun avec celles de
beaucoup d’autres plantes, que jusqu’à ce jour elles ont été peu
étudiées. Je parlerai d’abord des vraies racines , laissant de côté
pour un .moment celles qù’on a désignées sous le nom de
tuberculeuses. •
Les Solanum dans lesquels les racines proprement dites ont été
observées , n’en ont par offèrt'de bien remarquables. Celles-ci
sont fibreuses , le plus souvent ramifiées. Dans quelques espèces,
les tiges poussent des radicules aériennes très - courtes , qui
servent quelquefois à fixer la plante sur le sol.
Il n’existe , à ma connaissance , aucune analyse chimique de
ces organes qui n’ont presque pas été mis en usage en Europe.
Lobel seul (i) dit que la racine de la douce-amère a la propriété
de provoquer le cours des règles. Celles de plusieurs
espèces étrangères sont employées comme matières médicamenteuses,
par les habitans des pays où ces espèces croissent. Nous
n’avons sur leur emploi que de simples assertions de voyageurs.
Loureiro.(2) dit, sans autres détails, qu’en Gochinchine on
attribue à la racine du Solanum, qu’il décrit sous le nom
spécifique d'album, la propriété de guérir les maux de dents.
(i) Lobel. Historia stirpium. pag. i 36.
(a) Flora Cliinensis et Cochinchinensis• J. p* i 5<)t