
 
        
         
		que  la  douce-amère  a  agi  ,  dans  ces  cas ,  comme  paraissent  
 agir  ces  dernières  substances. 
 Dartres.  La  douce-amère  a  été  surtout  employée  dans  les  
 Affections  dartreuses  ;  il  n’est  même  aucun  des  médicamens  
 rantés  pour  leur  guérison  ,  qui  ait  eu  plus  de  célébrité  que  
 celui-ci.  Nous  venons  de  voir  qu’j   a  produit  d’heureux  effets  
 dans  celles  qui  compliquaient,  ou  qui  étaient  symptômes de  
 maladies  syphilitiques.  Un  grand nombre  d’observations,  consignées  
 dans  les  ouvrages  cités  de  Carrère ,  de  Rozoux ,  dans  
 ceux  de  quelques  autres  auteurs,  et  dans  quelques  écrits  polémiques  
 ,  ne  permettent  pas  de  douter  de  l’efficacité de  cette  
 Substance  dans  ces  maladies. 
 Je  ne  chercherai  pas  à  distinguer  les  diverses  espèces  de  
 dartres  qui  font  le  sujet  des  observations  rapportées  ,  parce  
 q u e ,  outre  que  ce  serait  très^difficile ,  et  le  plus  souvent  impossible, 
   ces  distinctions  ne  seraient  d’aucune  utilité,  puisque  
 toutes  les  espèces  exigent  à  peu  près  le  même traitement,  qui  
 rest modifié  autant,  et  peut-être  plus,  par  la  considération  de  
 l ’état  individuel  des  malades  ,  que  par  celle"  des  espèces  de  
 dartres  dont  ils  sont  atteints. 
 Une  des  principales  indications à  remplir, dans  le  traitement  
 de  ces maladies^  après  les  soins  de  propreté  qui  assez  souvent  
 suffisent seuls pour opérer la  guérison de  celles  qui  sont  légères}  
 une  des  principales  indications,  dis-je,  est d’entretenir  la  transpiration  
 ,  ou  du  moins  de  provoquer  l’action  de la peau  ,  non-  
 seulement  des  parties  affectées,  mais encore  de  toute la surface  
 du  corps:  c’est  ce  qu’on  fait  en  administrant  la  douce-amère.  
 Dans  lés  faits  rapportés,  on  voit  que  cette  substance,  à  l’usage  
 de  laquelle  on  a  souvent  joint  celui des bains,  a  ordinairement  
 augmenté  l’éruption  cutanée  les  premiers  jours;  elle a souvent  
 provoqué  les  sueurs ;  quelquefois  elle  a  augmenté  l’excrétion  
 des urines,  plus  rarement  l’excrétion  alvine; dans quelques  cas,  
 les  menstrues  ont  été  plus abondantes  après  son  usage;  en  général  
 elle  a  paru  augmenter  toutes  les  excrétions:  elle  a  été 
 donnée  tafitôt en décoction',  tantôt  en  extrait;  souvent  à  bien  
 plus  forte  dôsé  que  ne  la  prescrivent  la  plupart  des  livres  de  
 matière médicale;  son  usage  a  été  long-temps  continué  :  ainsi  
 elle  a  été  donnée  souvent  à  la  dose  de  16  à  20  gros  de  tiges  
 en  décoction  ;  dans  quelques  cas  ,  et  sans  inconvénient  ,  à  
 la  dose  d’une  once  en  débutant  ,  et  dans  peu  de  véhicule  
 aqueux  ,  dose  qu’on  a  doublée  au  bout  de  peu  de1  jours.  Ces  
 moyens  ont  opéré  des  guérisons  rarement  en  uh  mois,  très-  
 souvent  après  trois  ou-  quatre  mois  d’un  usage  journalier,  
 quelquefois  seulement  après  six  mois. 
 Dans  tous cés cas, notre substance a eu,  comme nous Pavons vu,  
 une  action  analogue à  celle de  la salsepareille ,  delà  fumeterré,  
 du  gayac,  etc. ;  mais  cette  action  a  été  moins  intense  que  
 celle de ces derniers végétaux.  C’est vraisemblablement en partie’  
 à  cause  de  cela ,  qu’elle  a  été  négligée  par  quelques  médecins’  
 modernes. Je  crois que  si,  dans  bien  des  occasions,  elle  n’a pas  
 agi  d’une  manière  remarquable,  c’est  qu’elle n’a pas été donnée  
 à  assez  forte dose. M.  Alibert  ( i ) ,  par exemple,  rapporte qu’elle  
 est  tous  les  jours  en  expérience  à  l’iiôpital  Saint-Louis,  où  
 elle  n’obtient  que  des  succès  médiocres  ,  et  qu’elle  ne  peut  
 guère  servir  que  comme  auxiliaire  à  des  moyens  plus  actifs.  
 Ce  médecin  n’emploie  la  douce-amère  en  décoction,  qu’à  la  
 dose  de  4  gros  ,  et  l’extrait,  à  celle  de  4  grains.  Nous  avôns  
 déjà  vu  ,  et  nous  verrons  encore  par  la  suite,  que ,  pour  que  
 son  usage soit avantageux,  ilfaut la  donnerà bien  plus forte dose. - 
 Paulisky  (2)  vante  la  douce-amère daus  les affections.qui  sont  
 la  suite  de  la  rétropulsion  de  quelque maladie eXanthématique,  
 comme la teigne  ,  les  dartres,  la  gale  ,:  etc.  Il  dit  avoir  guéri,  
 par  ce moyen,  des  asthmes,  des  ophthalmies  provenant  de celte  
 cause.  "Starke  en  dit  autant  d’amauroses  et  de  surdités.  Je  ne 1 2 
 (1) Matière mêdiciïte.  I.  pag.  2a5. 
 (2)  Paulisky.  Med.  pract.  Beobachtungen  2  te  Sarriml.  p.  ,38.  D’après  
 Murray ,  ouafT cit.  I. p.  6r3.