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avantages. Cultivées de'celte manière, elles sont: i.® la récolte
jachère d’un assolement, c’est-à-dire, un moyen de nettoyer
la terre , et de préparer de beaux produits en plantes céréales
et en foins artificiels-; 2.0 une riche source d’engrais , et par-,
conséquent de fertilité dans le sol et d’abondance croissante dans
les produits; 3.° un grand moyen d’obtenir plus de lait, plus
de laines, plus de viandes, et de tous les autres produits animaux;
4-° un secours continuel et inappréciable pour les nombreuses
familles dans les campagnes; 5." et surtout un point de sécurité-
pour les disettes de grains , parce qu’au moment où l’on est
menacé de la cherté, toutes les pommes de terre (et elles se
trouvent alors en abondance dans un pays) sont soustraites aux
bestiaux , et appliquées à la nourriture de l’homme. »
On a regardé les pommes de terre, comme ayant des propriétés
médicamenteuses. Dans tout ce que j’ai vu de ce qui
est rapporté à ce. sujet, il m’a paru qu’administrées sous telle,
ou telle forme dans certains cas de maladie^ j elles n’avaient
produit d’heureux effets, qu’en agissant comme aliment approprié
à l’état du malade. Quand on a dit qd’elle* prévenaient
les maladies chez la classe indigente, c’est sans doute , parce
quelles lui fournissent un aliment sain, dont le 'manque est
la source d’un grand nombre d’infirmités de lauçlasse ouvrière.
L’observation que M. Parmentier rapporte ( i), dans laquelle
il paraît au premier eoup-d’oeil, qu’elles ont agi comme diurétique,
me paraît rentrer dans mon opinion sur son action. Une
demoiselle, âgée de 22 ans , tomba malade à la suite d’une
transpiration supprimée. Par l’effet d’un mauvais traitement,
elle fut atteinte d’une hydropisie ascite; on épuisa sur elle tous
les moyens proposés en pareil cas; enfin, deux fois on lui fît
l’opération de la paracenlhèse. La longueur de la maladie , le
régime et les moyens curatifs employés, avaient réduit la ma(
1) Végét. nourr. p. 523.
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lade au plus grand état de faiblesse. L’usage qu’elle voulut faire
d’un remède proposé par de bonnes femmes, ne fit qu’empirer
son mal. Aucune substance alors ne pouvait être introduite dans
les premières voies; un vomissement continuel chassait au dehors,
à demi-digérés, les alimens qu’on lui faisait prendre. Son ventre
était toujours tuméfié, ainsi que les cuisses et les jambes; les
extrémités supérieures étaient, au contraire, dans le dernier
degré d’émaciation. On lui fit prendre de l’eau de riz très-légère
qu’elle digéra bien. Par gradation et à mesure que l’irritation
de l’estomac diminuait, elle fit usage de substances plus nourrissantes:
les crèmes de riz , le sagou, de légères panades., etc.,
furent successivement employées. A cette époque , la malade
souffrait peu, mais l’ascite existait toujours; la sécrétion des
urines était peu abondante; celles-ci étaient couleur de brique,
et réopéraient rien pour le rétablissement. On conseilla alors
l’usage des pommes de terre ; la malade en fît , dès ce moment,
la plus grande partie de sa nourriture. Au bout de
quelque temps, la sécrétion des urines augmenta peu à peu
l’ascite diminua , et disparut enfin après trois mois de ce régime.
La malade avait, à cette époque , repris entièrement ses forces.
Dans cette observation , on voit qu’un effet diurétique a eu
lieu à la suite de l’administration des pommes de terre. Si elles
ont été la cause de cet' effet, je ne vois pas qu’elles l’aient
produit, comme on l’a dit, par une action directement diurétique
, c’est-à-dire, en excitant les vaisseaux lymphatiques et
l’appareil urinaire. Il me paraît qu’elles ont agi comme aliment
approprié à l’état du malade, comme vrai analeptique , et que
l’effet diurétique ainsi que la disparition de l’aScile , ont été la
suite du rétablissement des forces. •
Avant ces derniers temps , on pensait que les pommes de
terre contenaient un principe âcre délétère; encore aujourd’hui
on entend dire au vulgaire, qu’elles sont de la classe des poisons.
Aucun fait n’annonce qu’elles aient jamais nui.L’homme, comme
on sait, les emploie pour sa nourriture sous toutes les formes,
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