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 et qn’il n’a  été  administré  qu’à  des  individus  d’une  constitution  
 vigoureuse;  je  suis  très-porté  à  croire  que  la  cause  du  défaut  
 d’une  plus  grande  intensité  de  son  action,  doit  être  principalement  
 attribuée  à  l’influence  de  l’habitude NR  à  l’idiosyncrasie 
 iiiln  t  l  :  
 IfifBfii II !" ;  1 des  sujets. 
 Des  aceidens  que  la  Douce-amère  a  paru  produire. .Plusieurs 
 auteurs  ont  parlé  des  aceidens  que  la  douce-amère  peut  produire  
 dans  certains  cas  ;  mais  aucune  de  leurs  assertions  n’est  
 appuyée  sur  des  faits  précis.  Linné  '(  i  )  dit  que  ,  si  elle  est  
 prise à  forte  dose  dans  le  principe  ,  elle  occasionne  des  nausées  
 et  le  vomissement.  De Haën  (2),'  Carrère  (S)  rapportent  que,  
 chez  les  personnes sensibles  et  délicates ,  dé  légers  mouvenaens  
 convulsifs  aux  mains,  aux  lèvres,  aux  paupières  ,  sont  quelquefois  
 la  suite  de  son  usage.  Ces  mouveinens  convulsifs  paraissent  
 mériter  bien peu l’attention, d’après ce qu’en dit Carrçre.  
 Cet  auteur  ne  les  a  observés  que  très-rarement,  et  jamais que  
 dans  les  temps  froids  et  humides.  Il  les  calmait,  dit-il,  par  
 les  approches  du  feu  pendant  cinq  ou  six  minutes  ,  ou  en  
 couvrant  le  malade  de  manière  à  le  réchauffer.  Étaient - ils  
 bien  l’effet  de  la  douce-amère? 
 Razoux, qui  a beaucoup administré la douce-amère,  n’a  jamais  
 observé  de  phénomènes analogues ,  ni  autres  qui  pussent faire  
 penser que  cette subslauce a  agi  d’une  manière délétère. Serait-  
 ce  parce  que  ce  praticien  la  donnait  à  de  faibles  doses? 
 Daprès  Carrère  (4),  elle  occasionne  quelquefois,  mais  très-  
 rarement,  des pesanteurs de  tête ,  des éblouissemens, des  étour-  
 dissemens.  On  conçoit  aisément  que ,  dans  ces  cas ,  de  légers  
 révulsifs  et  des  adoucissans  doivent  opérer  d’heureux  effets. 
 La  décoction  de  douce-amère,  administrée  seule,  produit, 
 (■ )  X»  cit.  pag.  6 9 . 
 (2)  Ra tio   medendi. 
 (3 )  Ouvr.  cit.  pag.  1 1 7 . 
 (4 )  Ouvr.  c i t I   p ag.  12.0%. 
 il 
 - 7 * 2 3  4 1 
 sur  certains  sujets  irritables  ,  un  sentiment  de  sécheresse  et  
 quelquefois  de  cuisson  ou  de  chaleur  à  la  gorge.  On  évite  cet  
 inconvénient  en  donnant  cette  décoction  avec  du  lait. 
 Lorsque  son  action  est  trop  inleosg,  elle  devient  incommode:  
 ainsi,  chez  les  femmes,  elle  excite  souvent  l’appareil  génital,  
 y  occasionne  beaucoup  de  chaleur,  des  démangeaisons,  et  provoque  
 par  suite  l’appétit  vénérien.  Carrère  dit  avoir  vu  ce  
 dernier  effet  produit  avec  violence.  D’autres  fois,  et  chez  les  
 deux  sexes  ,  elle  donne  des  agitations,  des  picotemens,  des  
 démangeaisons,  des  insomnies.  Il  est  superflu  de  dire  que,  si  
 ces symptômes sont les  avant-coureurs d’une évacuation  ou  d’une  
 éruption  que  l’on  présume  devoir  être  critique ,  ils  doivent  
 être  respectés ;  dans  le  cas  contraire,  ou  bien,  s’ils  sont  trop  
 intenses  et  deviennent insupportables,  il  est aisé de  penser  qu’on  
 y  remédiera  par  la  diminution  de  la  dose  du  médicament  ou  
 par  sa  suspension  ,  et  en  outre , par  tous  les  moyens  rafraî-  
 chissans ,  la  limonade ,  l’orangeade,  le petit-lait  ,  les bains  ,  etc. 
 On  voit,  d’après ce  que je viens  de  dire de  ce qu’on a  appelé  
 aceidens  produits  parla  douce-amère,  que  cette  substance  n’a  
 pas d’effet bien  délétère.  Nous  avons  vu dans l’article précédent  
 qu’elle  a  été  administrée  à  forte  dose,  sans  qu’aucun  inconvénient  
 s’en  soit  suivi.  J’ai  voulu  savoir si,  à  plus  forte dose,  
 elle  n’aurait  pas  une  action  nuisible  sur  des  animaux  dont  
 l’organisation est  analogue  à celle  de  l’homme.  En  conséquence  
 j’ai  fait  prendre  à  un  chien  ,  à  jeun  ,  deux  onces  de son  extrait  
 sans  le  moindre  effet  sensible  (i).  J’ai  administré  à  un  autre  
 chien  quatre  onces  de  ce  même  extrait,  qui  n’ont  pas  produit  
 un  effet  plus  manifeste. 
 De  Taclion  de  la  Douce-amère.  Nous  venons  d’appliquer  la  
 méthode  longue  , mais  sûre  , de  l’analyse  ,  à  l’examen des  faits  
 rapportés  jusqu’à  ce  jour  sur  les effets  de la  douce-amère. Nous  
 conclurons du  rapprochement  des  faits que nous  venons d’énu- 
 (1) Ces expériences et toutes celles que jç  rapporte dans cette dissertation,  
 ont  été  faites  au  Jardin  des  plantes.