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-mércr , que la douce-amère a, sur. l'économie animale , une
action excitante modérée , par suite de laquelle telle ou telle
sécrétion est provoquée suivant les circonstances diverses.
C’est d’après quelques faits particuliers , que nous sommes
portés à croire que la sécrétion provoquée dans chaque cas
particulier, est celle qui était favorisée par les circonstances
concomitantes. Ainsi, par exemple, les sueursse sont manifestées
lorsque l’action de la peau a été favorisée par la chaleur du
climat ou du lit. Linné dit (i.) que lorsque le malade garde
le l i t , la douce-amère excite l'excrétion cutanée, et qu’elle
provoque celle des urines, s’il n’est pas couché. Carrère (2) a
tobservé que, dans les provinces méridionales et en été, la
douce-amère provoque principalement les sueurs ; qu’à Paris,
au contraire, et en hiver, elle paraît pousser surtout vers les
urines. Dans les maladies de la peau , elle a favorisé les éruptions
cutanées, etc.; bref, en général, elle a parti exciter principalement
l’action de l’organe qui était primitivement excité
Ou dont'l’action était favorisée par d’autres causes.
Nous n’avons pas besoin de dire que la douce-amère devra
être administrée dans tous les cas où, soit pour favoriser -des
mouvemens naturels, soit à la suite de l’analyse des symptômes,
on voudra produire l’action que nous venons de lui reconnaître.
Quel est le mode d’action de notre substance? Nous avons
cherché à reconnaître ce qui est arrivé constamment à la suite
de son administration, et c’est ce que nous venons de considérer
comme son action!} nous ne chercherons pas à expliquer comment
celle action a été produite , parce que les faits observés
jusqu’ici 11e peuvent nous l’apprendre ; et nous savons trop ce
qu’a très-bien développé un des hommes les plus recommandables
<le ce siècle (3), que nos sciences naturelles ne sont que des 1
(1) ■ /.. -p. 70.
'£2)~Onv. -cit. ~p. t i ’S»
: G u V ic r . Rapport-historique sur les progrès des sciences -naturelles-
1810. p. 9. . , ■
faits rapprochés , nos théories que des formules qui en embrassent
un grand nombre. Les idées , sinon absurdes , du moins
dénuées de fondement, qu’ont émis sur eet objet ceux qui
nous ont précédés, auraient seules suffi pour nous empêcher de
rien supposer au-delà de ce qui àÿéfé observé.
Boërhaave, par exemple, disai$*tjjàe le suc de notre plante
était détergent, très-pénétrant y saponacé , et d après cela qu il
était propre à atténuer , à résoudre les humeurs à la manière
du savon. D’autres ont dit qu’il adoucissait les humeurs acres»
« Il n’est pas difficile, dit Carrère (1) , d’expliquer l’action de
la douce-amère; elle divise la masse du sang; elle en sépare les
molécules hétérogènes et morbifiques qui roulent mêlées confusément
avec elle; elle détermine ensuite leur excrétion par
quelqu’un des émonctoires dont la nature nous a pourvu. »
Je conviens qu’il n est pas difficile d’expliquer les choses ainsi»
si toutefois on peut appeler explication , de pareils jeux de
l’imagination. Je ne poursuivrai pas l’examen des hypothèses
émises pour expliquer l’action de la douce-amère , parce que
cet examen ne nous apprendrait rien.
Je crois également inutile de dire dans quelle partie de son
système, tel ou tel auteur de matière médicale a placé notre
plante» Ceux qui cbBnaissent ces systèmes plus ou moins rationnels
, savent d’avance dans quelle classe de chacun d eus
sb trouvera placée une substance- dont on leur aura décrit les
usages , les effets et l’action. Ainsi, ceux qui connaissent la
maniéré de considérer les médicameDs des empiriques , qui
regardent chaque substance comme une sorte de spécifique
des maladies pour lesquelles ils les emploient; ceux-là, dis-
je, penseront tout de suite que là doücé-amère a été- regardée
par ceux-ci comme anti-arthritique , -anti-herpétique , anti-dar-
treuse, anti-syphilitique (2) , etc., etc. Ils sauront «le même que
(1) Ouv. cit. p. ïi2 .
(») Desbois de Rochefort, par exemple. Traité de matière médicale, an 11,
II. p, i8a._