s’ouvrent en dedans selon leur longueur; qu’elles sont soudées
par le moyen d’une membrane qui s’élève au-dessus de leur
sommet et termine le eÔDe creux qu’elles forment par leur
réunion ; que le pollen s’échappe principalement par la partie
supérieure de la fente longitudinale des anthères y et sort par
le haut du cône pour aller se porter sur le stigmate , ce qui a
fait croire aux naturalistes distingués que nous venons de citer,.,
qu’elles s’oovraieot par le haut. Depuis celte observation; jai vu
qu’un auteur allemand , Moeneh ( i ) , avait admis le genre Lyco-
persicon , sur la considération des anthères soudées s’ouvrant
selon leur longueur.
Ce genre diffère trop du genre Solanum pour ne pas en être
distingué. Je l’ai admis principalement à cause du caractère
précité pris des organes de la reproduction , caractère qui est
bien suffisant, puisqu’un botaniste du. premier ordre , Linné ,
a jugé à propos d’en faire un caractère de classe , la sjngénésie
monogamie de son système sexuel. En outre, les organes de la
végétation des espèces qui constitueront ce genre renouvelé;,
sont parfaitement semblables entr’eux; ces espèces ont la plus
grande analogie dans toutes leurs parties; ce genre est donc
très-naturel. Le nom de Lycopersicon qu’il porte , vient de deux
mots grecs loup, irepir«»» pêche. Il avait été donné primitivement
à l’espèce à fruits toruleux , vraisemblablement pour
exprimer la belle apparence de ses fruits, et l’opinion qu’on
devait avoir alors de leur inutilité pour l’homme.
Linné avait réuni au Solanum dulcamara comme variété ,
une espèce qu’il devait n’avoir jamais vue. Cette espèce décrite
par Dillenius , sous le nom de Solanum dulcamarum africanum
Joliis crassis hirsutisÇz) , et désignée depuis sous celui de Solanum
crassifolium par M. de Lamarck , a les anthères s’ouvrant selon
leur longueur.' C’est ce que m’a appris un échantillon trouvé
(i) Methodus plantarum. p. 5i5,
(a) D ill. Hortus Elthamensis. II. p, 365«
dans l’hérbler de M.de Candolle , et une note manuscrite de
l’Héritier , insérée d’ans cet herbier. D’après cela , j’ai rejeté
celte plante hors du genre Solanum , pour la réunir au genre
Wilheringia établi sur une seule espèce par l'Héritier (i). Celle-
là a beaucoup d’analogie avec celle-ci, mais en diffère essentiellement
par ses fleurs à cinq parties : peut - être que mieux
connue, elle pourra un jour former un genre distinct. A cause
de celte plante, j’ai compris le genre, Wilheringia dans mon
travail. L’Héritier le consacra à la mémoire de Williams Withe-
ring, botaniste anglais, quia écrit sur la fin du siècle dernier.
M. Jacquin (a)'a établi un genre sous le nom d’At/uariia, qui
ne diffère du genre Solanum, qu’en ce 1]u’il a le calice et la
corolle à quatre divisions au lieu de cinq, quatre étamines au
lieu de cinq. J’ai cru devoir réunir les espèces de ce genre
aux Solanum, par les raisons suivantes : i.° quelques espèces de
Solanum décrites et admises par tous les botanistes , ont leurs
fleurs à quatre parties ; je citerai pour exemple les Solanum
tétrandum, crotono'ides ; 2.“ ces espèces ne doivent pas être
séparées des Solanum , parce que plusieurs de ceux-ci , tels que
les espèces bonariense , lanceolatum, poligamum , vespertilio,
etc. , donnent certaines fleurs à quatre parties ( et ordinairement
ce sont leurs premières ) , et d’autres à cinq parties.
Ces espèces , selon les fleurs qu’on examinerait, pourraient être
considérées par les uns comme appartenant aux genres Solanum,
par les autres comme étant des Aquartia. D’après ces considérations
, le genre Aquartia ne peut pas être admis.
Les Sola n u m vespertilio d u j a rd i u de Kew, cornutumüe Lamarck,
ont été considérés par Ventenat (3), comme devant constituer un
genre qu’il a désigné sous le nom de Nycierium. Ce genre est
fondé sur ce que les anthères de ces plantes sont un peu arquées
et qu’une d’entr’elles est deux fois plus longue que les autres.
(i) Septum anglicum. 7. pag. 3.
(a) Stirpium americanarum historia. p. i 5.
(3) Jardin de la Malmaison. 85*