i l ne mérite pas d’êire a d m i s 'd ’abord , parce que lés
espèces que Ven tenait y réunit ne' se ressemblent qae par la
forme de leurs anthères, diffèrent par leur ensemble et jseressemblent
moins entr;ellcs que chacune d'elles avec " d’autres
espèces de Solanum... En outre, M. le Professeur Gouan tn’a
communiqué qu’il avait vu les anthères d’une de ces espèces
parfaitement égales et droites. Cette circonstance que je n’ai
jamais observée, prouverait le peu d’importance du caractère
d’après lequel ce genre est’ établi. En admettant même que
la forme singulière des anthères ne varie point, s i, sur cette
Seule' différence On admettait ce genre , il faudrait en faire
d’autres des espèces qui ont les filamens inégaux , de celles qui
ont le calice à dix dents, etc. Les genres Dulcamara et Pseudo-
capsiciim de Moench , le genre Psolanum de Necker ; et autres ',
fondés sur de légères différences de quelques espèces , devraient
aussi être admis ; mais alors on séparerait inutilement des êtres
qui se ressemblent trop pour être séparés. Je n’admets donc
aucun de ces genres , et considère comme Solanum toutes les
Solanées à fruit charnu (r), qui ont les anthères s’ouvraut par
deux pores terminaux.
" Linné et presque tous les botanistes qui l’ont suivi , ont divisé
les Solanum en deux grandes sections , selon qu’ils étaient pourvus
ou dépourvus d’aiguillons. Cette division est commode ;
nonobstant elle peut faire et a fait commettre des erreurs.
Certaines espèces , il est vrai, naissent sans aiguillons ,■ n’en ont
jamais et se reproduisent toujours lés mêmes ; mais certaines de
celles qui en sont munies les perdent, ou par l’âge , où par des
circonstances de localité; Nous voyons dans nos1 jardins les Solanum
bonariense , faslij’ iatum , igheurn, etc. , tantôt avec , tantôt
sans aiguillons. Dillenius (2) rapporte qu’ajantsemé des graines
(i) Il £$jt presque inutile d'avertir que j’en tends parler ici de la famille
des Solanées , telle qu’elle a été établie par l’illustré M.r A. L. de Jussieu*
Gen. plant, p. \2.t±.
(a) Dill» ouv. cit. p. 2. p. 363»
d’un Solanum qu’il fit connaître le premier et qui depuis a été
désigné sous le nom spécifique de Bahamense, lapremière année
il eut une plante couverte d’aiguillons ; au bout de deux ou
trois ans, sa plante en fut presque dépourvue. De cela qu’.est-
il arrivé ?. C’est que plusieurs de ces plantes munies d’aiguillons
ont été placées parmi celles qui; en étaient dépourvues (1) ;
qu’une seule et même espèce a ;été considérée comme en formant
deux, selon, qu’elle était munie ou dépourvue de ces
organes* .
£ Cette division étant pourtant la plus commode de celles qu’on,
pourrait faire, actuellement , et une division étant, .nécessaire
dans un genre aussi nombreux en espèces , je 1 ai admise, J ai,
rapproché les espèces par -leur rapport naturel, autant que
cela so. peut daDS l’ordre, linéaire- r du moins autant que je
l’ai :pu et lorsque.,.-par. :cét arrangement, des groupes naturels
se sont trouvés formés, c'est-à-dire| des groupes que; constituent
des espècesi qui .se .rjessemblent plus ent-r.elles quà toutes les
autres espèces du genre, je les ai désignés par un nom en
indiquant le caractère de chacun d eux. .Ces noms rue seront
commodes, lorsque, dans la suite de celte dissertation;, j aurai à
parler en général des espèces qui constituent chacun de ces
groupes.
On sait que Tournefor.t regardait comme espèces;, toutes les
plantes qui présentaient certaines différences , sans trop rechercher
si ces différences étaient constantes.: aussi admettait-il
souvent comme espèces, de simples:variétés d’une seule qui se
rencontrent assez-fréquemment. Par exemple,, les variétés à,fleurs
blanches , bleues où couleur do chair eta-feuilles panachées de
la douce-amère., étaient pour lui autant d’espèces.
Linné, pour éviter cet inconvénienttomba dans .l’excès
contraire. II. réunit souvent comme variétés, des espèces voisines
à la vérité, mais qui ne changent jamais dans la çepro- (i)
(i) Les Solanum bonariense 9 subinenme-j leprd'sum , etc•/-