« 4 HISTOIRE D E # Cil »¡I P-Hi'-WMS
Presque tous les champignons, comme je l'ai déjà fait remarquer,
•ont leurs graines extrêmement fine's, tr®-:légères1 et multipliées,
a u point de ne pouvoiifë'en fâirè une idée•>juste ; \cgs graine||entrainéès
par des courans, ramenées par des courans'-'opposés, se
trouvent à la longue répandues par-tout à peu près également ;
mais comme les conditions attachées a leur germination ne sont
pas les mêmes pour toutes les espèces, delà:%ient qub|te'Me-csp|^j
croit dans tel endroit, tandis que telle autre n'y -eï'oit ¡ffes ; delà
vient aussi quejèlespèces-, dont les graines!riffênt bc'soin qujfc d'humidité
pour se développer, s'il survient des pluies abôndante||et
de quelque dtitrée , se présentent, en foule tout-à-coup|: et recouvrent
des terrains immenses.
Dans la variété infinie d'objets qui C&mposêilt l'immén§|| tableau
que la Nature nous met sous lés yeux , il èn est quern'ous n'appercevôns
que confusément ¿ 'il en ëst<même q'uivs^ dérobent totalement
à nos regards ; mais il est aussi' de certains faifl plus râÇpïp-
•çhés de nos-facultés intéllèctuenes^| dont noipl pouvons tirer- dé|
justes conséquences, ou du moins des induct ioS plausibles j-j^^ffiis ,
par exemple, que les champignons , qui croissentf|aviëi| tant - d'é
promptitude ,r et donÇ|les-individus se'-hiK m (!(:nt| |i;^.pidemênt,
absorbent en un instant uhe quantité prodigieuse de fluide lymphatique
; je compte le nombre d'individus qujjse trouvent dans -un
•certain espace ; je mesure le fluide lymphatique qui , dans un temps
d o n n é , passe dans la substance; de chacun d'eux par la v| | | | de
l'infiltration ; j p compare la'quantité de? ce fluide extrait dej a terre
par ces végétaux fongueux, à celle que des végétaux ligneux, pris
dans un terrain de même étenduejf ont absorbé^par leurs ràSnes
dans le même intervalle de temps ; je trouve que les végétaux ligneux
en ont consommé près de six cens fois moins qulglès champignons
, et je conclus de r céfelMpprochement pàr 'approximation,
que la Nature®emploie Ces derniers comme .autant de régulateurs
pour le maintien de l'équilibre, si nécessaire entre lès fluides et
les solides', il me semble voir un contre-poids d'un effet prompt
e t sûr, lequel est toujours prêt à être mis en action, dès que le
cas le requiert.
Outre cette propriété générale, qu'on ne peut, ce me semble,
refuser
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refuser àta: . cTu a j i p i ^ o n&^ p ^ ^ on leur accordera
aussi d'a!utl®Sîlpropfiétés;r limitées auxgbesoins; de certains individus:;
• Si jceuxv qu|js§ .refusent; opiniâtrement à leur,. accorder un
rang parmi lesîprodùctions . du irègn^végétal,;- si ceux qui prétendent
quetous les champignons ne sont engendrés que ,parda corruption
, qu'ils n?ont-point de's.emences, ;ppmt. jde'caractères^const
^ s ^ u x ^ É t ^ puisse distinguer , etc. etc., eussent pris la
peine* d'enî|i,tudîfi l'organisation, de 1 ensuivre, dans leur accroissement',:
d'en -ana]ys.er les détails , • de les comparer, ils rougiroient
;
sans doute.êde leur erreur. Oue^eux qui s'érigenten administrateurs
infaillibl(|§j;dé§-]bienfaits de la; ,iS|fturpï|, qui- ,sp, mê l ent d'écrire. sur
Impropriétés d'une; multitude d'êtr^|î qu'ils hconnoissent pas,
ou dont i&V^'ont qu'ui^;. id^è; trèts^{3qnfuse,,,cessent donc :aussi dè
T O i | f e ; npû^^gpsûadeï' que les.champignons.sont tous des poisons;
q S i l s parcoure/)t la, plupart de nqscampagnes ,;et sur-tout celles
qui sont voisines d_e,s gra.nde,s fo^êtS; ; qT^'il^iaillept.yisiter eps chauro
iW'f^-liïi le malheuBux, quijn'a,pour fruit, de. ses pénibles -travaux
qu'unr
jyajLiV|ai(sÉ|'iain à donnerai enfans , consomme pendant
plusieurs mois d|g l ' anné eunp! prodigieuse quantité, de cham-l
pignons (*) ; M n'est pas question ici de c.es tablées, somptueuses/-où,
hsijj <;hain||igjions ne; figurent que par ton , ou pour satisfaire^la sensualité.
de quelques Sybaritps blasés , ; dont la,plus légère irifiommoditê;'
faiMÉ||tr aux antidotes ;' c'est gomme moyen de subsistance
-:
que/ctesl-végétaux;^nt epiployés, et l'événement justifie, qu'ils peu-
Ventffi©^; tout aus.si utiles-aux hommes qu'ils.le,sontjà une infinité
d'animaux ; aÉjsajit que qiianjgté,d'insectes^font leur nourriture de
la plupart des champignons , q u ^Bs .uns les dévorent .pendant
qu'ils sont frais , .les autres y q u a n d ils sont desséchés ; qu'un grand
nombre, dont beaucoup sont encore inconnus, y établissent leur
domicile , ou y attendent l'instant de leur ¡rhétamorphose ; que
plusieurs aussi savent JË trouver; des matériaux propres à construire
leur habitation, ètç> On n'ignore pas non-plus que de grands
animaux, tels quel le cerf, le daim , le chevreuil, le boeuf , l'âne ;
(*)l®>yez ce que j'ai dit à ®l§isujet dans ¿ 'HISTOIRE DES PLANTES VÉNÉ-
NEUSES ET SUSPECTES DE I.A FRANCE , pag. ji.
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