
Quoique les sphex aient beaucoup de rapports avec les pompiles,
on les distinguera facilement de ceux-ci par le pétiole de leur
abdomen et par le prolongement de la partie antérieure de leur
corselet, qui se relève en bosse près de son insertion à la tète.
J’ai placé en tête des espèces qui composent la première famille
de ce genre des individus qui constituent le genre pelopoeus de
MM. Latreille etFabricius, et qui établissent un chaînon naturel entre
les pompiles et les sphex, par la brièveté de leur langue et la forme
de leurs mandibules. A ces espèces j’ai fait succéder celles dont les
ailes sont courtes comparativement à la longueur du ventre de
l’insecte, et dont le pétiole abdominal est formé de deux noeuds.
J’ai terminé cette indication spécifique par les sphex dont le pétiole
est simple et plus court que dans les espèces précédentes.
Reaumur a appelé guêpes ichneumons les pompilus et les sphex.
Degeer a adopté pour ces hyménoptères la même dénomination
que Reaumur ; mais il a commis une erreur en laissant parmi ses
pro-abeilles le sphex ichneumonea, et d’autres. Quant aux sphex
qua décrits Geoffroy, ils sont en petit nombre et se trouvent confondus
parmi ses ichneumons.
M. I abncius, ensuite d’un examen plus sévère, a reformé son
ancien genre sphex, et l’a divisé successivement en sept, savoir,
saUiis , tnypoxylon, pompilus, pelopoeus, sphex, pepsis et
chlonon. En ne considérant effectivement que la longueur de la
langue, sa forme, ses découpures, et la dentelure des mandibules
des insectes qui composaient ce genre, il y en avait asse2 pour
réclamer de la part d’un système fondé sur les organes de la bouche
une réforme très-étendue.
Cet auteur annonce que les barbillons antérieurs des pelopoeus,
sphex, pepsis, et chlorion ont six anneaux, et les postérieurs cinq ■
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mais je n’ai pu compter aux labiaux que quatre anneaux, dont la
forme est assez variée.
Puisque je suis sur ce sujet, je rapporterai la singularité que j’ai
observée à la langue d’un sphex arenaria. Cette langue , profondément
divisée en quatre parties, portait à l’extrémité de chacune
de ses divisions un petit corps alongé, mobile et exactement semblable
à l’anthère d’un lys, dont la couleur brune contrastait avec la
blancheur de la langue de l’insecte. En réfléchissant sur la formation
de ces petits corps, que j’ai jugés être étrangers à cet organe, j’ai cru
qu’on pouvait l’assimiler à celle de ces concrétions gommo-résineuses
qu’on voit quelquefois entre les antennes des nomades, des abeilles,
des leplures, etc. et qu’on prendrait, au premier aperçu, pour des
corps organisés , à cause de la régularité de leur forme.
Nota. Ce genre a été établi sur l’inspection de 5i individus, tant mâles que femelles.
— 3’ai fait graver dans la case septième de la planche huitième là mandibule dn
sphex spirifex, pour faire voir la différence qu’il y a entre elle et celles des autres sphex
qui les ont dentées.