
facilement à bout, mais au moyen de ma méthode on y parviendra
facilement, puisque ces insectes n’ont que deux cellules cubitales
et que les nomades, les andrènes, les lasies, les crocises et les
brèmesj avec lesquels ils ont assez de ressemblance, en ont trois.
On pourrait, il est vrai, les prendre pour des prosopes si la forme
de la seconde cellule cubitale et l’insertion des nervures récurrentes
ne séparaient pas ces deux genres ; d’ailleurs le bout de la trompe
est toujours fléchi en arrière dans les trachuses, tandis qu’il se porte
en avant dans les prosopes.
Il y a dans ce genre des mâles qui ressemblent beaucoup aux lasies
mâles par la longueur de leurs antennes et la courbure de leurs
anneaux ; malgré celte analogie, on assignera leurs places respectives
en examinant le nombre des cellules cubitales de leurs ailes. Il y en
a d’autres chez qui les derniers segmens de l’abdomen se terminent
par de fortes épines. Un petit nombre d’entr’eux est remarquable
par la dilatation des tarses de leurs jambes antérieures.
M.r Latreille a placé les trachuses dans ses genres dasypode,
eucere, megachile, et il a divise ce dernier genre en neuf
coupes, savoir: i.° les dents arquées, 2° les cylindriques, 3.° les
parasites, 4.° les rases, 5.° lescardeuses, 6.° lescoupeuses de feuilles,
1 ° les coupeuses de pétales, 8.° les bicornes, 9.° les maçonnes. La
plupart de ces divisions n’étant fondées que sur l’industrie de ces
animaux , ne seront utiles qu’aux amateurs qui connaîtront les
moeurs de ces insectes, et ne seront guère applicables aux individus
exotiques dont on ne connaît pas l’histoire.
On trouve les trachuses de la première famille disséminées dans
les genres hylceus, andrena, megilla, dasypoda, xylocopa,
anthophora et eucera de M.r Fabricius, tandis que celles de la
seconde famille constituent son genre anthidium.
Quoique d’illustres naturalistes nous aient donné l’histoire détaillée
de quelques espèces appartenantes à ce genre, il en reste encore
beaucoup sur lesquelles nous n’avons aucune connaissance. Que les
amateurs, et surtout ceux qui habitent la campagne , s’appliquent
donc à étudier des insectes aussi intéressans; ils trouveront dans cette
étude une source de jouissances, et ils acquerront des droits à notre
reconnaissance en publiant leurs découvertes.
Comme les espèces qui composent la première famille de ce genre
sont très-nombreuses, j’établirai, dans l’énumération que j’en ferai,
des espèces de divisions fondées sur la différence de leur habitus, ou
sur quelque autre particularité, ce qui aidera à les faire reconnaître.
La première division comprendra les trachuses dont les mâles ont
de longues antennes, et dont les femelles ont le dernier segment
abdominal en gouttière. La seconde renfermera celles qui ont l’apparence
à'andrènes, et dont les jambes postérieures, surtout chez les
femelles, sont garnies de longs poils. La troisième contiendra celles qui
ressemblent aux bourdons par le duvet de leur corps. La quatrième
sera consacrée à celles qui ont le dessous du ventre en brosse, et
dont les mâles ont le dernier segment du ventre échancré, ou denté.
Dans la cinquième enfin, on trouvera celles qui ont le ventre glabre
en dessous comme en dessus.
Nota. La première famille de ce genre a été établie sur l’inspection de quatre-
vingt-six individus, mâles ou femelles, et la seconde famille sur celle de vingt.
Hyménoptères. T ome t. n