
pas exempt de defauts, puisque j’ai surpris dans l’accouplement
deux içhneumons dont le manteau était de couleur différente;
maigre cela je crois, d apres mon expérience, que cette manière de
diviser les insectes nombreux de ce genre mérite la préférence.
Les içhneumons femelles ont un aiguillon qui servira à faire
distinguer leur sexe ; je dis un aiguillon , parce qu’il pique souvent
bien fort, qu’il n’est pas dentelé comme une tarière, et parce que
la manière dont ces insectes se servent de cet instrument nJest pas
la même que celle qu’emploient les femelles des tenthrèdes pour
mettre en jeu le leur. Ces dernières scient véritablement l’écorce
ou le bois où elles veulent déposer leurs oeufs , tandis que les
içhneumons femelles se bornent a piquer le corps des animaux
qui doivent recevoir leur postérité. Cet aiguillon est très-long dans
quelques individus (1); dans d’autres, il est si court qu’il est très-
facile de se tromper en le confondant avec le fourreau des parties
sexuelles du male, surtout dans des individus desséchés, puisque
ce fourreau sort du même endroit que l’aiguillon , et qu’il fait
autant de saillie que lui.
Pour aider a faire reconnaître ces femelles, je ferai observer que
le dernier segment de leur ventre est toujours fendu longitudinalement
en dessous, de sorte qu’on peut aisément distinguer les deux
lames de ce segment, qui, en se recouvrant l’une l’autre, laissent
entr’elles une ligne de séparation ; au lieu que l’abdomen des mâles
est terminé en-dessous par une plaque lisse et polie, d’où sort le
fourreau. J’ajouterai encore que ce fourreau est velu, et que l’aiguillon
des femelles est ordinairement lisse.
Ci) J’ai un ichneumon exotique dont l'aiguillon a i 3 à i 4 centimètres ( 5 pouces )
de longueur, environ.
J’ai divisé ce genre en deux familles : la première comprend un
très-grand nombre d’espèces; la seconde n’en admet que fort peu,
qui sont remarquables par la grandeur du point de l’aile et par la
troisième cellule cubitale, qui n’est que faiblement tracée.
Il y a dans le genre ichneumon quelques femelles sans ailes :
quoiqu’elles en soient privées, je ne doute pas que les autres caractères
ne suffisent pour les faire placer saus erreur dans le genre auquel
elles appartiennent
Je ne parlerai pas ici des larves des içhneumons, ni de la manière
dont elles se nourrissent ; si l’on désire des détails sur cet intéressant
sujet, on peut consulter les ouvrages de Reaumur , de Degeer,
de Bonnet, où l’on trouvera de quoi se satisfaire ; cependant, je ferai
observer que cës auteurs ont réuni dans leur genre ichneumon
plusieurs autres genres qui doivent en être séparés; ainsi les ichneu-
monsqui, sous la forme de vers, vivent dans les chenilles mineuses,
dans celles des galles des arbres, dans les oeufs des papillons, dans
les pépins des fruits , dans les gallinsectes etc., ne m’ont paru
avoir d’autres rapports avec les véritables içhneumons que leur
instinct, leur aiguillon et la manière de s’en servir. Je ferai connaître
la place que j’ai assignée à ces insectes dans les genres que je passerai
successivement en revue.
On trouve dans la dernière édition du Systema Piezatorum de
M/ Fabricius six genres nouveaux, qu’il a extraits de son ancien
genre ichneumon , lequel en avoit déjà fourni deux au supplément
que cet auteur avait publié en 1798 ; de sorte qu’on a actuellement
neuf genres pour classer les içhneumons, ce qui offrirait sans doute
beaucoup de facilités si les nuances qui caractérisent ces genres étaient
exactes, et assez distinctes pour être facilement saisies. Je vais passer
rapidement en revue quelques-uns des principaux caractères de ces