
conserve, depuis plusieurs années, ma collection sans aucune
altération.
En visitant des cabinets, j’ai remarqué que plusieurs amateurs
laissaient leurs insectes au bas des épingles qui les traversent, sans
réfléchir à leur fragilité, ce qui les expose à être mutilés chaque fois
qu’on veut les prendre pour les examiner et les replacer ensuite.
Pour obvier à ce désagrément, il faut élever les insectes sur les
coupilles, de façon que leurs pattes ne touchent jamais le fond des
cadres qui les renferment : par ce moyen, on conservera, dans leur
parfaite intégrité, des individus, souvent précieux, qui perdent une
grande partie de leur prix par un mutilation quelconque.
II y a des insectes si petits qu’on ne peut transpercer sans leur faire
perdre une partie de leur forme , et les rendre souvent méconnaissables.
Pour éviter cet inconvénient, il faut étendre ces petits animaux
sur des fragmçns de talc, ou de cartes, en fixant, au préalable, leur
corps avec un peu de gomme ou avec de l’hostie délayée dans l’eau,
qui s’évapore promptement. On peut couper ces fragmens de carte
assez grands pour pouvoir y reunir deux ou trois individus de
chaque espèce.
On a plusieurs manières de faire périr les insectes, mais la plus
• prompte sera toujours à mes yeux la meilleure ; celle dont je me sers
me paraît être préférable à celles que j’ai vu employer : elle consiste h
mettre dans une très-petite bouteille de verre fort mince les insectes
qu’on veut faire mourir, et à plonger cette bouteille, bouchée,
dans de l’eau bouillante, qui leur donne la mort au moment même,
en conservant à leurs membres toute la souplesse nécessaire pour
pouvoir les étendre.
J’ai employé, toujours avec succès, contre les larves des dermestes,
des anthrènes, des anobies, etc. la liqueur vestimentale.de Dupleix,
qui demeure rue Saint-Martin, n." n 3, à Paris. Cette liqueur a
sur les autres préparations de ce genre l’avantage de ne pas graisser
et de s’évaporer facilement. J’en fis un jour l’essai sur des insectes
exotiques qui me parurent attaqués, et je vis sortir, dans l’espace
d’une heure, du corps d’un gros sphinx quatorze larves de dermestes
, qui en faisaient curée.