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Je me résumé donc sur ce sujet, en disant que M.r Fabricius a
reculé successivement les limites du territoire des genres dans l’entomologie
; mais que par la nature de son système il a environné ce
territoire d’une double haie, composée d’incertitudes et de difficultés
que bien peu d’individus parviendront à franchir.
Après avoir parlé du système Fabricien, je dois aussi émettre mon
opinion sur celui de M.' Latreille, me bornant à ne le considérer
que dans la partie qui concerne les hyménoptères. J’espère que mes
observations, qui n’ont d’autre but que celui de l’avancement de la
science, ne pourront jamais porter atteinte aux sentimens qui nous
unissent, et que le bon esprit de cet auteur, si justement célèbre,
ne lui permettra pas de voir sous un jour défavorable à l’intérêt
qu’il m’a témoigné , ces observations qu’il réclame lui-même.
Il a rangé les hyménoptères dans l’ordre 5.” de la sous-classe 5.' de
la classe 2.' des insectes.
Cet ordre est coupé en trois sections. La première contient les
porte-tarière ,• la seconde les porte-tuyau ; la troisième les porte-
aiguillon.
La première section est subdivisée en deux tribus, savoir, les
sessiliventres et les pédunculiventres.
La première tribu n’est composée que de deux familles, les
tenthrèdines et les urocérates, où l’on trouve neuf genres ; tandis
que la seconde subit deux divisions , celle des tripiles et des
nouveaux : chaque amateur s’est empressé d’arranger ses insectes d’après ce nouveau
tableau, afin de ne pas paraître au-dessous du niveau de nos progrès en entomologie.
Mais je demanderai à la plupart de ceux qui ont suivi cette marche , s’ils se sont
donné la peine d’examiner les caractères des insectes qu’ils ont placés dans ces cases
génériques ? Sans attendre leur réponse, je leur assurerai que non ; et je leur dirai
qu’ils n’ont fait que ju ra r e in verba magistru
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oxypures. La première comprend quatre familles , qui sont les
ichneumonides, les evaniales, les diplolépaires et les cynipsères;
et la seconde n’en comprend qu’une, celle des proctotrupiens. Ces
familles présentent vingt-trois genres , dont la plupart ont des
coupures marquées par des nombres et des lettres alphabétiques.
La seconde section, des porte-tuyau, ne renferme que la famille
des chrysidides, dans laquelle il n’y a que quatre genres.
La troisième section, des porte-aiguillon, est partagée aussi
en deux tribus, savoir, les platyglossates et les némoglossates.
La première tribu a deux divisions, celle des déprédateurs et celle
des anthophiles. Les déprédateurs se divisent en onze familles, qui
sont \esformicaires, les mutillaires, les scoliètes, les pompiliens
les sphegimes, les bemUciles , \esnyssoniens,\es philanteurs\
les crabronites, les guépiaires et les mazarides : dans ces onze
familles se trouvent quarante-quatre genres. Les anthophiles ne
forment qu’une famille qui a sept genres.
La seconde tribu, celle des némoglossates, ne contient qu’une
seule famille, dans laquelle on compte sept genres, qui sont eux-
memes subdivises par de nombreuses coupures.
Je ne contesterai sûrement pas l’utilité des divisions et subdivisions
lorsqu on peut trouver, dans l’organisation extérieure des insectes,
assez de moyens pour faire sentir nettement les nuances qui les
séparent, et lorsque les caractères qu’on emploie pour faire ces
coupures réunissent les conditions suivantes, savoir, d’être applicables
aux deux sexes également; d’être apparens et d’être invariables,
c esta-dire, que la même partie qui a servi pour la formation d’une
ribu ou d une famille se représente pour former les autres tribus
et les autres familles.
Examinons maintenant si ces conditions ont été remplies par
Hyménoptères. T ome j . D