
M.r Latreille , en jetant un coup-d’oeil rapide sur la nature des
caractères qu’il a employés pour établir ces divisions.
Les caractères qui séparent les sections sont tirés des tarières
ou des aiguillons. Ceux qui servent pour diviser les tribus de la
première section reposent sur l’insertion de l’abdomen au corselet,
tandis qu’il faut chercher ceux des tribus de la troisième section
dans la forme des barbillons et celle de la lèvre. Ceux de la
subdivision des tribus sont fondés tantôt sur la manière dont la
tarière sort de l’abdomen, tantôt sur la forme de l’article de la
base des tarses postérieurs.
Pour la création des familles , les antennes interviennent de
concert avec les barbillons, la lèvre, les mâchoires, la tarière, la
forme du segment antérieur du corselet, et la privation d’ailes chez
les femelles.
Enfin les caractères des genres sont pris indistinctement dans
toutes les parties de l’insecte qui peuvent offrir quelque chose de
remarquable (1).
On voit, par cet exposé succinct, que si les caractères propres à
former des divisions eussent été plus abondans chez les hyménoptères,
M.' Latreille n’aurait pas été forcé de s’écarter de la règle générale ,
(1) M.T Fabricius a dit avec raison, dans le Supplément qu’il a publié en 1798 :
Characteres classium generumque omnino iisdem partibus semper desumendi
■ mmt, et hoc primum et firmum est artis fundamentum. Instrumenta cibaria
introduxi, co ns teint iss tma mvem, atnullo modo cumalis alusqucpartibusjufigenda t
mixta semper cahos prcebent, et ïaccessztus démonstrattonem susczpzam.
Après une assertion aussi positive de la part de cet auteur, n’est-on pas en droit
d’être étonné en voyant figurer dans son système les antennes à côté des organes de la
manducation ?
soit en admettant pour ses coupures des caractères différens, soit en
employant, pour les signaler , des organes qui n’appartiennent qu’à
un sexe , comme les tarières , ou des parties habituellement cachées
dans l’intérieur de l’abdomen , des femelles seulement, comme les
aiguillons.
D’après ces considérations , je pense qu’il eût été plus convenable
de retrancher de ce système toutes les divisions qui portent sur les
organes sexuels, à cause de leur inexactitude ; de même que celles
qui reposent sur les barbillons, parce que ces parties sont trop
petites, trop fragiles, et d’un accès trop difficile.
Quelle que soit ma façon de penser sur ce système , lorsque
fexamine les résultats que M.1 Latreille a obtenus par la manière
approfondie avec laquelle il a traité son sujet, je ne peux me lasser
d’admirer l’étendue de ses travaux , et je dis , avec confiance , que
s’il nous est permis d’espérer devoir un jour l’entomologie se délivrer
des nuages qui l’obscurcissent encore, c’est essentiellement sur cet
entomologiste célébré que doivent reposer nos espérances.
M.r Kirby a publié, en 1802, une monographie des abeilles qu’il
a trouvées en Angleterre , laquelle réunit tout ce qu’on peut désirer.
En effet, on trouve dans l’explication des termes techniques, dont
plusieurs sont nouveaux , une espèce d’alphabet fort utile pour les
commençans ; dans l’exposition des genres, un modèle à imiter; dans
les descriptions spécifiques, une extension suffisante pour dissiper
les doutes ; dans les gravures , beaucoup d’exactitude , et dans
l’introduction, non-seulement une revue des auteurs, mais encore
des remarques intéressantes.
Cet auteur a réuni dans deux genres toutes les abeilles indigènes
de 1 Angleterre. Il a nommé ces deux genres melitta et apis , en
assignant leurs caractères essentiels, artificiels et naturels. Il a ensuite
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