
couleur de l’écusson et sur celle des antennes. Cette façon de diviser
les ichneumons n’est pas heureuse, puisqu’elle sépare ordinairement
les femelles de leurs mâles. Par exemple , les femelles qui ont les
antennes annulées de blanc, et l’écusson blanc , ont pour mâles
des individus qui ont les antennes noires.
Degeer â adopté, pour ses divisions, la figure des antennes et la
forme des abdomens. Quoique cette manière de séparer les ichneumons
paraisse bien naturelle, cependant, lorsqu’on veut en faire
l’application , on ne tarde pas à lui reconnaître plusieurs défauts
qui forcent à l’abandonner : voici les plus essentiels.
1. ° Les antennes des ichneumons étant presque toutes sétacées
ou filiformes, je crois qu’il est impossible de poser des limites assez
rigoureusement exactes pour pouvoir distinguer les unes des autres,
et quand on le pourrait, cela deviendrait inutile, du moins si l’on
est jaloux de réunir les deux sexes, puisque les antennes des mâles
ont souvent une forme différente de celles de leurs femelles.
2. ° Quel sera l’auteur qui osera se flatter de décrire avec assez de
précision les formes si variées des abdomens d’ichneumons, pour
pouvoir établir par leur moyen une ligne de séparation qui puisse
servir de base à une division en familles? En supposant que cela pût
se faire, on s’exposerait au même reproche, puisque l’abdomen des
mâles a ordinairement une forme différente de celui des femelles.
M/ Latreille a établi deux grandes divisions entre ses ichneumons,
nommant ceux de la première ichneumonides, et ceux de la seconde
ichneumonides sphégiens. Ces divisions, qui sont fondées sur
l’apparence de la tarière et qui n’atteignent conséquemment que les
femelles, ont été soumises à plusieurs subdivisions qui reposent,
tantôt sur la forme des abdomens, tantôt sur le prolongement des
barbillons ou la dentelure des mandibules, etc. Si cet auteur veut,
comme ill’a annoncé, examiner plus sévèrement son genre ichneumon,
il y fera saris doute des çhangemens utiles; et si les cellules des ailes
peuvent fixer sou attention il y trouvera une espèce de boussole qui
le conduira plus sûrement vers le büt qu’il a en vue.
Les difficultés qu’il y a k établir dans ce genre un bon système
de divisions contre lequel on ne puisse rien objecter, m’auraient
empêché de faire connaître celui que j ai imagine,. puisqu il est bien
loin d’avoir atteint ce degré de perfection, si je n’avais pas été persuadé
qu’il serait plus facile à saisir que ceux qu’on avait employés
jusqu’à, présent , et qu’il économiserait le temps consacré à des
recherches spécifiques.
Mes divisions reposent sur les couleurs abdominales ; elles m’ont
fourni par leur variété cinq coupes assez bien prononcées.
La première comprend les ichneumons à ventre noir, et même
Ceux dont les derniers anneaux sont marqués en dessus d’une petite
tache blanche ou jaune , parce que cette tache n’est pas constante
dans les individus de la même espèce.
La s e c o n d e , ceux d o n t le s a n n e a u x d u v e n t r e s o n t t a c h é s , o u b o rd é s
d’une c o u le u r d if fé r e n t e d e c e l le qui fa i t l e fo n d d e l’ab d om eD .
La troisième , ceux dont le ventre a deux couleurs, c’est-à-dire,
ceux dont un ou plusieurs anneaux ont une couleur différente de
celle des autres..
La quatrième, ceux dont l’abdomen a trois couleurs, comme
noire, rouge, et jaune.
La cinquième, ceux dont le ventre est d’une seule couleur, mais
non pas noire, sans avoir égard à la teinte du pétiole et même du
premier anneau , parce que cet anneau est souvent nuancé différemment
dans la même espèce.
En proposant ce mode de divisions, j’ai bien senti qu’il n’était