
divise chaque genre en familles, d’après les modifications de la forme
de la langue, et d’après ses appendices. Enfin il a employé, pour la
séparation des familles, la découpure de l’extrémité de la langue
et de la lèvre, la figure des antennes, et le nombre des anneaux qui
composent les barbillons.
Ayant déjà fait connaître mon opinion sur les systèmes entomo-
logiques qui n’offrent à l’examen et à la comparaison que des objets
aussi petits que les barbillons , et la forme des langues des insectes ,
je ne répéterai pas ici ce que j’ai dit sur ce sujet, et, sans prononcer
sur les avantages ou les inconvéniens de celui dont je viens de parler,
puisqu’il n’a été encore employé que pour un petit nombre de genres,
je me permettrai néanmoins d’affirmer qu’on éprouvera des difficultés
que je ne crains pas d’appeler insurmontables, lorsqu’on voudra en
faire une application générale.
M/ Kirby a aussi examiné les ailes des hyménoptères qui composent
ses deux genres melitta et apis, mais il me semble qu’en considérant
toutes les nuances que l’ensemble des parties peut offrir, il a donné
trop d’étendue à cet examen pour pouvoir en tirer un caractère
générique ; de sorte que ses observations sur cet objet ne peuvent
intervenir, à mon avis, que dans la série des caractères naturels.
Je terminerai celte Introduction par quelques avis aux amateurs
d’histoire naturelle sur la manière de préparer et de conserver leurs
insectes.
Pour avoir plus de facilité à saisir les caractères génériques des
hyménoptères et des diptères , je recommande, lorsqu’ils étendront
ces insectes pour les faire sécher, de développer les parties qui
servent à en déterminer .les genres ; conséquemment, ils devront
ouvrir les ailes pour mettre bien à découvert les cellules, écarter
les mandibules pour en distinguer plus aisément la forme et les
dentelures, et soulever un peu les trompes pour en voir les
inflexions (1).
Il y a plusieurs collections dans lesquelles les insectes ne sont pas
étendus. Si cette manière économise le temps en apparence, il n’est
pas probable que ce soit en réalité, car quand on veut ensuite classer
ces insectes on a beaucoup de peine à en distinguer les caractères :
d’ailleurs, ces collections paraissent tout-à-fait informes, comparativement
aux autres; elles ressemblent à ces herbiers dont on a fait
sécher les plantes sans aucun arrangement préalable des fleurs, des
feuilles et des racines.
Il arrive souvent qu’au retour d’une chasse les insectes sont trop
desséchés pour pouvoir être étendus : voici un moyen simple et facile
de les ramollir. Prenez une assiette à soupe remplie de sable humide,
placez sur ce sable les individus desséchés, en les recouvrant d’une
autre assiette semblable à la première, pour obvier à l’évaporation,
et laissez-les dans cette atmosphère humide pendant quelques heures;
au bout de ce temps, ils auront acquis le degré de souplesse
convenable.
Je ne saurais trop recommander de proscrire l’usage des épingles
dans les collections; elles produisent, tôt ou tard, du vert-de-gris, ce
qui occasionne trop souvent la perte d’insectes bien rares : des
aiguilles valent beaucoup mieux, mais elles sont chères , et il est
assez difficile de s’en procurer de grosseur convenable : je préfère des
coupilles de fer très-pointues; on peut les faire aisément soi-ménre,
et en proportionner la longueur, ainsi que la grosseur, sur le volume
des insectes, et la hauteur des cadres : avec de pareilles coupilles, je 1
(1) J ai arrangé toute ma collection sur ces principes, et eu le faisant j ’ai su
réunir l ’agréable à l ’utile.