nombreuses dissemblances d'organisation. Aussi M. Temminck
a-t-il eu, en créant le genre plerocles, grandement raison
d'éloigner génériquement des êtres dont les formes sont
diamétralement opposées à celles des tétras, dans les membres
par excellence des oiseaux, c'est-à-dire les ailes. Mais
il est aujourd'hui raisonnable de douter même si les gangas
doivent appartenir à l'ordre des gallinacées. Cette opinion,
professée publiquement depuis long-temps par M. de Blainville,
a été rendue presque incontestable par ce savant dans
un travail lu à l'Institut en 1829. M. de BLainville ayant eu
occasion d'étudier le ganga alchata en vie, après avoir observé
ses moeurs, son genre de vie, qui différent de celles des
gelinottes, trouve dans la forme de ses ailes et dans leur vol
élevé, de même que dans plusieurs partie u la rites anatomiques ,
telles que les échancrures du sternum, un grand rapprochement
avec les pigeons.
11 est de fait que les gangas ont de l'analogie avec ces derniers;
cependant ils s'éloignent des pigeons par des caractères
extérieurs non à dédaigner : savoir la forme du bec, des
ailes et des tarses. De plus, les quatre doigts des pigeons et
des passerigallcs partent d'un même point à L'articulation,
tandis que chez le gangas le pouce est remonté comme chez
les vraies gallinacées. Les gangas doivent donc faire une famille
à part , tenant des gallinacées par le bec, les doigts,
leur ponte nombreuse; des passereaux, par les ailes, et des
passerigalles, par le sternum et quelques habitudes.
Les gangas habitent les contrées les plus chaudes de l'Afrique
et de l'Asie. Une seule espèce est de passage accidentel
en Europe. Ils se plaisent dans les déserts, au milieu des sables
et des bruyères; ils vivent en troupes considérables,
qui voyagent presque constamment.
CCXVH.* Genre. GANGA; Pterocles, Temm., Cuv.
OEnas, Vieill., Bonasa, Briss.; Perdix, Lath.; Teirao, L.
Bec court, robuste, convexe, beaucoup plus court que la
lêle, conique, à mandibule Supérieure recourbée vers
son extrémité débordant l'inférieure, abords entiers,
à arête arrondie , entamant un peu les plumes du
Ynamhu campé, Azara, Pax., t. 111, p. / j 5 ; Tinamus nantis,
Temm., Gall., t. III, p. 7 5 3 , et pl. col., 3 i 6 . Tinamus panus,
Encycl., t. l.'r , p. 0 7 1 . Du Brésil. (Auguste de Saint-Hilaire.)
CCXVL* Genre. RHYNCOTE; RVjncotus, Spix,"Wagl.
Tinamus, Aut t.
Bec un peu plus long que la tête, plus large que haut,
sans cire apparente à la base, légèrement recourbé,
sans arête, à mandibule supérieure à peine convexe,
plane entre les narines, et sans sillons latéraux; pointe
déprimée, arrondie, élargie; narines latérales, basales,
percées dans une membrane, ouvertes; des cils autour
de L'oeil, en dessus comme en dessous; tarses robustes,
scutellés. Queue sans vraies rectrices, mais composée
de plumes molles, larges, nombreuses, tombantes.
RHYNCOTE ISABELLE; Rhyncolus fasciaius, Spix, pl. 7 6 : Rhj'ncotus
rufescens , Licht. ;Wagl., esp. 1 ; Tinamus rufescens, Temm.,
pl. col., 4 1 2 ; Ynambu guazu, Azara; Cryptura guazu , Vieill.,
et Tinamus fasciatus, Encycl., t. p. 070. Du Paraguay,
du Brésil. (Auguste de Saint-Hilaire.)
IX.C Famille. Les GANGAS.
Synon. : les Tétras, Teirao, Auct.
Bec court, obtus, convexe, à narines percées sur le rebord
des plumes du front; tour des yeux nu; tarses
courts, emplumés en devant jusqu'aux doigts; ceux-ci
au nombre de trois en devant, el un pouce petit,
rudimentaire , très - remonté ; ailes longues , trèspointues
, à première rémige la plus longue de
toutes; queue médiocre, pointue, et alors à rectrices
moyennes, terminées en brins effilés, ou cunéiforme
et légèrement arrondie.
Obscrv. Presque tous les auteurs n'ont point séparé les gangas
des tétras, bien que ces deux espèces d'oiseaux aient de