éma ou émeu, nom du casoar, et les Espagnols avcslruz, épithèle
qui appartient à l'autruche. Tous les navigateurs indiquent
le nandu, lorsqu'ils parlent dans leurs relations de
Vaulrucht de Magellan, de {'autruche bâtarde, etc. Ce genre ne
renferme donc qu'une espèce, qui représente dans le Nouveau-
Monde l'autruche de l'ancien continent. Comme celte dernière,
le nandu court avec une extrême vigueur, et n'habite
que les grandes plaines découvertes de l'extrémité méridionale
de l'Amérique et jamais dans les parties montagneuses;
ses moeurs, ses habitudes sont analogues à celles de l'autruche,
et ses moyens de défense sont aussi analogues.
Nandu d'Amérique ; Rhca americana, T.ath.. Synops., pl. 137.
Struîhio rhea, L., esp. 3 ; Autruche de Magellan, Buflini, Ois., texte;
Nandu, Vieill., Gai., pl. Hammer, \un. du Mas., t. XII, p l .3g;
le Cheuquc, Molina, Itin., p. 241; Nandu-Guacu, Marcgrave et Pison.
(Atlas, pl. 1 , fig. 1 ; le pied.)
Le nandu est de moitié plus petit que l'autruche. Le plumage
du mâle est gris-blanc, plombé sur le dos; la tête est
recouverte de plumes noires, serrées et roides comme du
crin; une ligne noire descend sur la nuque. Les femelles, un
peu plus petites de taille, n'ont point de noir sur l'origine du
cou. Les nandus vivent d'herbes, poussent un cri qui imite
des gémissemens; pondent dans un nid creusé en terre jusqu'à
soixante-dix ou quatre-vingts oeufs d'un blanc jaunâtre,
ayrant cinq pouces et plus de diamètre. Ce sont des oiseaux
innocens, bons nageurs, peu craintifs dans leurs premières
années, qui s'apprivoisent assez aisément. On se nourrit de
la chair des jeunes nandus, qui est tendre, et les plumes
des adultes servent à faire des houssoirs: les Américains les
chassent au lacet. Cet oiseau vit dans les pampas du Paraguay
par troupes d'une trentaine d'individus, qui s'avancent jusque
vers le détroit de Magellan ; on l'indique dans les plaines du
Chili, dans les forêts du Brésil et de la Guiane, bien qu'il
soit très-probable que ces deux dernières indications soient
erronnées.
111.' Genre. C A S O A R ; CASUARIUS, Briss.
C u v . , Lalli., \ ieill., Temiii. ; STRUÎHIO, L.
Bec droit, caréné en dessus, fléchi à sa pointe, à mandibule
supérieure un peu voûtée, à bords déprimés et
entaillés vers le bout ; L'inférieure un peu anguleuse
en dessous, à L'extrémité. Les fosses nasales presque
aussi longues que le b e c ; narines arrondies, couvertes
d'une membrane médiane ; casque osseux , surmontant
la lêle ; cou et joues nues , garnies de deux fanons
charnus pendans ; pieds robustes, à tarses nus et
réticulés; les trois doigts munis d'ongles solides, convexes
, inégaux. Ailes impropres, au v o l , portant cinq
baguettes arrondies, pointues, sans barbes. Rectrices
nulles.
Le genre casoar, casuarius. ne renferme qu'une espèce des
archipels indiens, qui diffère déjà de l'autruche par des particularités
d'organisation, et qui se rapproche davantage des
oiseaux normaux, par la brièveté de ses intestins et la petitesse
de leurs caecums, et aussi par le manque de sac stomacal
placé entre le jabot et le gésier. Mais le casoar, par la
lourdeur de sa masse, par le manque absolu d'ailes, par la
force de ses membres inférieurs, par la nature poilue de ses
plumes décomposées, et par son sternum aplati, appartient
encore évidemment aux oiseaux ambigus de la première division.
Casoar émeu ou a casque ; Casuarius emeu , Lath., Synops.
Struthio Casuarius, L. ; Briss., t. V, jl. 1 , fig. 2 ; le Casoar, Bull*. ,
Enl., 3 . 3 ; Frisch, pl. ioj; Maréchal, Menag. du Mus. ; Casuarius gaieaius
, \ ieill., Gai., pl. ; Clusius, Exot., pl. et p. oS.
( A t l a s , pl. 1, fig. 1.)
Le premier casoar qui parut en Europe, y fut apporté par
les Hollandais en 1 5(j-. C'est un oiseau massif, dont la tète est
surmontée d'un casque osseux, dont la joue est recouverte de