vite, dont la race inoffensive diminue chaque jour aux environs
de Sidney, et qu'ont relégué au-delà des montagnes
Bleues les défrichemens des colons.
Observ. Dans cette famille viendrait aussi se placer le genre
dronte des anciens auteurs, ne renfermant qu'une espèce , qui
est perdue, et sur laquelle régnent des doutes légitimes. Le
dronte avait été trouvé en abondance par les premiers navigateurs
sur l'île Maurice, qui en avait reçu des Portugais,
à cause de cela, le nom d'ilha do cirnc. Cornelisz van Neck,
Hollandais, en 15tj8 , décrit ainsi le dronte : c'est un oiseau gros
comme un cygne, portant un capuchon de peau sur la tête,
n'ayant que quatre à cinq plumes noires à la place des ailes,
et quatre ou cinq petites plumes grisâtres et frisées au lieu de
queue (Rec. de voy. aux Indes; Rouen, 1725, t. II, p. 160). Les
Hollandais le nommèrent walgh-xogel ou oiseau de dégoût, et
aussi dot-aers, dont on a fait plus tard le nom de dodo. La
première figure qu'on en ait publiée, se trouve dansla Relation
de Bontekoé ( Voy. d'Hacluyl et de Purcliass ; Paris, i663 ) . Clusius
(Exotic, p. 100) a décrit cet oiseau sous le nom de gallus
gallinaceus peregrinus, et aussi sous celui de cygnus cucullatus-
Ma. porrb avis peregrina cygnum quidem magnitudinc oequabat aut
superabat, sed ejus forma longe diversa, ejus etenim caput magnum,
tectum veluli quàdam membranà cucullum referente; rostrum crassum,
oblongum, raris et brevibus pennam tectam esse ai eh an t,
et alis carere, sed earum loco quaternas aut quinas dumtaxat longiusculas
nigras pennas habere pro caudà, quaternoe aut quina;
crispoe convolutoeque pcnnuloe cineracei coloris. Pedes verb in quatuor
digiios fuisse divisos, ternos longiores antrorsum spectantes,
quartum breviorem retrorsum conversum, etc.
Shaw a figuré un pied du dronte [JSat. miscell., pl. 14^),
conservé au Musée britannique, ressemblant à un pied de
manchot, s'il était palmé, dit M. Cuvier, et une tête du Musée
asmoléen d'Oxford (Shaw, pl. 166 ) , dont le bec retrace celui
des pingouins. Or, il est fort probable que le dronte n'est pas
autre que le casoar à casque des Indes orientales, qui a dû
être répandu sur toutes les terres situées sous les tropiques,
depuis Madagascar jusqu'à la Nouvelle-Guinée. Le quatrième
doigt qu'on lui donne, aura été le résultat d'une erreur dans
les figures grossières et si opposées qu'en ont publiées les anciens
voyageurs, et ce qui le prouve d'une manière assez
positive, c'est que François Gauche regarde l'oiseau de Nazare
(didus nazareus des auteurs) comme identique avec le
dronte. et qu'il ne lui accorde que trois doigts, f.e genre
drontef u t créé par Moehring et par Brisson, qui lui donnèrent
le nom de raphus, que Linné changea en didus : la seule espèce
un peu authentique reçut le nom de didus ineptus, et on en
trouve les ligures dans Clusius, Nieremberg, Bontius, W i l -
lughby. Edwards (Gl., pl. 294), Blumenbach (Manuel, t. I ,
p. 256 ) , et Shaw (Nat. miscell., pl. 12a).
Quant au solitaire (didus solitarius), dont parle Léguât, et
dont il a donné une ligure, p. 98 du tome I . " de la relation
de ses aventures, c'est très-probablement le jeune âge de l'albatros,
que ce voyageur a très-mal caractérisé , et dont la description
est remplie de faits puérils qui se détruisent d'euxmêmes.
2 . ' Famille. Les RULLIPENNES.
Tarses courts , réticulés, robustes , placés en arrière du
bassin, terminés par quatre doigts libres. Les trois anlérieurs
un peu inégaux, et l e pouce assez peu alongé.
Ailes complètement atrophiées , garnies de plumes
lâches et faibles , terminées par un ongle recourbé.
Les plumes sont décomposées.
Oùserv. Ce n'est que par analogie et à priori que nous établissons
cette famille sur un genre n'ayant qu'une espèce,
très-imparfaitement connue par ses caractères extérieurs, et
dont le squelette est complètement ignoré. Toutefois Vaptéryx,
type de cette famille, n'ayant point de pennes aux ailes
et représentant les membres supérieurs à l'état le plus imparfait,
doit avoir indubitablement la face antérieure du sternum
lisse ; car le bréchet serait inutile pour l'insertion de muscles
sans fonctions.
V." Genre. APTÉRYX ; Aptéryx, Shaw.
Bec long, grêle, très-droit, et recouverte sa hase par une
esjièce de c i r e ; il est sillonné sur ses côtés par une r a i -