peau nue, vivement colorée en bleu ou en violet, à pendeloques
charnues, imitant celles du dindon; ses plumes sont
lâches, noirâtres, assez analogues à des poils effilés; sa taille
est d'environ cinq pieds de hauteur totale. Les plumes de la
région anale remplacent la queue et sont tombantes.
Le casoar est un oiseau stupide, glouton, vivant de fruits,
d'herbes et même de petits animaux. Dans l'Inde on l'élève
en domesticité, et l'époque des amours est marquée chez le
mâle par une sorte d'effervescence qui le rend furieux et
méchant, La femelle pond trois oeufs verdàtres pointillés,
qu'elle couve, pendant la nuit, l'espace d'un mois. Les jeunes
ont leur plumage d'un roux clair, mêlé de grisâtre. Cet oiseau
court avec une grande rapidité et se défend des chiens avec
courage à l'aide de ses pieds. On le trouve dans les îles Moluques,
à Céram, à Bourou, mais surtout à la Nouvelle-Guinée.
Il vit le plus habituellement par couples solitaires.
IV.' Genre. ÉMOU ; Dromaius , Vieill.
Casuarias , Briss., Lath., Cuv. ; Rhea, Temra.
Bec droit, déprimé sur ses bords, légèrement caréné en
dessus et arrondi à la pointe. Narines médianes, arrondies
: tête emplumée en dessus ; langue triangul
a i r e , charnue, frangée sur les bords ; joues et côtés
du cou nus ; jambes longues et robustes, à tarses réticulés
et dentelés en arrière ; les trois doigts antérieurs
égaux , munis d'ongles obtus. Rémiges et rectrices
nulles.
La plupart des ornithologistes ne séparent point l'émou des
casoars, bien cependant que des différences génériques tranchées
permettent d'isoler ces deux oiseaux. L'émou a reçu
son nom des colons anglais, qui le confondaient avec le casoar
ou émeu des îles Moluques. On n'en connaît qu'une seule espèce
, qui vit dans les forêts d'Eucalyptus et de Casuarina, de
la Nouvelle-Galles du sud.
ÉMOU PAREMBANG ; Dromaius aler, Vieill., Gai., pl. 2 2 6 .
Casuarias Noeoe - Ilollandia, Lath.; Pe'ron , Voy. aux Terres australes,
pl. 36; White's Journ., pl. 1 , p. 129; New- Ilolland Cassowary,
l'hillipp, Jlin. io Botaay-bay, p. 3 7 1 ; Cuv., Règne anim., t. I,p.497;
Shaw, Hat. mise, pl. 99.
(Atlas, pl. 2 , fig. 2.)
Sa longueur est d'à peu près sept pieds. Son plumage est
très-épais, très-fourni et brunâtre. Les jeunes ont une livrée
grisâtre, sur laquelle se dessinent quatre bandes d'un roux vif.
Les plumes sont remarquables par les deux tiges centrales qui
s'unissent à leur base, et qui portent des barbes, le plus souvent
simples ou parfois garnies de barbules très-courtes. Ses
formes sont lourdes et massives, son dos voûté; le tour des
yeux, les joues et les côtés du cou, sont recouverts d'une peau
dénudée, violâtre. Le dessus de la tête est revêtu de plumes
rares, simples et comme poilues.
White dit que l'émou n'a point de gésier, que son foie est
très-petit, mais que la vésicule du fiel est très-large, que son
tube digestif a près de six aunes anglaises de longueur. Il
trouva l'estomac d"un individu rempli de six à sept livres de
Heurs, de baies et d'herbages de toutes sortes, et il ajoute
que sa chair lui parut avoir le goût de la viande de boeuf.
M. Knox a publié un fort bon mémoire sur l'anatomie de
l'émou comparée à celle du casoar (Edimb. philos, journ., n." 19,
Janvier 182/1 ) . d'où il résulte que cet oiseau a la plus grande
analogie, dans la structure de plusieurs de ses viscères, avec
l'autruche. Une large poche membraneuse est formée par la
dilatation de l'oesophage, qui aboutit à un gésier très-peu apparent.
Le tube intestinal a seize pieds environ de longueur.
Le cloaque paraît servir uniquement de réservoir à l'urine.
La trachée-artère, très-longue, se trouve composée d'anneaux
qui, au 52.'' cerceau, s'ouvrent dans une immense poche musculeuse,
dont l'usage est problématique. Les os du carpe, suivant
M. Wagner, manquent chez l'émou, et les os de l'avantbras
supportent immédiatement le métacarpe.
Les naturels de la Nouvelle-Galles du sud donnent à l'émou
le nom de parembang. C'est un oiseau farouche, courant très