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CONSIDÉRATIONS SOMMAIRES.
de saisons. Enfin, on aurait encore à se rendre compte des
moeurs et des habitudes de ces êtres, des lois qui président à
leur dispersion sur la surface du globe (consultez mon iném.
sur la géographie des oiseaux, inséré dans la pariie zoologique
du Voy. aux Indes orientales de M. Bélanger), des particularités
les plus remarquables de leur instinct. des produits qu'ils
fournissent aux arts, de leur sociabilité et de leur éducahil
i l é . etc.; faits importans et curieux sans doute, mais qu'il
n'entrait pas dans notre plan de traiter.
L'ornithologie., comme science, se compose 1." de l'histoire
des méthodes et des systèmes proposés pour la classification
des oiseaux; 2." de la description ; 3 . " de la synonymie;
/|.° de la partie littéraire de la science; 5." de l'utilité et des
propriétés de certaines espèces. Chacune de ces sections se
subdivise elle-même en plusieurs autres. Mais les méthodes
étant l'échafaudage par lequel on parvient à la connaissance
la plus nette et la plus précise des familles, des genres et des
espèces, il en résulte que les auteurs qui se sont succédé aux
diverses époques, ont cherché à perfectionner les idées qu'ils
recevaient de leurs devanciers , ou à marquer les leurs par
d'utiles innovations. Ce n'est guère que d'un trait qu'il nous
sera possible de tracer un résumé rapide des titres des écrits
qui composent le domaine littéraire actuel de la science
qui nous occupe. Aristote a mentionné une foule d'oiseaux
connus des anciens, mais le plus souvent d'une manière simplement
nominale, de sorte qu'on ne possède que ses idées sur
les moeurs ou sur les habitudes de certaines espèces, tandis
que rien ne peut nous mettre sur la voie pour savoir quelles
peuvent être les espèces qu'il nomme çà et la. Nous ne
savons pas non plus quels sont les oiseaux inscrits dans la
volumineuse compilation de Pline. 11 faut descendre jusqu'au
seizième siècle pour voir apparaître l'ouvrage du Manseau
Bélon, remarquable par l'exactitude et la sagacité d'observations
qui distinguent éminemment son livre, publié
en if>55. Plus tard, Gessner, Aldrovande et Jonston recueillirent
dans de volumineuses compilations tout ce que les
anciens et les écrivains du moyen âge avaient dit des oiseaux.
Cependant des vues neuves, originales, et des descriptions
faites sur la nature , distinguent le premier de ces trois
SUR LES OISEAUX. XXJ
laborieux auteurs. Bientôt Jean de Lacl, Nieremberg, Oviédo,
Clusius, Pison, Fernande*, Mare grave , ajoutèrent aux
espèces connues celles des Indes et de l'Amérique , qu'ils
décrivirent souvent avec une naïveté et une vérité peu
communes. Le nombre de ces êtres s'accumulant sans cesse.
Ja nécessité des méthodes se fit sentir, et bientôt les Anglais
\\ illughby cl Jean Ray publièrent des classifications
imparfaites sans doute, mais qui cependant rivèrent solidement
les bases de la science. Les traites de Barrère, de Klein,
de Frisch, de Mcehring, d'Albin, de Zimani, précédèrent les
écrits de Linné; et la première édition du Sjstema nalur.r
vint, en I Y 3 5 , déceler les vues d'abord imparfaites du grand
réformateur de l'histoire naturelle. Dans l'intervalle de la
dernière édition, qui parut en 1 7 ( 1 6 , Brisson mit au jour (17/40)
son Ornithologie, si remarquable par l'exactitude minutieuse
des descriptions. Le Systcma naturoe s'accrut de quelques genres
nouveaux dans la treizième édition, qu'en publia Ginelin
en 1 7 8 9 . Mais dans le temps où Linné faisait rejaillir un éclat
aussi pur sur le Nord, la France possédait Buffon, homme à
idées vastes, à imagination chaleureuse, et dont le génie se
plaisait à faire refléter sur l'histoire des oiseaux toutes les
ressources d'un style imposant, plein de nombre, mais quelquefois
aussi consacrant avec complaisance des erreurs trop
transparentes'. Après ces deux auteurs, qui servent de point
de départ aux temps actuels, Schoeffer, Scopoli, Latham,
Bonnaterre et l'abbé Mauduit apparaissent dans l'intervalle
de 1 7 7 4 à 1 7 4 1 . Latham, auteur d'un Systema avium, doit
être considéré, après Linné, comme la deuxième ère de la
science ornithologique; car personne depuis n'a entrepris de
refondre son Species. En revanche, les méthodistes de 1 7 98
à 1830 varièrent à l'infini leurs tentatives pour perfectionner
les méthodes. M. Cuvier, dans plusieurs ouvrages sur le
règne animal; MM. de Lacépède, Duméril, Meycr et \\ olff,
Illiger, Temminck, Vieillot, de Blainville, Latreille, llan-
1 Lisez dans BuiTon l ' h i s t o i r e du c o n d o r , où , par un jeu de son e s p r i t,
ce grand prosateur se plaît à a c c u m u l e r les e r r e u r s [es plus palpables et
les faits les plus c o n t r a d i c t o i r e s , même do son temps.