ERÉVIPENNES.
poursuivie de très-près, à lancer, avec ses robustes pieds,
des pierres sur son ennemi. Elle pond une quinzaine d'oeufs,
qu'elle sème sur les sables échauffés, et dont elle couve une
partie, en abandonnant les autres à la chaleur solaire, qui les
fait éclore. Son nid est un trou, creusé légèrement dans le
sable mobile et placé dans les lieux les plus isolés. La femelle
couve environ six semaines et porte un vif attachement à ses
petits. La voix du mâle est plus forte que celle de la femelle,
et ressemble à une sorte de gémissement. Ses oeufs sont trèsnourrissans,
et les Africains se servent de sa peau desséchée
pour faire des cuirs solides; sa chair est dure et indigeste,
aussi Moïse la regardait-il comme impure, bien que certains
peuples de son temps s'en nourrissaient habituellement.
ÏI.e Genre. NANDU ; Rhea, Briss.
Lath., Illig., Vieill., Dume'ril, Temm. ; Sírutkio, L., Cur.
Bec déprimé horizontalement, robuste , médiocre} à
mandibule supérieure un peu plus longue que l'infér
i e u r e , arrondie et onguiculée à sa pointe, surmontée
d'une arête distincte sur sa partie moyenne longitudinale.
Narines o v a l a i r e s , ouvertes, placées vers le
milieu du bec. Langue courte , charnue , de forme
elliptique ; rebord orbitaire supérieur s a i l l a n t , tête
et cou emplumes. Jambes longues, robustes, couvertes
de plumes à leur partie supérieure seulement, à tarses
réticulés , divisés en trois doigts antérieurs , munis
d'ongles comprimés et obtus. Ailes terminées par un
petit éperon, et garnies de plumes molles , impropres
au vol. Queue nulle.
Observ. Quelques auteurs ne séparent point de l'autruche le
nandu de l'Amérique, type du genre rhea. Cependant la première
n'a que deux doigts, et le second en a trois. Le nandu
est aussi nommé clmri dans les pampas de Buenos-Ayres et au
Paraguay. C'est par erreur que Brisson et ensuite Buffon lui
ont donné, d'après Barreré , le nom de touyou, qui appartient
au jabirú de. la Guiane. Les Portugais du Brésil rappellent
et réticulées simplement sur tes côtés. Les cuisses sont arrondies,
très - charnues. La verge des mâles est saillante, bien
quelle soit privée d'un gland et d'un prépuce, et est introduite
dans le cloaque de la femelle; cloaque muni d'un clitoris,
de manière que la fécondation ne s'opère point par
simple compression, mais bien par une intromission qui dure
quelques instans. L'autruche ne semble pas être polygame,
et chaque mâle parait tenir à sa femelle, quoique vivant en
troupes souvent composées d'un très-grand nombre d'individus.
Les Grecs donnaient le nom de strulhos à l'autruche , parce
qu'ils la comparaient au chameau ; aussi les Latins lui conservèrent
les deux épithètes de strulhio camelus, ce qui répondait
à l'opinion d'Aristote, qui avait dit d'elle : Partim avis,
partim quadrupes.
AUTRUCHE-CHAMEAU ; Strulhio camelus,!,.
Briss., t. V, pl. i , fig. a ; Broun, Illusl., pl. 16 ; Latham, pl. 71 ; BuiTon,
Enl., 437 ; Maréchal, Ménag. du Mus. ; Vieillot, Gai., pl. M3.
( A t l a s , pl. 1 , lig. 1 .)
L'autruche atteint de six à sept pieds de hauteur totale;
sa tête est aplatie, fort petite et presque nue, ainsi que la
partie supérieure du cou; celui-ci est très-long, mince, et a
près de trois pieds. Le plumage du mâle est noir, varié de
gris et de blanc ; les plumes des ailes et de la queue sont ou
noires ou blanches. La femelle est brune ou gris - cendré
sur le corps; les jeunes sont de cette dernière teinte, et couverts
de plumes sur la tête, le cou et les cuisses, qui tombent
de bonne heure pour ne plus revenir. Cet oiseau se couche en
pliant d'abord le genou, puis en «'appuyant sur le sternum,
qui est calleux, et eniin, en se laissant tomber sur la partie
inférieure du corps. Il vit par troupes dans les déserts de
l'Afrique, depuis l'Egypte jusqu'au cap de Bonne-Espérance,
et est très-commun en Barbarie et en Arabie : il parait être
moins répandu aujourd'hui dans l'Inde, en-deçà du Gange,
qu'autrefois. L'autruche est inoffensive, court avec une rapidité
telle qu'un cheval au galop ne peut l'atteindre que lorsqu'elle
est fatiguée ; sa vengeance consiste , lorsqu'elle est