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 lézards, des petits serpens et des larves d'insectes , dont il fait  
 sa proie. Ses moeurs sont farouches, et le moindre bruit l'effraie ;  
 sa démarche est circonspecte et craintive ; sa voix est forte et  
 sonore; sa course rapide, son vol lourd et peu étendu. Lorsqu'on  
 le poursuit, il se blottit dans les buissons et dans les  
 trous. La femelle fait son nid avec des branches sèches, enduites  
 de fiente de vache, et y pond deux oeufs blancs. De  
 bonne heure les jeunes sont en état de courir. Les Espagnols  
 estiment sa chair et l'élèvent en domesticité. On le trouve  
 au Brésil et au Paraguay.  
 II.'  Section. Les ACCIPITRES  DIURNES.  
 La vision est latérale; une membrane, nommée cire,  
 entoure la base du bec ; les narines sont ouvertes au  
 milieu de cette membrane. Les tarses ne sont point  
 garnis de plumes ; les deux doigts externes sont presque  
 toujours réunis par une courte membrane. Leurs  
 rémiges sont fortes , longues et destinées à un haut  
 vol. Leur sternum est très-solide, parallélogrammique,  
 concave en haut , convexe en bas , et le bréchet est  
 amplement développé.  
 On les divise en deux grandes familles . les vautours ou  
 rulturidées, et les falconées ou faucons.  
 Ve Famille. Les VAUTOURS , Cuv.  
 Synon. : Les Vvlturide'es, Vigors; les J^aulourins ,  
 Vieill. j J^ullur, L., Lath.  
 Le bec est droit, recourbé seulement à l'extrémité, garni  
 à la base d'une cire glabre ou poilue ; les narines sont  
 ovalaires ou oblongues , obliquement percées sur le  
 bord de la cire; la langue est cartilagineuse, aplatie,  
 souvent bifide ; la tête est nue, recouverte de membranes  
 chprnues ou de duvet; la langue est charnue,  
 souvent  bifide.  Le  cou peut  se  replier  dans  une  collerette  
 de  plumes  alongées  qui  entourent  sa  partie  i n férieure. 
   Les tarses  sont  robustes,  réticulés;  les  ongles  
 sont  faibles.  La  queue  est ordinairement  courte,  composée  
 de  douze  ou  quatorze  rectrices  égales ;  les r é miges  
 sont  plus  longues  cpie  les rectrices;  la  première  
 est  la  plus  courte,  la  quatrième  est la  plus  longue.  
 Observ.  Cette  famille  répond à  l'ancien  genre  vautour, vultur, 
   de Linné  et  de  Latham.  En 1799, M.  de  Lacépède,  le  
 premier,  divisa  ce  genre vultur  des auteurs  en  deux,  qu'il  
 nomma vultur  et gypaètos;  en 1806 , M. Duméril  distingua,  en  
 outre  de ces deux  genres,  celui  qu'il  appela sarcoramphus;  
 en 1811, Illiger  adopta  les genres gj'paetus, vultur  et cathartes.  
 En 1817, M. Cuvier  donna  dans  le Règne  animal  les  quatre  
 divisions  suivantes :  vautour,  sarcoramphe,  perenoptère  et  
 griffon:  dans la même  année,  M. Vieillot  divisa  la  famille des  
 vautourins  en genres,  qu'il  nomma  vautour,  zopilote,  gallinaze  
 ,  iribin,  rancanca  et  caracara. En 1825, M. Vigors  proposa  
 la  famille  des vulturidées  avec  les genres sarcoramphus,  
 vultur, gypaetos, ncophron  et cathartes;  il  admit  aussi  dans  le  
 vrais  vautours  les sous-genres gyps  et egypius  de M.  Savigny.  
 Les  vautours  sont  des oiseaux  voraces,  dont le goût  dépravé  
 recherche  les charognes,  les  bêtes  mortes,  les  immondices.  
 Quelques  espèces  ne  dédaignent  point  les chairs  palpitantes,  
 les  petits  quadrupèdes,  et les  engloutissent  souvent  tout entiers  
 ;  ils se réunissent  en  troupes.  Leur  vue est perçante  et  
 leur  fait  apercevoir  au  loin  les cadavres  des animaux  décédés; 
   leurs  habitudes sont  lourdes,  stupides:  leur  instinct  grossier. 
  Une  odeur fétide  s'exhale  de leur  corps;  un liquide  d'une  
 horrible  puanteur  sort  de  leurs  narines.  Lorsque  ces  grands  
 oiseaux  sont  repus,  leur  jabot se gonfle  outre  mesure  et saille  
 d'entre  les plumes.  Quelques  espèces  parcourent  les  rivages  
 pour y  chercher  des crabes,  des mollusques  rejetés  par les  
 vagues.  Lorsqu'ils  sont  posés,  ils sont  toujours  dans  une  position  
 horizontale,  ce qui est l'opposé  de tous les autres  accipitres. 
  Bélon  dit que le nom de vultur a pour  étymologie  cette  
 phrase  latine : vultur à volatur tardo nominatus putatur, magnitudine  
 quippe corporis précipiter volatus non habeU  Les  anciens