XVJ CONSIDÉRATIONS SOMMAIRES
LEURS ALIMCNS, OU LES SAVOURENT AVEC PLAISIR. O N A REMARQUÉ
AUSSI QUE LES TOUCANS, DONT LA LANGUE EST BARBELÉE, TÉMOIGNENT
VIVEMENT LEUR RÉPUGNANCE OU LEUR CONVOITISE POUR LES ALIMENS
QU'ON LEUR PRÉSENTE DANS LEUR ÉTAT DE CAPTIVITÉ.
L'ODORAT PARAIT EN GÉNÉRAL ASSEZ OBTUS. CEPENDANT ON A DES
FAITS QUI SEMBLENT PROUVER QUE LES CORBEAUX ONT UNE DÉLICATESSE
DE CE SENS TELLEMENT GRANDE, QU'ELLE SERT À LEUR DONNER
LA CONSCIENCE D'UN DANGER POUR E U X , LORS M Ê M E QU'IL EST E N CORE
TRÈS-ÉTOIGNÉ. O N A DIT QUE LES VAUTOURS, QUI VIENNENT DE
TOUS LES POINTS DE L'HORIZON ET SOUVENT À DE GRANDES DISTANCES
S'ABATTRE SUR L'ANIMAL QUI VIENT D'EXPIRER, DEVAIENT ÊTRE INSTRUITS
DE CETTE CURÉE PAR LEUR ODORAT; MAIS DANS CES DERNIERS
TEMPS ON A ATTRIBUÉ CETTE PERSPICACITÉ SEULEMENT À LA
PERFECTION DE LEUR VUE. TRÈS-VARIABLES DE LEUR NATURE, LES
ORGANES EXTÉRIEURS DE RECUEILLEMENT DES EFFLUVES ODORANS SONT
N U S , OU LE PLUS SOUVENT PROTÉGÉS PAR DES SOIES OU DES PLUMES
QUI S'AVANCENT JUSQUE SUR LES NARINES, ET M Ê M E CELLES-CI SONT
PARFOIS PERCÉES D'UNE OUVERTURE À P E I N E DISCERNABLE, TANDIS
QUE LEUR SURFACE EST VOILÉE PAR UNE MEMBRANE RÉSISTANTE,
QUI EN FORME PRESQUE TOUTE LA VOÛTE.
L E TOUCHER EST NUL CHEZ LES OISEAUX , ET LEUR BEC EST DE NATURE
CORNÉE. LES PLUMES QUI RECOUVRENT LE CORPS, LES ÉCAILLES OU
SQUAMELLES QUI ENVELOPPENT LES TARSES, LA MEMBRANE RUGUEUSE
QUI PROTÈGE LE DESSOUS DES DOIGTS ET LA PLANTE DES P I E D S , ONT
ANNULÉ À P E U PRÈS COMPLÈTEMENT LES FONCTIONS DE CE SENS.
L A VOÛTE DU BEC, ARTICULÉE AVEC LE CRÂNE, NE PERMET POINT
QUE LA MANDIBULE SUPÉRIEURE AIT DE LA MOBILITÉ; L'INFÉRIEURE
SEULE JOUIT DES MOUVEMENS D'ÉLÉVATION ET D'ABAISSEMENT. L'ACTE
DE LA DIGESTION A DONC POUR PRÉLIMINAIRES DE DÉCHIRER OU DE
PRENDRE LES ALIMENS AVEC LE BEC , ET DE LES AVALER, APRÈS QUE LES
GLANDES SALIVAIRES LES ONT HUMECTÉS, SANS LES MÂCHER. PARFOIS
CERTAINES ESPÈCES POSSÈDENT DES RÉSERVOIRS, OÙ LA NOURRITURE
EST ENTASSÉE POUR ÊTRE REPRISE ENSUITE ET INTRODUITE DÉFINITIVEMENT
DANS L'ESTOMAC, COMPOSÉ DE TROIS SACS, LE PREMIER LE
JABOT, LE SECOND LE VENTRICULE SUCCENLURIÉ, ET LE TROISIÈME LE
GÉSIER, VÉRITABLE ESTOMAC MUSCULEUX, ÉPAIS ET COMPOSÉ DE
TIBRES DENSES ET SERRÉES. QUELQUES OISEAUX , TELS QUE LES PERROQUETS,
PEUVENT PORTER LEUR NOURRITURE À LEUR BEC AVEC LEUR
PATTE; MAIS IL EN EST B I E N P E U QUI JOUISSENT DE CE MOUVEMENT
SUR LES OISEAUX. XVÏj
D'OPPOSITION MANUELLE. LES INTESTINS SONT COURTS, ET ABOUTISSENT
AVEC LES URETÈRES ET LES ORGANES DE LA GÉNÉRATION DANS
UNE POCHE COMMUNE AUX EXCRÉMENS, À L'URINE ET AUX TROMPES
DE L'UTÉRUS, NOMMÉE cloaque. LE FOIE EST BILOBÉ, LA RATE PETITE
ET DE FORME TRÈS-VARIABLE. LES VAISSEAUX LYMPHATIQUES , LA
LYMPHE ET LE CHYLE ONT ÉTÉ SOIGNEUSEMENT ÉTUDIÉS PAR M . LAUTH
( A N N . DES SE. NAT., 1 8 2 4 ) . LE COEUR A QUATRE CAVITÉS, COMME
CELUI DES MAMMIFÈRES. LA RESPIRATION, EXCESSIVEMENT ACTIVE
CHEZ LES OISEAUX, S'OPÈRE À L'AIDE DE POUMONS À LARGES CELLULES,
OÙ UNE GRANDE QUANTITÉ D'AIR PEUT ÊTRE CONTENUE; CES
CELLULES SE TROUVENT MÊME CORRESPONDRE AVEC LES CYLINDRES
CREUX DES OS PAR DES CANAUX RAMIFIÉS.
L A VOIX DES OISEAUX VARIE SUIVANT LES SEXES. QUELQUES
GRANDES ESPÈCES DE GALLINACÉES ONT LEUR TRACHÉE-ARTÈRE RECOURBÉE
SUR LE STERNUM À LA SORTIE DE LA POITRINE, CE QUI DONNE À LEUR VOIX
UNE FORCE CONSIDÉRABLE. LE PHONYGAME, EXCELLENT MUSICIEN,
A M Ê M E CET ORGANE RECOURBÉ EN COR DE CHASSE SUR L'ABDOM
E N . QUELQUES OISEAUX POUSSENT À P E I N E UN PETIT CRI ; D'AUTRES
AU CONTRAIRE PEUVENT MODULER LES TONS LES PLUS DIFFICILES
DE LA GAMME. A U TEMPS DE LA PONTE LA VOIX M U E ET S'ÉTEINT.
LA LOCOMOTION SUR LE SOL S'EXÉCUTE SUR DEUX P I E D S , PARFOIS
LES MEMBRES SE TROUVANT TRÈS-DÉJELÉS EN ARRIÈRE DU CORPS,
IL EN RÉSULTE UNE MARCHE PEU SÛRE ; MAIS CETTE ORGANISATION
REND TRÈS-FACILE LA NATATION . AIDÉE PAR LES MEMBRANES QUI
UNISSENT LES DOIGTS. L E VOL SERA D'AUTANT PLUS ÉTENDU, D'AUTANT
PLUS PUISSANT QUE LES AILES SERONT PLUS LONGUES RELATIVEMENT
AUX AUTRES PARTIES. LES RÉMIGES PRIMAIRES SONT CELLES QUI
FRAPPENT L'AIR AVEC LE PLUS DE PERFECTION. LORSQUE LES RÉMIGES
SECONDAIRES SONT DÉVELOPPÉES AUX DÉPENS DES PREMIÈRES, LE
VOL EST COURT, SACCADÉ. CERTAINS OISEAUX TERRESTRES À AILES RUDIMENTAIRES
NE VOLENT POINT. 11 EN EST DE M Ê M E DE QUELQUES
ESPÈCES AQUATIQUES, DONT LA MAIN EST TAILLÉE EN RAME, QUE
RECOUVRENT DES SORTES DE POILS OU DES PLUMES SANS BARBES. ENFIN ,
IL EST ENCORE UN AUTRE GENRE DE LOCOMOTION, C'EST L'ACTION DE
GRIMPER EN SAISISSANT LES CORPS PAR UNE DISPOSITION PARTICULIÈRE
DES DOIGTS. L A QUEUE, SORTE DE GOUVERNAIL, A POUR FONCTIONS
D'AIDER LES MOUVEMENS DIVERS QU'IL CONVIENT À L'OISEAU D'EXÉCUTER
LORSQU'IL VOLE , ET QU'IL VEUT OU S'ÉLEVER OU S'ABAISSER, OU
CHANGER BRUSQUEMENT DE DIRECTION.