soies de la commissure pectinées à leur base, des narines
linéaires, et la deuxième et la cinquième rémige les plus
longues. Les doigts sont libres, les tarses et le pouce grêles,
laqueue arrondie. Ces deux genres ne peuvent être conservés,
parce que leurs caractères sont peu importans, et que des
passages graduels conduisent de ces deux espèces à toutes les
précédentes.
ISous ne doutons pas que ce ne soit d'un grand ibijau ou
engoulevent que M. de Humboldt s'est servi pour créer son
genre STEATORNIS (ACAD. des s e . 3 Mars 1817; Nouv.Bull., 1 8 1 7,
p. 5 i ) ; il lui donne en effet pour caractères d'avoir un bec
dont la mandibule supérieure est fortement crochue, des narines
médianes, une bouche fendue jusqu'au-delà de l'oeil,
et garnie de poils roides, dirigés en avant, des pattes courtes,
à quatre doigts séparés jusqu'à la base. Le type du genre de
M. de Humboldt était le STEATORNIS CARIPENSIS, de la taille d'un
coq??, à plumage sombre, gris brunâtre, mélangé de petites
stries et de points noirs, offrant de grandes taches blanches,
bordées de noir, en forme de coeur sur la tête, les rémiges et
les rectriecs; sa queue est cunéiforme. Son nom de pays est
GUACHORA; on dit sa graisse délicate et recherchée.
Les espèces connues d'engoulevens à queue régulière sont:
i.° Le CAPRIMULGUS EUROPARUS} L. ; Enl., icj5. (Atlas, pl. 5 5 ,
f.g. 2.)
•J.N Le CAPRIMULGUS GRANDIS , L. ; Enl., 325 , et le CAPRIMULGUS
VOCIFÉRUS, Wils., t. V, pl.
5 . " Le CAPRIMULGUS JSOVOE HOLLANDIOE, Lath. ; Phillipp , pl. 1 7 0 .
A.° Le CAPRIMULGUS VIRGINIANUS, Edw., pl. G3 ; CAPRIMULGUS AMERICANUS,
"Wils., pl. Au, iig. 1 et 2 , t. V, et peut-être
CAPRIMULGUS GI/YANENSIS, Enl., 700.
5.° Le CAPRIMULGUS CAROLINCNSIS, La th., Wils., t.VI, pl. 5 4 , fi g. 3.
G.A Le CAPRIMULGUSJAMAICENSIS, Lath., pl. 5 7.
7 . 0 Le CAPRIMULGUS RUFUS , Enl., 735.
îi." \.V CAPRIMULGUS ZCMTTORQUATUS , Enl., 73'1.
•)." Le CAPRIMULGUS CAYENNENSIS , Enl., 760.
1 o.° Le CAPRIMULGUS ACUTUS , Enl., 762.
i î . " Le CAPRIMULGUS NATTERERI, ïemin., pl. 1 0 7 ,
1 2 . 0 Le CAPRIMULGUS DIURNUS , \Vied ; Teimn., pl. IQI.
15." Le CAPRIMULGUS MYSTACALIS, Temm., pl. 4 1 0.
supérieure à arête saillante, parfois arrondie, épaisse,
terminée en crochet robuste, ou recourbé, ou finissant
en pointe mousse, reçu dans une éclianerure de la
pointe de la mandibule inférieure, qui est repliée;
narines linéaires, à ouverture tubuleuse; bouche démesurément
fendue,à ouverture vaste et à bords simples;
tarses très-courts, annelés, à demi emplumes, terminés
par trois doigts antérieurs réunis à leur hase par un repli
membraneux, à pouce souvent versatile, à ongle du
doigt intermédiaire presque toujours dentelé ; ailes
longues, pointues, à deuxième et troisième rémiges les
plus longues. Queue composée de dix rectrices de formes
variables.
OBSEN: Les engoulevens, dont le nom français dérive de
vieux mots qui peignent la grandeur de leur bouche, étaient,
à ce qu'il parait, les TETTE-CHÈVRES, CAPRIMULGUS des Latins, et ce
qu'Aristote nommait les UIGOTHELAS.
Le plumage de toutes les espèces qui composent ce genre
est doux, mollet comme celui des chouettes, et teint de gris,
linéolé de brun et de roux, à la manière des phalènes ou
papillons nocturnes. Ce sont des oiseaux crépusculaires, qui ont
de grands yeux, une conque auditive ample, une tète aplatie,
des formes corporelles ramassées, un vol doux et spécial. Ils
se nourrissent d'insectes, qu'ils saisissent au vol et qu'ils engloutissent
aisément, même les plus gros, dans leur vaste
gosier. On en rencontre les espèces dans toutes les parties du
monde, et toutes se ressemblent par la masse des caractères
et ne différent que par des nuances de détails. Les engoulevens
sont toutefois solitaires et peu multipliés.
Ces oiseaux varient en taille, et leur bec surtout prend parfois
une texture robuste; la carène s'épaissit pour former un
crochet recourbé et épais. C'est ce qui avait porté M. Vieillot
a établir le genre IBIJAU, NYETIBIUS , dont le type était le CAPRIMULGUS
GRANDIS. MM. Horstield et Vigors ont proposé le genre
A'GOTHELCS pour recevoir le CAPRIMULGUS NOVTR ILOLLANDIOE de
Latham, représenté dans Phillipp, pl. et p. 170. Ce dernier genre
avait pour principaux caractères une arête onciforine, les