
 
        
         
		lui  était  assez  adherente.  Je  pus  observer  ces  vers  ainsi  accouples  
 , pendant huit a  dix minutes ;  je  n’aperçus aucun  mouvement  
 dans  les  organes génitaux,  et,  lorsqu’ils  se  furent séparés  spontanément, 
   la  queue  delà  femelle  resta  couverte  d’une  humeur  
 blanchâtre^  épaisse,  , tenace,'  que  je  regrette  de  n’avoir  pas  
 examinée au  microscope.  L’organe  génital  du  mâle  ne  se  retira  
 pas  dans  le  ventre  après  la  séparation.  (PI. VIII,  fig.  i 3 , b ,  c , 
 B ,   E.  ) 
 Ge  fait  prouve  évidemment  qu’il  y  a  dans  l’échinorhynque  
 géant  un  accouplement  remarquable  en  cela  que  : c’est  le  mâle  
 qui  reçoit  la  femelle  pour  la  féconder  (i).  Mais  comment  
 s opéré  la  fécondation  des  oeufs?  La  liqueur  séminale  du  mâle  
 est-elle introduite  par  1 oviducte  dans  les ovaires pour vivifier les  
 oeufs  ,  comme  -on  doit  etre  porté,  naturellement  à  le.  penser  
 d apres 1 observation que  je viens  de  rapporter?  ou bien,  au  contraire  
 ,  la femelle fait-elle  passer ses oeufs  dans  l’espèce de cloche  
 que représente l’organe génital  du  mâle,  afin  de  les  soumettre  à  
 l’impression  vivifiante  de  la  liqueur  spermatique,  et  les  fait-elle  
 ensuite rentrer dans  ses ovaires,  où  ils  continuent  de  se  développer  
 ? Cette  dernière  explication,  qui  paraît  d’abord  fort  étrange  
 etr  contraire  aux  lois  ordinaires  de  la  nature,  est  cependant  
 celle qui me  semble  la  plus probable,  d’après les  faits que  je  vais  
 exposer. 
 J’ai trouvé à différentes époques,  et sur  quatorze femelles  bien 
 ( i)   Ce  mode  d’accouplement  présenté  dé  l’analogie  avec  celui  de  certains  
 diptères,  et de  la mouché  ordinaire  ( M. domestica)*cn  particulier.  On  sait qu’il  
 y  a dans  ces  insectes  introduction  d’une’partie du  corps  de  la femelle  dans  celui  
 du  mâle.  ( Voyez  Réaumur, Hist.  des  insectes,  t.  IV,  p.  584' et suiv. — Cuvier,  
 Règne animal,  t. III,  p.  64a.) 
 DE  L’ÉCHINORHYNQUE  GÉANT,  
 développées,  l’extrémité  de  la  queue  embrassée  par  un  corps  
 conoïde,  mou,  rugueux  à  sa  surface,  d’un  vert  clair,  demi-  
 transparent,  et  dont  le  sommet  libre  était  fermé  ou  percé  
 d’une  petite  ouverture  irrégulière.  ( PI. VIII,  fig.  5 ,  a ,  b ;  
 fig.  6.) 
 La  base  de  ce  corps  était concave  pour embrasser  la queue ,  à  
 laquelle  il adhérait  assez  fortement,  mais  dont  on pouvait  néanmoins  
 le  détacher  sans  rupture  apparente.  La  concavité  de  la  
 base  était occupée par une  tache blanche, opaque,  arrondie.  Ayant  
 plongé  la pointe  d’une  lancette  au  milieu  de  cette  tache,  il  s’èn  
 écoula une humeur lactescente,  formée  par une immense  quantité  
 d’ovules,  tous  de même  volume,  transparents,  alongés,  et absolument  
 semblables  aux  plus  petits  des  oeufs  renfermés  dans  les  
 ovaires. (PI. VIII,  fig. 7,  A,  B .) 
 Ce  corps  verdâtre,  qui renfermait  les  ovules  et  les  retenait  
 appliqués  contre  le  pore  de  l’extrémité  caudale,  était  formé  
 d’une  matière  grumeleuse ,  sorte  d’humeur  coagulée,  dans  laquelle, 
   au microscope,  on ne  pouvait'distinguer  aucune  organisation. 
   . 
 Ce  fait,  au  sujet duquel  j’envoie  à l’académie  des pièces  et des  
 dessins,  me  parut  assez  intéressant  pour  être  décrit  avec  soin.  
 La  substance  verdâtre  ne  serait-elle  pas  la  même  que  celle  que  
 j ai  trouvée  sur  une  femelle  après  la copulation ,  et qui aurait  été  
 colorée  par  son  contact  avec  la  bile  versée  dans  les  intestins  du  
 cochon ? Je  ne  saurais  décider cette  question. 
 Après  avoir  exposé  les  observations  que  j’ai  été  à  même  de  
 faire  Sur  la  génération  de  l’échinorhynque,  j’ai  émis,  sur  le  
 mode  de  fécondation  des  oeufs,  l’opinion  qui me  paraît  la  plus  
 probable  :  je  n’y  attache  pas  une  grande;  importance;  j’espère  
 que  de  nouvelles  Observations  viendront  la  confirmer  ou  l’infirmer. 
 Mais  une  autre  question  s’offre  naturellement  ic i,  et  me