Le corps est arrondi, élastique, poli, luisant, d’une couleur
blanchâtre, tirant un peu sur le jaune ou sur le rouge ; il est demi-
transparent , surtout pendant la vie, ce qui permet de voir au
travers une portion du canal intestinal, ainsi que les nombreuses
circonvolutions des ovaires ou des vaisseaux séminifères, qui se
distinguent par leur blancheur et leur opacité. Il se rétrécit vers
ses deux extrémités; l’antérieure est plus mince, plus alongée que
la postérieure, et terminée ex abrupto par les trois tubercules de
la bouche. De ces tubercules l’un est supérieur et les deux
autres inférieurs (t). Ils sont égaux en volume , arrondis en dehors,
triangulaires en dedans, et bornent l’ouverture triangulaire
de la bouche. (PI. I, fig. i, A ; pl. III, fig, i , A, A, b.)
brio mâle, et avoue n’avoir jamais vu que des femelles. \Dict. des scienc. nat.,
t. I I I, suppl., p. 4 i.)
Edward Tyson, qui avait déjà observé que le mâle est plus petit que la femelle,
a donné d’assez bonnes planches des organes génitaux des deux sexes.
( A mit. observ. on the round worm bred in hum. bodies. philos, transacl. t685,
p. 155- 1G î. )
Redi, ayant examiné fort souvent le lombric femelle, crut ce ver hermaphrodite;
il ne trouva le mâle que quatre fois, et le prit pour une espèce différente.
( Osservazioni di F. Redi intorno agli animali viventi che si trovano negli animali
viventi. 1684, p. 36, t. X , fig. 4. )
Vallisnieri n’a jamais trouvé que des femelles, et, copiant la planche de Redi,
il décrivit le lombric comme un ver hermaphrodite. ( 1Yuove osservazioni ed
esperienze intorno alV ovaja scoperta ne’ vermi tondi deiV uomo e de’ vitelli, etc.
1713, p. 20. )
Je présente à l’académie vingt mâles et vingt femelles conservés intacts dans
l’alcool.
(1) La plupart des naturalistes n’ont pas déterminé la position des tubercules
de la bouche. M. Rudolphi assigne leur véritable position dans un endroit de son
ouvrage (Ent., t. I I , p. 126); dans un autre passage, au contraire, il dit que
l’un de ces tubercules est inférieur, et les deux autres supérieurs (même vol.,
9 .
L’extrémitépostérieure du corps se termine en pointe et présente
souvent à son sommet un point noir très petit (1). Chez les femelles,
elle est droite, arrondie , conique et plus épaisse que l’antérieure.
(Pl. I , fig. 1, B. ) Dans les mâles elle est beaucoup plus
mince, plus aiguë que chez les femelles, et recourbée du côté du
ventre en forme de crochel (2); chez quelques individus même, sa
courbure est telle qu’elle constitue un anneau complet (Pl. I,
fig. 3 , b ); elle est également un peu déprimée, et sensiblement
triangulaire ; sa face abdominale est creusée en manière de gouttière
; sa face dorsale , qui est fort convexe, offre une saillie
moyenne, longitudinale, et bornée latéralement par deux sillons
profonds qui se continuent avec les lignes latérales du corps.
( Pl. III, fig. 8, a, A, b ; fig. 10. )
L’anus se trouve , dans les deux sexes-, tout près de l’extrémité
de la queue. Chez la femelle , il est fort apparent, et se présente
sous lafo'rme d’une fente transversale, d’une demi-ligne d’étendue
environ, droite ou légèrement courbe; dans ce dernier cas, sa
convexité regarde en avant. Il est borné par deux lèvres, l’une
antérieure, un peu déprimée, l’autre postérieure, ordinairement
plus saillante. (Pl. III, fig. .7, a.)
Chez le mâle , l’anus est moins facile à distinguer , et se trouve
à l’extrémité de la gouttière de la face abdominale de la queue; 1
p. 4 ). M. de Blainville adopte cette dernière opinion. (Dict. des Scienc. nat.,
t. III,. suppl. p. 39. ) -
(1) Ce point est bien plus visible chez la femelle que chez le mâle, lequel
souvent n’en présente même aucune trace. Il manque aussi chez les jeunes femelles.
'
(2) Très rarement la queue du mâle est recourbée en sens opposé, c’est-à-dire
concave vers le dos; j’ai cependant observé cette disposition sur cinq ou six
individus.