Lorsqu’on regarde le corps de l’échinorhynque géant contre le
jour, on voit deux lignes longitudinales assez étroites qui régnent
dans toute sa longueur, l’une à l’abdomen, l’autre au dos; à leur
niveau, le corps est un pertmoins opaqpe que dans le reste de son
étendue. On trouve aussi deux lignes longitudinales latérales, mais
qui sont bien moins visibles en dehors qu’en dedans du corps.
La queue est obtuse ; plus arrondie et plus grosse proportionnellement
chez le mâle que chez la femelle, elle présente chez le premier
une fente fort étroite par laquelle sortent quelquefois les
organes génitaux. Chez la femelle, il n’y a qu’un pore, le plus
souvent même imperceptible. (PL V, fig.~2, d ; PL VI, fig. i , B . )
Les sexes sont faciles à distinguer par le volume des individus;
les mâles n’acquièrent pas plus de trois pouces et demi de
longueur, et sont beaucoup plus minces que les femelles, dont la
longueur peut être de seize pouces.
Les femelles sont environ cinq fois plus communes que les
mâles. Sur 227 individus que je n’avais pas soumis à mes dissections,
et que j’avais conservés pour déterminer la proportion des
sexes, j’ai trouvé i 83 femelles, et seulement 44 mâles. (1) 1
(1) Quoique assez commun, l’échinorhynchus gigas mâle n’a été que rarement
observé par les helminthologistes, comme l’a remarqué M. RüJôlphî, qui dit
en parlant de ce ver : Mas Blochio soli visits tripollicaris, etc. (Entoz.> t. II,
p. a5a, )
CHA P I T R E IL
ORGANISATION DE l ’ÉCHINORHYNQUE GÉANT.
§ I"-
BE I A PE AU.
La peau de l’échinorhynque géant est d’un beau blanc, sur le
plus grand nombre des individus, surtout après la mort. Son
opacité ne permet pas de voir à travers, comme dans le lombric,
les organes sur lesquels elle est appliquée. Elle présente des plis
dont la forme, l’étendue, le nombre et la direction sont fort
sujets à varier; la plupart sont transverses, et les autres longitudinaux
; ils se coupent à angle droit, en interceptant entre
eux des espaces quadrilatères. Ils dépendent de la contraction
des fibres musculaires sous - cutanées ; quand le corps
s’étend ou se gonfle, ils disparaissent en grande partie. (Pl. V,
fig. y
La peau forme une sorte de sac qui enveloppe tout le corps ;
vers la tête, elle se prolonge sur le pédicule de la trompe, qu’elle
embrasse ; du côté de la queue, elle se comporte différemment
chez le mâle et chez la femelle, ainsi que je l’indiquerai plus particulièrement
en parlant des organes génitaux.
La face externe de la peau est lisse, brillante, comme vernissée, et
ressemble à delà porcelaine blanche, lorsque le corps est gonflé
par de la sérosité : sa face interne adhère aux fibres muscu