Les conduits nourriciers sont très apparents dans les deux tiers
postérieurs du corps, tandis qu’ils sont entièrement masqués
dans le tiers antérieur par les appendices auxquels ils donnent
naissance, et qui dans cet endroit ont beaucoup de longueur;
ils sont coupés à angle droit par les deux cordons nerveux qui
descendent entre eux et les muscles longitudinaux. J’ai vu, sur
plusieurs individus, les canaux nourriciers former des espèces
d’anneaux qui étaient traversés par ces mêmes nerfs. ( PI. II,
fig. 3, n.)
Les vaisseaux nourriciers transversaux, parallèles les uns aux
autres, communiquent encore ensemble dans leur longueur. Ils
sont plus étroits au milieu qu’à leurs extrémités, qui sont comme
renflées.
2° Appendices ou cæcum nourriciers. Ce sont des prolongements,
piriformes pour la plupart, qui naissent à angle droit des conduits
précédents. Ils sont bien plus développés et beaucoup plus
nombreux, ainsi que je l’ai dit, dans le tiers antérieur du corps
que dans ses deux tiers postérieurs, où ils ne dépassent guère le
niveau des vaisseaux nourriciers, sont fort rares, et souvent même
n’existent.pas du tout (i): aussi est-ce surtout dans le premier
endroit qu’il faut les étudier. Ces appendices sont plus longs sur
la ligne moyenne, et deviennent de plus en plus courts, à mesure
de leur transparence, sont, ainsi que les vaisseaux nourriciers, plus faciles à élus
dier sur le lombric du cheval que chez celui de l’homme.
(î) C’est à la grosseur et à la longueur de ces appendices que le tiers antérieur
du corps doit son épaisseur et la propriété de ne pas s’affaisser lorsqu’on
l’expose à l’air, tandis que les deux tiers postérieurs deviennent flasques et ridés.
Ici, en effet, ces appendices ne sont plus que de simples mamelons, à peine
saillants, qui n empêchent pas de voir les conduits nourriciers et les cordons
nerveux qui.sont au-dessous.
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qu'ils s’approchent des lignes latérales (i). Chacun d’eux est soutenu
par un pédicule étroit, se continuant avec les vaisseaux nourriciers;
leur base est arrondie (2) , libre, flottante, s’approche du
canal intestinal, et quelquefois même paraît lui adhérer légèrement.
Quand on ouvre un lombric et qu’on enlève le canal alimentaire
, on voit toutes leurs bases former par leur réunion
une surface d’apparence chagrinée. (PI. II, fig. 3; fig. 5, F , F ; fig. 8 ;
pl. III, fig. t3, D.)
Examinés au microscope, les vaisseaux nourriciers paraissent
demi-transparents, grisâtres, formés d’un tissu homogène, comme
spongieux, non fibreux ; ils sont bien différents sous ce rapport
des muscles, avec lesquels on serait d’abord tenté de les confondre.
Je n’ai pu leur reconnaître de cavité intérieure.
Les appendices offrent une structure à peu près analogue; je
n’ai pu y constater l’existence d’une cavité centrale. Ils paraissent
remplis ou plutôt formés par un tissu pulpeux, comme lés vaisseaux
dont ils proviennent, et sont ainsi qu’eux abreuvés par une
humeur lymphatique (3).
(i) On peut s’assurer de ce fait en examinant ces appendices sur une coupe
transversale du lombric ; mais, pour bien reconnaître leur forme, il est préférable
d’enlever des bandelettes de fibres musculaires longitudinales, qui, en se détachant,
entraînent avec elles une p'ortion des vaisseaux et des appendices nourriciers. On
peut voir que ces derniers naissent principalement des conduits nourriciers
profonds, et s’avancent dans les 'intervalles que laissent entre eux les superficiels.
(a) Dans l ’ascaride du cheval, les cæcum nourricièrs sont moins globuleux
plus alongés que chez celui de l ’homme, souvent tnême leur extrémité libre ou
flottante.se termine en pointe au lieu d’être arrondie.
(3) Lorsqu’on ouvre un lombric vivant, et qu’on le plonge aussitôt dans l’eau
tiède, les cæcum et les vaisseaux nourriciers, de transparents qu’ils étaient, de