
 
        
         
		son oesophage  éminemment musculeux ;  que ces matières (i) passent  
 de là dans la seconde portion du tube  digestif,  qui  est  abondamment  
 pourvu  de  valvules,  et  qui,  donnant  naissance  à une  
 foule  de  vaisseaux  absorbants,  fait  l’office  d’estomac et d’intestin  
 grêle  tout  à  la  fois;  que  c’est dans  cette  partie  du  canal alimentaire  
 que  se fait  la  séparation  des matières  alibiles  et  des  excréments  
 (2) ;  que  le  chyle,  absorbé  par  les  vaisseaux  qui  fixent  le  
 canal  intestinal  aux conduits  et  aux  appendices  nourriciers,  est  
 porté par  eux dans  ces  derniers  organes;  que  les matières  excré-  
 mentitielles, au contraire, sont poussées dans la partie postérieure  
 de l’intestin,  où elles peuvent s’accumuler en plus ou moins grande  
 quantité, avant d’être expulsées  définitivement par l ’anus (3). 
 ( 1) Lorsqu’on examine ces matières sur un ascaride virant,  elles sont très fluides,  
 homogènes,  et  s'écoulent  dès  qu'on fait une ouverture  au canal intestinal ;  mais,  
 lorsque  l’animal  est mort  depuis  quelque  temps,  et  surtout  quand  il  a macéré  
 dans  l’alcool  ou  la  solution  de  sublimé  corrosif,  elles  se séparent en deux portions: 
   une  solide,  coagulée, comme  lameltée,  colorée  en  jaune  ou  en  vert,  et  
 qui  se  brise  avec  facilité  en  fragments  de  longueur variable,  ce  qui  donne  au  
 canal  qui  la  renferme  un aspect cloisonné  qu’il n’a  réellement pas;  l’autre partie  
 de  ces  matières  reste  fluide;  elle  est  blanchâtre,  lactescente,  et  se  trouve  en  
 plus  grande quantité  dans  la  partie supérieure  du  tube  digestif  que dans l’inférieure. 
   Chez certains individus,  elle  est  presqufe  transparente,  et bien moins visible  
 que chez  d’autres.  Est-elle  de  nature  chyleuse?  et,  dans  ce  cas,  avait-elle  
 été  formée  par  l’animal  dans  lequel  vivait  le  lombric,  ou  bien  par l’action  des  
 organes  digestifs  de  ce  dernier ? 
 (a)  La nature différente des matières contenues  dans le  canal  intestinal de  l’ascaride  
 lombricoïde  et  du  chyle  des  animaux,  fait  qu’on  ne  saurait  admettre  
 l’hypothèse  émise  par  quelques  naturalistes,  que  les  vers  intestinaux pompent  
 uniquement le  chyle sur les  villosités des  intestins.  (Dissert.  defebrib. etvariol.  
 verrnin.  Proes.  G.  C.  Beireisio,  des.  auct.  P.  E . Hinze.  Helmstadt,  1780,  53,  
 pag.  4.) 
 (3)  Les  mouvements  successifs  d’alongement  et  de  raccourcissement,  de 
 DE  L’ASCARIDE  LOMBRICOÏDE. 
 La  digestion dans l’ascaride  lombricoïde nous paraît donc aussi  
 simple  que  possible  (1) ;, les  principes  alibiles  sont  spécialement  
 fournis par  les  matières  alimentaires introduites  dans  le  tube  digestif  
 ;  cependant  on  ne  saurait  affirmer  que  l’absorption  extérieure  
 ne  puisse  aussi  concourir  a  la  nutrition  (2). 
 §V . 
 DES  ORGANES  SPÉCIAUX  DE  LA  NUTRITION. 
 Outre  de  nombreux vaisseaux absorbants  qui  naissent  surtout  
 du  tiers  antérieur  du  tube  digestif,  on  trouve ,  dans  toute  la 
 resserrement  et  de  dilatation  du  corps,  sont  transmis  au  canal  intestinal,  et  
 doivent  contribuer  à  faire  cheminer  les  matières  qui  le  remplissent.  On  ne  
 peut  s’empêcher  de  regarder  ces  mouvements  comme  de  puissants  auxiliaires  
 de  ceux de  l’intestin^ 
 Comme  le  canal  intestinal  avant  de  se  terminer  devient  adhérent  par  (ks  
 prolongements vasculaires,  il  est  possible qu’il  laisse encore  absorber,  dans cet  
 endroit,  une  portion  des  matières  qu’il renferme. 
 (1)  Je  n’ai  pu  trouver dans  Tascaride lombricoïde d’organes  comparables  aux  
 glandes qui,  chez  la  plupart des: animaux, versent  le produit  de  leur  sécrétion  
 dans  le canal  digestif. 
 (2)  Quoique  la  peau  du  lombric paraisse dépourvue  de  porosités,  même  au  
 microscope, il  est hors  de  doute que,  dans certaines  circonstances,  elle  absorbe  
 des  liquides et  les  introduit  dans le  corps.  Lorsqu’un  ascaride  est  resté  quelque  
 temps  exposé  au  contact  de l’air,  il  se  flétrit,  devient  flasque ;  si  on  le  plonge  
 dans  l’eau après  avoir  lié  ses deux  extrémités,  il  reprend  sa  rondeur,  son élasticité, 
  en absorbant ce liquide : mais ici  est-ce  bien  une  absorption  vitale P Je suis  
 porté  à  regarder  plutôt  ce  phénomène  comme  purement  hygrométrique.  Nous  
 l’observerons  d’une  manière  encore  bien  plus  marquée  pour  V echinorhynchus  
 gigas.