
des corps extérieurs. Les résultats des expériences que j’ai tentées
pour m’en assurer sont conformes à ceux, dont j’ai parlé à l’occasion
du lombric; il serait inutile et fastidieux de les répéter ici.
L’échinorhynque a-t-il des nerfs? et, s’ils existent, quelle est leur
disposition ?
Chez quelques uns de ces vers, deux cordons blanchâtres (O
régnent immédiatement au-dessous de la peau, l’un sur la ligne
médiane du dos, l’autre sur celle de l’abdomen; ils sont ordinairement
indiqués à l’extérieur par une légère dépression longitudinale
de la peau, qui paraît moins opaque à leur niveau, lorsqu’on
regarde le ver contre le jour. Ils commencent vers la base du col (2),
où ils sont très minces, et descendent sans former de noeuds sensibles
jusqu’à la queue, où ils se terminent. Chacun donne naissance
a droite et à gauche à des fdaments nombreux de même
nature, lesquels s’unissant à ceux qui viennent du cordon opposé,
entourent tout le corps.
Ces cordons sont logés dans un sillon que leur présente la substance
pulpeuse qui unit la peau aux fibres charnues circulaires, et
dont il est assez difficile de les isoler (3). Examinés au microscope,
ils ne présentent pas de fibres, mais paraissent formés par un tissu
blanchâtre, comme floconneux , qu’on ne saurait confondre avec
celui de la membrane spongieuse dans laquelle ils sont logés.
Quelquefois, indépendamment dé ces deux cordons médians et
(1) Ces cordons et les lignes longitudinales qui leur correspondent n’ont point
été indiqués par M. Rndolphi.
(2) Je n’ai pu, à cause de leur ténuité, vérifier s’ils s’unissaient ensemble
autour du col.
(3) Lorsqu’on dépouille l ’échinorhynque, les cordons que je décris restent
tantôt adhérents à la peau, et tantôt A la membrane pulpeuse et aux fibres
circulaires.
des branches transversales qu’ils fournissent, on trouve encore
quelques filaments longitudinaux qui paraissent de même nature,
et descendent du col dans la substance pulpeuse, à une distance
plus ou moins grande les uns des autres.
Doit-on regarder ces cordons et les branches qu’ils donnent,
comme formant un système nerveux? je ne le pense pas, et voici
sur quoi je me fonde : le système nerveux est invariable, constant
chez les différents individus de la même espèce, et lorsqu’on l’a
démontré sur un, on peut à coup sûr le démontrer sur un autre.
Or les organes que je viens de décrire sont bien loin d’être constants;
ainsi, chez le plus grand nombre des échinorhynques, au lieu
des cordons blanchâtres de l’abdomen et du dos et des filets transversaux
de communication, on observe simplement, à leur place,
des canaux étroits qui sont remplis par une sérosité limpide, et
creusés dans le tissu spongieux sous-cutané. Si on pousse avec un
tube de verre une injection colorée, par un de ces canaux longitudinaux,
bientôt le liquide les pénètre avec la plus grande facilité,
depuis un bout du corps jusqu’à l’autre, et passe dans le canal
opposé, par les branches transversales (1). Dans ces cas il est impossible
de retrouver la moindre trace du tissu blanchâtre, comme
spongieux, qui forme les cordons ci-dessus décrits. Il se peut faire
que ces derniers soient formés par la coagulation du liquide
renfermé dans les canaux du dos et de l’abdomen ; mais alors
(1) Un moyen simple de s’assurer de la présence de ces conduits, consiste à
couper le corps de l’échinorhynque transversalement et"â différentes distances.
On les trouve béants entre la peau et les muscles. Souvent cette préparation fait
voir un autre canal également longitudinal, mais beaucoup plus délié que le
précédent, au-dessous duquel irest situé, et descendant entre les deux couches
musculaires. (PI. VI, fig. i 3 , c. d. ).