
rétrécie chez le mâle, finit par adhérer de toutes parts aux parois
de la cavité splanchnique.
Dans le mâle, la fin du tube digestif est aplatie, et sa paroi
inférieure soulevée par le réservoir séminal qui fait saillie dans
son intérieur. Arrivé tout près de l’extrémité de la queue , le canal
intestinal se rétrécit, se courbe un peu en bas, et se termine
à l’anus , dans l’un et l’autre sexe. J’ai indiqué la disposition de
cette ouverture (i).
Les parois de l’estomac et du cariai intestinal soîit très minces,
transparentes, et se rompent avec tant de facilité, que la moindre
traction suffit pour les déchirer. On voit facilement à travers
les matières qu’elles renferment, et dont la couleur.est jaune,
verdâtre ou brune.
Il m’a été impossible de découvrir leur texture à l’oeil nu ; mais,
en les examinant avec une forte loupe , et mieux encore au microscope,
j’ai vu, i° qu’elles sont formées par une membrane très
mince, diaphane, comme gélatineuse , et dans laquelle je n’ai pu
trouver de vaisseaux (2); 20 que cette membrane, prise dans l’esto-
(1) Au-delà de l'anus, on trouve, dans la queue des lombrics, une petite cavité
alongée, plus spacieuse dans la femelle que chez le mâle; elle est traversée de
haut en bas par des filaments blanchâtres qui se fixent d’une part à la face interne
de la peau, et de l’autre au canal intestinal, au-dessus de l’anus. Cette fossette
est remplie par le fluide séreux qui occupe toute la cavité du corps, avec laquelle
elle communique au-dessus des intestins; aussi en coupant l’extrémité delà queue,
la sérosité s’écoule alors par l’incision, et tout le corps devient flasque.
(2) J’ai cherché en vain, un grand nombre de fois, le vaisseau longitudinal
qui règne , selon M. de Blainville, dans toute la longueur de la face dorsale de
l’estomac (Dict. des scienc. nat., t. I I I, Append., pag. (\i ), ainsi que les vaisseaux
que M. Rudolphi a cru y découvrir. « Proeter istas veroplicas, dit-il, vasa
etiam in intçstinorum tunicis vidisse mihi visus sum satis copiosa. » (Entoz., t. I ,
mac, offre une grande quantité de valvules plus ou moins saillantes,
disposées en mailles ou aréoles anguleuses, irrégulières,
plus abondantes dans certains endroits que dans d’autres, et de
plis transversaux, et qui ont de l’analogie avec les valvules conni-
ventes qu’on rencontre dans l’intestin grêle de l’homme ; 3° qu’elle
est dépourvue de villosités (1) ; 4° qu’on ne peut la séparer en
deux lames , bien qu’on soit tenté de les admettre , ainsi que l’a
fait M. Rudolphi, d’après l’organisation du canal intestinal de la
plupart des animaux ; 5° que la partie inférieure du canal digestif
est encore plus mince et plus transparente que la supérieure ;
qu’elle est lisse et dépourvue de valvules.
En retirant le canal intestinal d’un :lombric vivant et en le
plongeant dans l’eau tiède, on y observe des mouvements très
sensibles de redressement dans divers sens, mais on ne peut y
apercevoir de dilatation ni de resserrement ; ces mouvements
persistent assez long-temps.
D’après la disposition indiquée des organes de la digestion de
l’ascaride lombricoïde, disposition qu’on retrouve, à peu de
chose près, dans "fous les nématoïdes de M. Rudolphi , on
peut admettre que ce ver pompe par la bouche une portion des
matières intestinales dans lesquelles il est plongé ; que peut-
être il les triture entre les trois tubercules de sa bouche et dans 1
pag. 248. ) Je pense que JM. Rudolphi aura pris pour des vaisseaux les plis des
membranes intestinales, qui figurent assez souvent des espèces d’anastomoses;
quelquefois ces plis ont de la ressemblance avec les trachées que l’on trouve
dans les insectes, mais cependant ne peuvent être confondus avec elles après
un examen attentif.
(1) t)ans beaucoup d’oiseaux, dans les reptiles, les poissons, les insectes et'les
^ers, selon M. Rudolphi, la membrane interne des intestins n’est pas villeuse,
-mais simplement plissée. [Entoz., t. I , pag. 148. )