
 
        
         
		Elles  se  comportent  différemment  l’une  de  l’autre  vers  l’extrémité  
 antérieure  du  corps ;  la  bande  profonde,  parvenue  à  la  
 base  des tubercules de  la tête ,  s’élargit et se  joint  à  celle  du  côté  
 opposé,  en  formant  un  large  cercle  autour  de  l’ouverture  de  la  
 bouche et du commencement de l’oesophage (i).  (PI. III,  fig.  i 4, d,  
 e.)  Le  vaisseau médian  et  superficiel,  au  contraire,  abandonne  
 la bande précédente,  deux lignes et demie  environ avant d’arriver  
 aux  tubercules de  la  bouche,  se  porte  en  dedans,  et  vient,  en  
 passant  au-dessous  de  l’oesophage,  s’anastomoser  avec  celui  du  
 côté opposé , en  formant  une  arcade  simple dont  la convexité est  
 antérieure,  et de laquelle on ne voit sortir aucun filament  (2).(PI.  
 III,.fig.  i 4 ,  e.) 
 A leur partie  postérieure ,  les deux cordons latéraux,  après être  
 devenus d’une grande ténuité,  se réunissent  au-delà de  l’anus ;  ils  
 ne  paraissent  pas  communiquer,  du  moins  chez  la  plupart  des  
 individus,  avec  les  conduits  nourriciers  longitudinaux  qui  les  
 avoisinent  sur  les  côtés,  cependant  sur quelques lombrics  j’ai vu  
 de  petites  stries rougeâtres,  très  fines,  qui  en  naissaient  à angle  
 droit et  se  perdaient  entre  ces conduits  (3). 
 Le ruban profond des lignes latérales est formé par un  tissu mou, 
 (1)  Ce  n’est  qu’avec  la  plus grande  difficulté  que j'ai  pu  vérifier  la disposition  
 des lignes  latérales  syr  l’ascaride  de  l’homme  et  du  cochon;  mais  sur  celui du  
 cheval,  vu  la  grosseur des  parties,  leur  dissection  est  assez  facile. 
 (2)  Aisé à vérifier  sur  l’ascaride  fin  cheval. 
 (3)  Les  lignes  latérales ee  paraissent point sensibles fi  l’action du fluide galvanique,. 
  et ne  sont  pas susceptibles  de  contraction comme les muscles ;  lorsqu’on  
 ouvre un lombric vivant,  on  observe  que  pendant la  contraction  et  le  raccourcissement  
 des  muscles,  elles deviennent noueuses,  comme  variqueuses,  en  se  
 plissant,  bien  différentes  en  cela  des  fibres  charnues  dont  elles  sont  obligées  de  
 suivre les mouvements. 
 spongieux et friable. On ne peut, à l’aide du microscope, y distinguer  
 de fibfes  comme dans  les muscles ;  on  observe seulement qu’il  est  
 composé de  globules  irréguliers,  agglomérés.^ 
 Le vaisseau médian  semble  creux  et rempli d’un  fluide  colore ;  
 néanmoins  on ne  peut  y  démontrer  l’existence d’une  cavité  par  
 les injections ;  la pression  qu’on  exerce  dessus  en  différents  sens  
 ne fait pas cheminer  dans son intérieur la  liqueur  rougeâtre  qu’il  
 renferme  souvent. 
 Par l’action de l’alcool,  du sublimé corrosif, des acides et de plusieurs  
 autres r^a çtifs, lesligneslatqrales deviennentblanches, comme  
 les fibres musculaires, mais plus opaques ;  ces  divers agents chimiques  
 augmentent  aussi  leur  friabilité,  tandis  qu’ils  donnent  plus  
 de  ténacité  aux  fibres  charnues  (1).  Les  fibres  charnues  longitudinales  
 se  séparent,  se  déchirent  plus facilement  en  long  qu’en  
 travers,  tandis que  les  lignes  latérales se  rompent plus aisément  
 dans ce dernier sens. 1 
 (1)  Lorsqu’on  tire,  en  sens opposé,  les  fieux extrémités  d’un  lombrio qui  a  
 séjourné  dans  l’alcool,  les  lignes  latérales  se  brisent  transversalement  en  une  
 grande  quantité  de  fragments  carrés,  ce  qui  a  fait  croire  à M.  Laënnec qu’elles  
 sont formées  «  par des  vaisseaux pourvus  de valvules,  qui leur donnent,  même  
 »à l’oeil nu,  un aspect analogue'à celui des  ténias. »  Il  pense  que c’ est  peut-être  
 "fi cette  cause  que  tient  l’impossibilité  d’y  faire  pénétrer  des  injections.  Je  peux  
 assurer que  ces  bandes, à  l’exception peut-être du  vaisseau  central,  ne  sont  pas  
 creuses;  qu’elles  n’ont  aucune  valvule,  mais  qu’elles  sont  pleines  et  formées  
 par  un  tissu  spongieux.  J’ai  cherché  nombre  de  fois  à  y  pousser' des  liquides  
 colorés  avec  une  seringue  d’Anel,  dont  le  canon  était* formé  avec  un  tube  
 capillaire  de  verre;  jamais  je  n’ai  pu  les  faire  pénétrer  dans  l’espace  d’une  
 ligne,  même  dans  le  vaisseau  médian.  Ces  injections  m’ont  parfaitement  
 réussi  sur  plusieurs  autres  espèces  devers,  et  en  particulier  sur  la douve  du  foie  
 (fasciola hepatica).  La  liqueur  colorée  passe  avec  facilité  dans  lefi’ canaux qui  se  
 ramifient dans  tout le  corps pour y porter  la  bile  dont cet animal se  nourrit,