
§ iv.
DES ORGANES DE LA DIGESTION.
L’appareil digestif de l’ascaride lombricoïde se compose d’un
long canal alimentaire, étendu de la tête à la queue, libre ou
adhérent, suivant les régions, et qui se termine par deux ouvertures,
la bouche et l’anus. On peut le diviser en oesophage, en
estomac et en canal intestinal proprement dit. (PI. I, fig. 2, F, F.)
La bouche, entourée des trois tubercules que j’ai décrits',: et
dont j’ai indiqué la structure musculaire et les mouvements, se
montre sous l’apparence d’uue fente triangulaire, ou à trois branches
égales (1) , deux supérieures un peu obliques , et une inférieure
verticale. En dedans de cette ouverture, on aperçoit, à
l’aide d'une forte loupe, plusieurs granulations très petites, blanchâtres
, arrondies, demi-transparentes, dont j’ignore la nature ;
peut-être sont-elles glanduleuses P (PI. I, fig. 1 ; pl. II, fig. 1, c;
pl. III, fig. 2, fig. 9.)
A la bouche succède un oesophage musculeux, de quatre à cinq
lignes de longueur, qui est droit et plus étroit en avant qu’en
arrière , ou d’une forme conoïde fort alongée. Il est d’un
blanc opaque , et beaucoup plus épais, plus ferme et plus résistant
que )es autres parties du tube digestif. Sa face externe (2)
strongles, et surtout danste prionoderme nasal, ne croit pas devoir se rendre
aux doutes de M. Rudolphi. (Reg. anirn., t. IV, pag. 29.)
(1) M. Rudolphi dit que la bouche est souvent saillante sous l'apparence d’un
tube très court. (Entoz. , t. I , pag. 227. ) Je n’ai jamais rien observé de semblable
sur les lombrics vivants ou morts dont j’ai étudié la bouche.
(2) Dans le lombric du cheval, la face externe de l’oesophage est creusée de
est unie de toutes parts à l’enveloppe musculo-cutanée du corps,
par l’intermède de filaments blanchâtres, fort déliés, rayonnés ,
qui s’y implantent perpendiculairement, et sont abreuvés par la
sérosité qui remplit la cavité viscérale. (Pl. I,fig. 2, e ; pl. II,
fig- 4-.)
La cavité de l’oesophage est assez étroite , triangulaire , et formée
par trois coulisses profondes, longitudinales, réunies 6n un
centre commun. Son orifice de communication avec l’estomac est
triangulaire comme la bouche. (Pl. II, fig. 1, D, e ; fig. 40
L’oesophage est formé par deux membranes : l’une, extérieure,
est épaisse et blanche; l’autre, intérieure, est plus mince et légèrement
jaunâtre sur le plus grand nombre des individus. Peut-être
cette couleur est-elle due au contact des matières qui séjournent
dans ce conduit. Examinées au microscope, les deux membranes
de l’oesophage n’offrent pas de fibres distinctes ; l’extérieure paraît
formée par un tissu opaque, aréolaire. Elles sont unies entre
elles au moyen de fibres musculaires très courtes, assez fortes,
comme rayonnées, qui se portent directement de l’une à l’autre,
et donnent à l’oesophage l’épaisseur qu’il présente, (Pl. II, fig. 4 ,
a , b , c . )
La contraction des fibres musculaires de l’oesophage doit avoir
pour effet de rapprocher les deux membranes de ce conduit, et par
conséquent de produire sa dilatation. Je ne fais que soupçonner
cet usage ; car je n’ai jamais observé de mouvements sensibles dans
ces fibres sur des ascarides vivants dont j ’avais coupé l’oesophage
transversalement (1). 1
trois sillons longitudinaux plus ou moins profonds, dont on ne retrouve que
quelques traces sur l’oesophage de l’ascaride lombricoïde de l’homme.
(1) Pour bien voir la disposition de ces fibres et celle des deux membranes
4-