
 
        
         
		Du  côté de  la  queue,  les fibres  charnues  longitudinales  se  terminent, 
   en  convergeant  les  unes vers les  autres,  autour  de  l’ovi-  
 ducte chez la femelle, et,  chez le mâle,  sur les bords de l’ouverture  
 qui laisse sortir  les  organes génitaux. 
 Les muscles  longitudinaux  forment sur  les parties  latérales du  
 corps une  couche moins  épaisse que partout  ailleurs  (1) ;  par leur  
 face interne,  ils  sont en  rapport avec  les  canaux latéraux dans  les  
 deux sexes,  et de plus,  avec  la  membrane  des  ovaires  chez la  femelle, 
   et les  testicules et leurs  conduits  chez le mâle. 
 La  disposition  des fibres  musculaires,  l’écartement assez considérable  
 que  laissent  entre  eux les  anneaux  charnus  extérieurs,  la  
 force  différente des faisceaux longitudinaux et transversaux,  l’état  
 de  roideur  de  ’la  peau,  etc.,  m’ont  paru  très  propres  à  expliquer  
 les  divers  phénomènes  que  présente  l’échinorhynque  lorsqu’il  
 se meut. 
 Les mouvements généraux  de  ce  ver sont fort lents,  onduleux,  
 quelquefois  à  peine  sensibles.  A  volonté,  l’échinorhynque  peut  
 alonger  ou  raccourcir son  corps,  en tout  ou en  partie seulement;  
 le  rendre  plat  ou  cylindrique,  poli ou  rugueux, sillonné en  long  
 ou en travers,  ou  dans  ces  deux sens  à  la  fois ;  convexe d’un côté  
 et  concave  d’un autre;  déprimé  dans  une  partie,  et  arrondi  en  
 même  temps  dans  celle  qui  est  voisine,  etc.  On  conçoit  aisément, 
   d’après  cet  aperçu,  comment  doivent se  combiner,  d’une  
 manière  générale  ou  isolée,  les  contractionss»des  divers  faisceaux  
 musculeux,  pour  exécuter  des mouvements si variés. 
 Lorsque  le corps s’alonge, il devient ordinairement cylindrique 
 (1)  On  voit  par  cette  description  que  les  fibres  longitudinales  de  l’échino-  
 rhynque  ne  forment pas  deux muscles  distincts  comme  dans  les  lombrics, mais  
 qu’elles se  rencontrent  sur tous  les points  de  la circonférence  du  corps. 
 et plus  étroit, ses  plis  transversaux  s’effacent, tandis que  les longitudinaux  
 se  prononcent  davantage ;  des  phénomènes  opposés  
 ont lieu  lorsqu’il se  raccourcit. 
 Les mouvements sont,  comme dans les lombrics, plus prononcés  
 vers  la  tête que  vers la  queue, et se font spécialement dans  le  sens  
 vertical.  Il  y  a quelques mouvements  latéraux,  lesquels  se  combinant  
 avec  les  précédents,  produisent  la circumduction  de l’extrémité  
 antérieure du  corps. 
 Lorsque  l’échinorhynqueveut cheminer, il forme plusieurs courbesvers  
 son extrémité postérieure, pour prendre des points d’appui  
 sur  l’intestin;  puis  il  étend  très  lentement  son  extrémité  antérieure  
 ,  la  porte  en  avant,  et  la  fixe,  en  enfonçant les crochets de  
 l’un  des  côtés  de  sa  trompe  seulement,  dans  les  parois  de  l’intestin  
 ;  il  raccourcit  alors son corps peu  à peu  et se rapproche  du  
 point  où  il  vient  de  s’accrocher,  après  quoi  il  détache  sa  tête,  
 s’alonge de nouveau,  et répète  les mêmes mouvements*. 
 Il y a des mouvements particuliers qui appartiennent à la trompe,  
 et d’autres qui sont départis  aux  organes  génitaux du mâle ;  nous  
 les examinerons  plus  tard  (i). 
 §  III. 
 DES  ORGANES  DR  LA  SENSIBILITÉ* 
 Nul  doute  que  l’échinorhynque  ne  soit sensible  à  l’impression 1 
 * M.  Cuvier  indiqué  ce mode  de  progression  comme  particulier  à  la  plupart  
 des vers intestinaux.  (Leçons d’anat.  comp.,  t.  I ,  p.  466. ) 
 (1)  Pour  étudier  non  seulement  les  mouvements  généraux,  mais  aussi  ceux  
 qui sont particuliers à la trompe,  il  faut plonger des  échinorhynques  vivants  dans  
 un  vase  rempli  d’eau  à  trente-deux  degrés,  et  au  fond  duquel  on  a  mis  des  
 intestins  de  cochon  sur  lesquels  ils  peuvent  s’accrocher.