
34 ANATOMIE
longueur du corps des organes spéciaux de nutrition dont la
structure n’avait point été déterminée jusqu’à présent.
Us sont formés par des vaisseaux et des appendices particuliers,
lesquels, par leur réunion, constituent la couche la plus intérieure
du corps, et qu’on trouve surtout dans les régions dorsale et abdominale,
depuis la bouche jusqu’à la queue. (PI. I, fig. 2, N, N;
pl. III, fig. t3, D.) Les naturalistes n’ont pas connu la véritable
nature de ces parties; les uns les ont considérées comme musculaires
(1), les autres comme un tissu pulpeux particulier,
destiné à fixer le canal intestinal et les organes internes de la
génération (2).
Après avoir ouvert un lombric suivant sa longueur, si on examine
la face interne du corps, on voit qu’elle est tapissée par un
tissu mollasse, gris ou jaunâtre, demi-transparent comme les muscles,
avec lesquels on le confond aisément au premier aspect. Ce
tissu est infiltré, abreuvé par une sérosité légèrement visqueuse,
qui baigne de toutes parts le canal intestinal, les organes génitaux,
et s’échappe en abondance dès qu’on ouvre le ventre (3). Il constitue
une couche très épaisse et sans fibres distinctes dans le tiers 1
(1) M. Rudolphi dit, en parlant des muscles du lombric : înius autem strata
plu rima, separabilia vjjormant, intimoeque Jibroe laxiores in telarn quasi ceilu-
losam seufila, vasa et genitalia, et tubum intcstinalcni revincientia, demum abeunt.
( Entoz., t. I , p. 218.)
M. de Blainville émet une opinion semblable. (Dieu des scienc. nat., Append.,
t. I I I , p. 4?* )
(2) M. Laënnec {Dict. des scienc. méd. ,*t. I I , p. 343 ) donne à l’ensemble de
ces organes le nom de tissu muqueux.
(3) Cette sérosité est ordinairement jaunâtre, plus pesante que l’eau, ce dont
on peut s’assurer en piquant un lombric sous l’eau ; on la voit aussitôt s’échapper
et gagner assez rapidement le fond du liquide. Elle est d’une saveur douceâtre
DE L’ASCARIDE LOMBRICOIDE.
antérieur du corps ; très mince au contraire et à fibres manifestement
transversales dans les deux tiers postérieurs. Quand on distend
en travers la peau et les muscles qui lui adhèrent, il se fend
longitudinalement sur la ligne médiane dans le tiers anterieur du
corps seulement, et au fond de la fente on aperçoit le cordon
nerveux du dos ou de l’abdomen, suivant la région qu on
examine.
Quand on se sert d’une forte loupe pour étudier plus en detail
l’organisation de ce tissu, après avoir épongé .la sérosité dont il est
abreuvé, on découvre qu’il est formé de deux parties t i° de vaisseaux
extrêmement nombreux, fins, diaphanes, dont la direction
est transversale, et qui sont d’autant plus courts qu’ils sont plus
profonds ou plus rapprochés de la couche musculaire longitudinale,
à laquelle ils adhèrent fortement ; 20 de plusieurs milliers de cæcum
ou appendices pédicules, qui naissent perpendiculairement de ces
vaisseaux et flottent dans la sérosité qui remplit le ventre. Je
donne à ces organes le nom de conduits et A'appendices ou cæcum
nourriciers. Leur disposition est des plus curieuses.
i° Conduits nourriciers. Leur direction est transversale ; par
leurs extrémités ils se continuent de chaque côté du corps avec
les vaisseaux absorbants qui naissent du canal intestinal, et paraissent
aussi communiquer entre eux au moyen de canaux très
étroits, transparents comme eux, mais longitudinaux, qui régnent
près des lignes latérales ( 1 ) . (Pl. I l , fig. 3, a , b , b .)
d’abord, et ensuite un peu astringente. Elle n’a aucune action sur les papiers de
tournesol et de curcuma. En se desséchant, elle donne aux corps sur lesquels on
l’a étendue un aspect luisant et comme vernissé. Les acides et l’alcool y forment
un précipité blanchâtre, floconneux, ce qui semble Indiquer qu’elle contient de
l’albumine,
(i) Ces conduits de communication, difficiles à voir? à cause de leur ténuité et
5. .