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 longueur  du  corps  des  organes  spéciaux  de  nutrition  dont  la  
 structure n’avait point été  déterminée  jusqu’à  présent. 
 Us sont formés par des vaisseaux et des appendices particuliers,  
 lesquels,  par  leur réunion, constituent la couche la plus intérieure  
 du corps, et qu’on trouve surtout dans les régions dorsale et abdominale, 
   depuis  la  bouche  jusqu’à  la  queue.  (PI.  I,  fig.  2,  N,  N;  
 pl. III,  fig.  t3, D.)  Les  naturalistes  n’ont  pas  connu  la  véritable  
 nature  de  ces  parties;  les  uns  les  ont  considérées  comme  musculaires  
 (1),  les  autres  comme  un  tissu  pulpeux  particulier,  
 destiné  à  fixer  le  canal  intestinal  et  les  organes  internes  de  la  
 génération (2). 
 Après  avoir ouvert un  lombric  suivant  sa  longueur, si  on  examine  
 la face  interne  du  corps, on  voit  qu’elle  est tapissée  par  un  
 tissu mollasse,  gris ou jaunâtre, demi-transparent comme les muscles, 
   avec  lesquels on  le  confond  aisément  au premier aspect.  Ce  
 tissu  est  infiltré,  abreuvé  par une  sérosité  légèrement visqueuse,  
 qui baigne de toutes parts le canal intestinal, les  organes génitaux,  
 et  s’échappe  en  abondance  dès  qu’on  ouvre  le  ventre (3).  Il  constitue  
 une  couche très  épaisse  et sans fibres distinctes  dans le  tiers 1 
 (1) M.  Rudolphi dit,  en  parlant  des  muscles  du  lombric  :  înius  autem  strata  
 plu rima,  separabilia  vjjormant,  intimoeque Jibroe  laxiores  in  telarn quasi  ceilu-  
 losam seufila, vasa  et genitalia,  et tubum intcstinalcni revincientia, demum abeunt.  
 ( Entoz.,  t.  I ,   p.  218.) 
 M.  de Blainville  émet une opinion semblable.  (Dieu  des scienc. nat.,  Append.,  
 t.  I I I ,  p.  4?* ) 
 (2) M.  Laënnec {Dict. des scienc. méd. ,*t.  I I ,  p.  343 )  donne  à l’ensemble  de  
 ces organes le nom  de tissu muqueux. 
 (3)  Cette sérosité est  ordinairement jaunâtre,  plus  pesante que  l’eau,  ce  dont  
 on peut s’assurer en piquant un lombric  sous l’eau ;  on la voit aussitôt  s’échapper  
 et  gagner  assez  rapidement  le  fond du  liquide.  Elle  est  d’une  saveur  douceâtre 
 DE  L’ASCARIDE  LOMBRICOIDE.  
 antérieur du  corps ;  très mince au  contraire  et à fibres manifestement  
 transversales  dans les deux  tiers postérieurs.  Quand  on distend  
 en  travers  la  peau  et les muscles qui lui adhèrent, il  se  fend  
 longitudinalement sur la  ligne médiane  dans  le  tiers  anterieur du  
 corps  seulement,  et  au  fond  de  la  fente  on  aperçoit  le  cordon  
 nerveux  du  dos  ou  de  l’abdomen,  suivant  la  région  qu on  
 examine. 
 Quand on  se  sert  d’une  forte  loupe  pour  étudier plus  en detail  
 l’organisation de  ce tissu, après avoir épongé .la sérosité dont il est  
 abreuvé, on découvre  qu’il est formé de  deux parties  t  i°  de vaisseaux  
 extrêmement nombreux,  fins,  diaphanes,  dont la  direction  
 est transversale,  et  qui  sont d’autant plus  courts  qu’ils  sont plus  
 profonds ou plus rapprochés de la couche musculaire longitudinale,  
 à laquelle ils adhèrent fortement ; 20 de plusieurs milliers de cæcum  
 ou appendices pédicules,  qui naissent  perpendiculairement de  ces  
 vaisseaux  et  flottent  dans  la  sérosité  qui  remplit  le  ventre.  Je  
 donne à ces  organes le nom  de  conduits et A'appendices ou cæcum  
 nourriciers.  Leur disposition  est  des  plus  curieuses. 
 i°  Conduits  nourriciers.  Leur  direction  est  transversale  ;  par  
 leurs  extrémités  ils  se  continuent  de  chaque  côté  du  corps  avec  
 les  vaisseaux  absorbants  qui  naissent  du  canal  intestinal,  et  paraissent  
 aussi communiquer  entre  eux  au  moyen  de  canaux  très  
 étroits,  transparents comme eux, mais longitudinaux, qui régnent  
 près des  lignes  latérales ( 1 ) .  (Pl.  I l , fig.  3,  a ,  b ,  b .) 
 d’abord,  et ensuite un peu  astringente.  Elle  n’a aucune  action  sur  les papiers  de  
 tournesol  et  de curcuma.  En  se  desséchant, elle donne  aux corps  sur lesquels on  
 l’a  étendue  un aspect luisant et comme  vernissé.  Les  acides et  l’alcool y forment  
 un  précipité  blanchâtre,  floconneux,  ce qui  semble  Indiquer  qu’elle  contient de  
 l’albumine, 
 (i)  Ces conduits de communication,  difficiles  à voir?  à cause  de  leur ténuité et 
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