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 de  l’ouverture  de  communication,  un  petit cul-de-sac  qui  se  termine  
 en  adhérant aux muscles  longitudinaux,  et ne m’a pas  paru  
 également prononcé chez tous les individus. 
 L’un  et  l’autre  ovaire  se  comportent  d’une manière  différente  
 à leur  extrémité postérieure :  le dorsal vient finir en  un eul-de-sac  
 étroit,  tout  près de  l’extrémité de  la  queue.  ( PL V, fig.  3,  l ;  pl.  
 /VIII, fig.i, h ,  fig.  2,  A.  ) 
 L’abdominal, au contraire, après s'être rétréci,  se  continue avec  
 un  canal  cylindrique,  d’un  blanc mat,  à  parois  épaisses,  légèrement  
 flexueux, et long d’une  ligne et demie à deux lignes; ce canal,  
 d’abord assez large,  devient ensuite  plus mince,  puis  il  se  dilate  
 de nouveau,  et  se rétrécit  enfin  pour se fixer  à  la  partie moyenne  
 de  la  queue.  (Pl. V, fig. 3, m   ;  pl. VIII,  fig.  i ,  i ,   fig, a ,   b ,  c ,  ü . ) 
 Il s’ouvre à l’extérieur par un pore  d’une  telle petitesse,  que le  
 plus souvent on ne peut l ’apercevoir, même avec  une  forte  loupe.  
 Chez  quelques  individus,  cependant,  ce  pore  est  assez  facile  à  
 distinguer,  et  précédé  d’un  enfoncement  de  l’extrémité  de  la  
 queue. 
 Le  canal  qui  termine  l’ovaire  abdominal,  et  que  je  regarde  
 comme l’oviducte, adhère par  sa face supérieure  au  cul-de-sac de  
 l’ovaire dorsal,  et  se voit dès qu’on  ouvre  la  queue  d’un  échino-  
 rhynque femelle. 
 Il est fixé à la couche musculairé  interne  par des filaments blanchâtres  
 ,  très fins,  dont la direction varie,  et qui m’ont  paru musculaires  
 ,  au microscope. 
 11  est  formé  par  un  tissu  blanc,  mou,  opaque,  dans  lequel  
 on voit quelques fibres peu prononcées; sa cavité, assez marquéeçdu  
 côté  de  l’ovaire, est  si petite à son insertion  au  corps ,  que je n’ai  
 pu y faire  passer un  cheveu.  i   , 
 Toutes les fibres charnues longitudinales du corps se  terminent,  
 en  convergeant  les unes vers les autres,  autour  de  ce pore central, 
 DE  L’ÉCHINORHYNQUE  GÉANT. 
 La membrane des ovaires est aussi fine et aussi transparente que  
 l’est  chez  l’homme  la membrane hyaloïde (i);  cependant  sa résistance  
 est assez grande, surtout dans la cloison, et elle peut soutenir  
 sans  se  rompre une  colonne  de mercure  d’un  pouce  de  hauteur.  
 Examinée au microscope,  elle m’a paru transparente, comme gélatineuse, 
  et munie de quelques fibtes peu  prononcées. 
 3“  DES  OEUFS  ET  DE  LA  GÉNÉRATION. 
 Les  ovaires  de  l’échinorhynque  sont  remplis  par  des  oeufs  ,  
 dont  le  nombre  s’élève  certainement  à  plus  de  cent  mille  ( a )   ,  
 et qui sont tous réunis  en  deux  longs  cylindres,  légèrement aplatis, 
   interrompus  de  distance  en  distance,  et  dont  le  volume  
 est  en  rapport  avec  la  capacité  des  ovaires,  dans  lesquels  ils  
 flottent  librement.  Les  oeufs  sont  retenus  et  agglutinés  par 
 (i)  La  transparence de  la membrane  des  ovaires  est  sans  doute  la.;cause  pour  
 laquelle  les  naturalistes  n’ont  pas  bien  connu  la  disposition  des  organes  génitaux  
 de  l’échinorhynque  femelle.  Pour  étudier  cette  membrane  et y  reconnaître  
 les  particularités que j’ai  indiquées ,  il faut,  après  avoir fendu  longitudinalement  
 l’enveloppe musculo-cutanée  du  corps,  plonger  le  ver  dans  l’eau,  le  fixer  avec  
 des  épingles  sur  upe  plaque  de  cire  colorée,  et  faire  tomber  quelques  gouttes  
 d’encre  sur  les  ovaires.  Leur membrane  se-'colore,  devient  très visible,  et peut  
 être parfaitement  suivie' ’à  la  vue  simple.  Lorsqu’on  veut  rendre  la  membrane  
 à  sa  première  transparence,  on  verse  dessus -  (la  l’acide  oxalique  dissous  
 dans  l’eau  ;  l ’encre  ne  tarde -  pas  à  disparaître,  -et  la  mcmbrane.à  reprendre  
 sa  transparence.  J’ai  plusieurs  fois  employé  ce  moyen  avec  succès  
 pour reconnaître  la disposition  des  tissus  diaphanës  des  animaux.  La  dissolution  
 de  nitrate  d’argent,  dont  j’ai  fait  usage ,' dans  le  même  but,- ne-rn’a  pas.  aussi  
 bien  réussi. 
 (a)  A  l’aide  du  microscope,  j’en  âi  compté  ifio  dans une petite  masse qui  ne  
 formait  pas  la  millième  partie  de  la  masse  des  oeufs  renfermés  dans  les  deux 
 ovaires..