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à l’action d’irritants physiques et chimiques ; l ’irritablité y persiste
long-temps ; je les ai vues se contracter encore, sous l’influence
d’un courant galvanique , seize heures après la cessation
de tout mouvement spontané. Lorsqu’on ouvre longitudinalement
un échinorhynque vivant, elles se contractent toutes à la
fois ; le corps se raccourcit , se rétrécit , devient épais , tout
rugueux , et se renverse sur lui - même en se roulant en
spirale.
lElles se comportent à peu près comme celles du lombric,
avec les divers réactifs; par l’action de l’alcool et de la dissolution
de sublimé corrosif, elles deviennent opaques et d’un beau
blanc nacré; elles ressemblent assez bien alors à des fibres’ tendi-
neugçs.
Comme dans le lombric, elles sont disposées sur deux plans :
l’un extérieur, plus fo rt, offre des fibres transversales ou annulaires;
l’autre intérieur, plus mince, présente des faisceaux longitudinaux.
Indépendamment de ces muscles, qu’on peut nommer généraux,
il y en a de spéciaux, qui servent à des usages particuliers ; nous
les ferons connaître en traitant de la trompe et des organes de la
génération du mâle.
i° Muscles extérieurs. On les rencontre immédiatement au-
dessous de la peau, à laquelle ils sont unis par la substance
spongieuse dont j’ai parlé, et qui paraît faire l’dffice de tissu
cellulaire.
Ces muscles sont disposés en manière d’anneaux aplatis suivant
leur diamètre, et font le tour entier du corps. Us commencent
au col, par des anneaux très petits qui vont en s’agrandissant jusqu’au
cinquième antérieur du corps environ, et diminuent ensuite
graduellement jusqu’à l’extrémité de la queue. Us ne se touchent
pas parleurs bords voisins, mais laissent entre eux un écartement
DE L’ÉÇHINORHYNQUE GÉANT. 71
assez considérable; par leur face interne, ils recouvrent les fibres
longitudinales, auxquelles ils donnent attache en partie, mais
dont il est cependant facile de les isoler.
20 Muscles intérieurs. Us sont longitudinaux et croisent à angle
droit la direction des précédents au-dessous desquels ils se rencon •
trent; à la première vue, on croirait qu’ils s’étendent directement
depuis la tête jusqu’à la queue ; mais en lès détachant avec précaution
,' on constate que leurs fibres sont assez courtes , et s’insèrent
de distance en distance à la peau, dans les intervalles des muscles annulaires,
au moyen de la substance spongieuse sous-cutanée, et
à ces muscles eux-mêmes. Aussiest-il de toute impossibilité d’enlever
ces fibres depuis la tête jusqu’à la queue : à mesure qu’on les détache,
beaucoup restent adhérentes aux fibres musculaires extérieures
ou annulaires. Les faisceaux longitudinaux forment des bandelettes
aplaties qui se réunissent assez souvent entre elles par leurs parties
latérales, et représentent une sorte de réseau à longues mailles,
lorsqu’on distend la peau dans le sens transversal. (PI. V, fig.
3 , F , F. )
Les muscles longitudinaux se terminent en avant de la manière
suivante : arrivés à la base du col, ils lui adhèrent intimement,
puis se divisent en six ou huit petites languettes triangulaires,
alongées, qui sont d’abord libres, et viennent se fixer emuiteau
sommet dû col, près la rainure qui le sépare de la trompe (1).
(PI. VII, fig. 5, 1,1,5 1
(1) Ces petits faisceaux triangulaires ont été regardés comme- des muscles
defa trompe, à laquelle ils n’appartiennent réellement pas. Us doivent avoir
pour usage de rapprocher te sommet du col de sa base, et par conséquent de le
renverser en dedans, lors de la rétraction de la trompe.