
2° DES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMBLLB.
L’appareil reproducteur de la femelle se compose d’une vulve,
d’un vagin et d’un utérus à deux longues cornes flexueuses, qui se
continuent avec des canaux très déliés, qu’on doit regarder comme
les ovaires ( i). Toutes ces parties sont remarquables par leur
extrême blancheur. (PI. I, fig. 2,1, K, 1, Mjpl.IV, fig. 1, A, b , c , d.)
J’ai déjà parlé de l’ouverture extérieure de ces organes ou de la
vulve, qui se rencontre sur la face abdominale , à la réunion du
tiers antérieur du corps, avec ses deux tiers postérieurs. Le léger
rétrécissement circulaire du corps en cet endroit n’est point
également marqué chez toutes les femelles. (PI. I, fig. 1, d.)
Le vagin , qui succède à la vulve, est un conduit conoïde,
assez ténu, long de cinq à six lignes, légèrement flexueux, lequel
se porte en arrière au-dessous' du canal intestinal, et bientôt
s’élargit pour se continuer avec l’utérus. Celui-ci est conique, un
peu aplati; il ne tarde pas, en se bifurquant,, à donner naissance à
deux longues cornes, d’une demi-ligne de diamètre environ, qui
descendent flexueuses au-dessous du canal intestinal, jusqu’à un
pouce à peu près de l’extrémité de la queue. Pans cet endroit,
les cornes de l’utérus se recourbent sur elles-mêmes, deviennent
de plus en plus déliées, et se continuent, sàns démarcation sensible,
avec les ovaires. Ceux-ci remontent jusqu’à la matrice (2),
(i) Les planches de Vallisnieri, sur l’ascaride lombricoïde et sur les organes de
la génération de ce ver, sont inexactes. Elles donnent, par exemple, à l’utérus
et à Ses cornes une forme triangulaire qu’ils n’ont pas, etc. (Esperienze ed
osservazioni spettanti ail’ istoria naturale e medicaj t. IV, p. 28 et 3o. )
(a) J’ai disséqué plusieurs femelles dans lesquelles' les circonvolutions des
ovaires remontaient à un pouce au-dessus de la vulve, de chaque côté du canal
intestinal.
en entourant tout le canal intestinal de leurs nombreux replis, et
de circonvolutions dont la disposition est un peu différente de
celle du tube séminifère chez le mâle. Après s’être ainsi pliés et
repliés un grand nombre de fois, les ovaires deviennent d’une
ténuité extrême, et forment deux pelotons inextricables, souvent
accolés, sans cependant s’anastomoser ensemble. (PI. iv ,
figi 1, e. ) La dernière extrémité de chaque ovaire, aussi fine
qu’un fil de cocon de soie, difficilement visible à l’oeil nu, après
avoir formé ce peloton, s’enfonce, sans se diviser, entre les vaisseaux
nourriciers de la région dorsale, remonte quelque temps
entre eux, et finit par se perdre dans leur épaisseur, près de
celle de l’autre ovaire. Elle se rompt presque constamment quand
on ouvre l’abdomen, et il faut une patience extrême pour la
trouver (1) et la suivre entre les vaisseaux nourriciers.
(1) Les auteurs ne sont pas d’accord sur la terminaison des ovaires de l’ascaride
lombricoïde; c’est ainsi que"Werner dit que les extrémités des ovaires se
terminent par trois ou quatre productions filiformes qui flottent dans le ventre ;
il ajoute que plusieurs de ces filaments s’anastomosent ensemble. {Vcrm. intes.
brev. expos. , p. 79. )
Rédi avance que les ovaires se terminent par une seule anastomose en arcade.
(Degl’ animal. , p. 35.) M. Rudolphi dit avoir toujours fait la même observation.
( Entoz. , t. I, p. 281. ) Vallisnieri avoue n’avoir pu démêler le paquet formé par
les dernières extrémités des ovaires. M. de Blainville dit simplement, en parlant
de ces organes, « qu’ils commencent par une sorte de peloton de filets extrê-
»mement fins. » ( Dict. des scienc. nat. , t. I I I , Suppl. , p. 4(i) 1*) J’avais plusieurs
fois cru trouver les ovaires libres d’adhérences aux parties voisines,
et réunis entre eux par une anastomose ; mais ayant examiné ces parties avec
plus de soin, j’ai vu que cette prétendue anastomose était due à ce que les deux
pelotons des ovaires étaient réunis en un seul, d’où émanaient deux filets qui
s’enfonçaient isolément entre les vaisseaux nourriciers du corps. J’ai fait bien souvent
celte préparation délicate, et je n’ai jamais trouvé la jonction indiquée des
ovaires. Leurs pelotons ne sont qu’accolés.