O v a i r e au sommet d u p iv o t; g lo b u le u x , creu s é d e c in q s illons, hérissé, d ’un ro u g e
d e cerise. S t y l e co u ch é su r l’o v a ire ; c y l in d r iq u e , p u b e s c e n t , d e la c o u le u r e t d e la
lo n g u eu r d u pivot. S t i g m a t e r e n flé , t ro n q u é , à c in q lobes.
F r u i t formé d e c in q capsules, d o n t q u e lq u e s unes sont sujettes à a v o r te r ; ovales ,
v en tru e s , p o in tu e s , cor iace s , creusé e s d ’ un g ra n d n om b re d e stries lon g itud in ales;
drapé es e t d ’un gris c en d ré en d eh o rs , d ’un b ru n fon c é e t parsemées d e poils p eu
apparents dans l ’in té r ie u r ; u n ilo cu la ire s , m onospermes , s’o u v ran t su r la suture in fé
r ieu re .
S em e n c e remplissant toute la cavité dans ch aq u e capsule, e t ad h é ren te p a r un large
omb ilic au b o rd d e la su tu re ; o v a le , ob tuse, d e la grosseur d ’un p e tit marron.
E m b r y o n en tou ré d ’un périsperme charnu. C o t y l é d o n s d e la même substance q u e le
p é r isp e rm e , e t plus épais; ir r é g u lie r s , con to u rn é s , blanchâtres. R a d i c u l e mon tan te ,
c ’est-à-dire opposée à l’om b ilic ; d ro ite , c y l in d r iq u e , très cou r te .
O b s . i .° J’ai cru devoir rapporter le S t e r c u l i a à la Monadelphie de Linnæus, parceque l’absence de l’ovaire ou des
étamines dans quelques fleurs, doit être considérée comme un effet de l’avortement de ces organes.
a.» Je n’aurois point hésité à regarder la plante que je viens de décrire, comme la même espèce que le S t e r c u l i a
Balanghas, si les capsules ne m’eussent présenté une différence frappante non seulement dans leur forme, mais encore
dans le nombre des semences. A la vérité ce nombre est sujet à varier dans le S t e r c u l i a Balanghas; mais Rlieede et
Rumphe qui paraissent avoir décrit tous les deux cette plante, quoique les figures qu’ils en ont données ne s’accordent pas
parfaitement, n’ont jamais observé de capsules monospermes.
3.° J’ai eu occasion d’examiner plusieurs capsules du S t e r c u l i a mon osp e rm a , et je n’y ai jamais trouvé qu’une seule
semence. 11 semble que celte unité de semences ne peut pas être attribuée à l’avortement, puisque chaque graine remplit
presque entièrement la cavité de la capsule qui la contient.
4.0 Linnæus a établi dans sa Flora Zeylanica, le genre S t e r c u l i a dont il couuoissoit deux espèces, savoir, S t e r c
u l i a feetida (1), et S t e r c u l i a Balanghas. Une troisième espèce S t e r c u l i a platanifolia (2) fut ajoutée dans le
supplément publié par son fils. M. Cavanilles décrivit dans la cinquième dissertation sur les plantes de la Monadelphie |
trois autres espèces, savoir, le S t e r c u l i a crinita dont Aublet avoit fait un genre sous le nomà’IP'iRA, le S t e r c u l i a
cordifolla, et le S t e r c u l i a lanceolata. M. Roxburg a fait connoître depuis peu dans ses plantes de Coromandel, deux
nouvelles espèces qu’il a nommées S t e r c u l i a urens (3) , et S t e r c u l i a colorata (4). Ces huit espèces sont mentionnées
dans le Species Plantarum de M. Willdenow, qui a oublié de citer celle que M. Richard a indiquée sous le nom de fron-
dosa (5) dans le catalogue des plantes de la Guiane, envoyées à la société d’Histoire naturelle de Paris, par M. le Blond.
11.existe encore dans les herbiers plusieurs autres espèces qui ne sont pas décrites. Celles que j’ai observées, peuvent être
désignées et déterminées ainsi qu’il suit :
S t e r c u l i a rubiginosa. Rubieinoso-tomentosa, foliis lanceolato-pblongis, suprà glabris; capsulis acuminatis,
intùs rugosis et nudis. Java. Ex. Herbar. D. D. de Jussieu et Thoûin.
S t e r c u l i a nitida (6). Foliis lanceolato-oblongis, acuminatis; laciniis caliciuis palenlibus; urceolo subsessilli. Ex
Africâ. Culta in Insulâ Mauriüi.
S t e r c u l i a grandiflora (7). Foliis ovatis, acuminatis, glabris; laciniis calicinis palenlibus; urceolo subsessili;
stylis 5,reflexis. Isle de France, ex Herbario D. de Jussièu. Ex Indid orientali, juxtà Herbarium D. de Lamarck.
S t e r c u l i a longifolia. Foliis ovato-oblongis, glabris; laciniis calicinis ereclis, intùs hirsutis. Java. Commumcata
a D. la Haye.
S t e r c u l i a monosperma. Foliis ovato-oblongis, glabris; laciniis calicinis arcuatim introflexis; capsulis ovatis,
mucronatis, monospermis. Jard. de Malm. pl. 91.
S t e r c u l i a macrophilla. Foliis cordato-subrotundis, subtùs tomentosis; capsulis obovatis, inlus glaberrimis,
dispermis. Java. Communicala a D. la Haye.
5.° On cultive à la Malmaison trois espèces de S t e r c u l i a , savoir, le monosperma, iefe e tid a , et le platanifolia. Lin-
dividu de S t e r e u l i a platan ifolia est un des plus beaux qui existe en Europe. La tige de la grosseur de la jambe, a environ
cinq mètres de hauteur. Ce bel arbre a appartenu d’abord a M. le maréchal duc de Noailles, ensuite a M. de Cramayël qui
en a fait hommage à S. M. l’Impératrice.
E x p i. d e s f g . 1, Fleur. 2, Pivot pourvu des deux organes sexuels. 3, Pivot dépourvu d’étamines et d’ovaire. 4 , Fruit
formé de deux capsules ouvertes, dont une vue en dedans, et l’autre en dehors. 5, Une semence dont le tégument exteneur
est ouvert longitudinalement. (Les figures 1, 2 et 3 sont grossies;:)
(1) La plant* «le Y Outras Malabaricus, citée par Linnæus et par M. Willdenow, comme synonyme du- Sterculia feetida, n'appartient pas au
genre Sterculia. — (a) Cette espèce présente sur la môme panicule des (leurs môles et des fleurs hermaphrodites. Le périsperme est très épais ;
et les cotylédons sont minces, foliacés et jaunitres. — (3) Les fleurs de cette espèce sont les unes môles , et les autres hermaphrodites, comme
dans le S te r c u lia platanifolia. - (/,.) Le calice est tabulé et denté dans cette espèce. - (5) Celte plante constitue une espèce très distincte du
S te r c u lia crinita Gara w. - (6) Je présume que celte plante, dont Michaux m'avoit envoyé de beaux exemplaires, est dioïque, puisque je
n’ai trouvé aucune apparence d'ovaire dans les fleurs que j'ai analysées. Cette espèce est-elle congénère du SrencffX/^?^ii’npportiendroil-elle
pas à quclqu'autre genre de là môme famille? — (7) Cette espèce semble s’éloigner du genre parl'absenoe du pivot, et par les cinq styles qui
surmontent l’ovaire. Ces cinq styles ne pourroient-ils pas être considérés comme les stigmates d’un seul style qui ne seroil pas encore
développé?