
 
		É t a m i n e s   q u a t r e ,  insérées  au  m ilieu  d e   la  c o ro lle ,  alternes  a v e c  les d é co u p u re s  du  
 lim b e ,  e t   plus  courtes.  F i l e t s   d ro its ,  r é tré c is   e t   d e   c o u le u r  ja u n e  dans le u r  partie  
 in fé r ie u r e , dilatés e t n oirâtres  dans la s u p é r ie u r e , éch an c ré s  à le u r  sommet,  creusés  
 an té r ieu rem en t d ’un sillon. A n t h è r e s  ad hérentes  au milieu d u  s illon , d id ym e s  ou  
 formées  d e   d e u x   lobes  a r ro n d is , m em b ran eu x ,  b lan ch â tre s ,  très  p e tits ,  s’ou vrant  
 lon gitud in alem en t. 
 O v a i r e   ov a le ,  té lra g o n e ,  g la b r e ,  d ’un  ja u n e   pâle.  S t y l e   d rp it ,  re le v é   d e   quatre  
 angles  saillants,  m em b r a n e u x ,  alternes  a v e c   c e u x   d e   l’o v a ire j  subsistant,  d e   la  
 lo n g u e u r   e t  d e   la  c o u le u r   d e  la  coro lle. S t i g m a t e  t ro n q u é , à q u a tre  lobes opposés  
 p a r   paires,  e t  d o n t  ch a cu n   co r re sp on d   à  u n   sillon  d ’u n e   étamine. 
 F r u i t ............. 
 Obs.  i .°  Le nom du genre auquel appartient la plante que je viens  de décrire,  l’appelle le souvenir  d’un  Botaniste,  
 distingué  du  seizième  siècle,  Pierre  Pena,  né  à  Iouques,  village  du  département  des Bouches  du  Rhône. Le père  
 Plumier  avoit  déjà  dédié  un genre à ce savant Botaniste ; mais la plante qui constituoil le genre P e n æ a  de Plumier,  
 ne différant du P o l f g a i . a   de Tournefort  que par  la  corolle dont la division  inférieure n’étoit pas frangée, Linnæus  
 jugea à propos de réunir le P e n æ a  au P o l f g a l a .   Jaloux néanmoins de perpétuer la mémoire des services rendus à  
 la  science  par  Pierre Pena,  le  Botaniste  Suédois  lui consacra de nouveau un genre dont toutes les  espèces sont originaires  
 d’Afrique. 
 a.0  Le caractère que Linnæus a assigné à son genre P e n æ a , ne paroît pas convenir à toutes les espèces qui y ont été  
 rapportées. J’ai eu occasion d’en observer trois, savoir les P e n æ a  mucronata, fucata et niarginata. Les deux premières  
 se ressemblent parfaitement dans la plupart  des caractères  de  la  fleur; mais la troisième diffère par sa corolle qui est à  
 quatre divisions profondes,  par ses étamines qui sont insérées à la base de la corolle, et dont le nombre  s’élève jusqu’à  
 sept, par  la  forme  de ses  anthères,  et  par  le  style qui est à quatre divisions étroitement rapprochées et terminées  en  
 pointe. J’ai cru devoir faire figurer une fleur de  cette  espèce, que j’ai indiquée par la lettre a, afin de montrer combien  
 ses caractères diffèrent de ceux du P e n æ a  mucronata. 
 3.°  Le  P e n æ a  mucronata  a  beaucoup de rapports  avec  le P e n æ a  fucata; mais il s’en distingue aisément par la  
 forme de ses feuilles, par la couleur de ses  fleurs , et surtout par son style tétragone. L’observation de ces deux derniers  
 caractères semble prouver que la figure de Meerburg, citée par M. de Lamarck, comme synonyme du P e n æ a  mucronata, 
  appartient au P e n æ a  fu c a ta . 
 4-°  La place que doit occuper le P e n æ a  dans l’ordre naturel, est  très difficile à déterminer.  B.  de  Jussieu  a pensé  
 que  ce  genre  devoit  appartenir  à  la  famille des Liserons; M. Adanson l’a rapporté  à l’ordre des Jasmins; Linnæus l’a  
 classé  parmi  les  genres  d’ordres  incertains;  et  A.  L.  de  Jussieu,  en  partageant l’incertitude  du Célèbre Professeur  
 d’Upsal,  a soupçonné, d’après l’observation du fruit, qu’il pouvoit y  avoir de l’affinité entre le P e n æ a  et les Acanthes.  
 La  comparaison  des  caractères du  P e n æ a   avec  ceux  des Liserons  et des  Jasmins, prouve que ce genre ne peut être  
 réuni  aux  familles  indiquées  par  B. de Jussieu  et  par M.  Adanson :  et la  déhiscence de la capsule,  sa structure intérieure, 
   ainsi  que  l'attache  des  semences,  présentent  une  si  grande  différence entre les fruits du P e n æ a   et ceux des  
 Acanthes,  qu’on  peut,  même  sans  consulter  les  caractères  que  fournissent les fleurs, chercher un autre ordre dont le  
 P e n æ a  se rapproche plus naturellement. 
 De  toutes les  familles  qui  composent  les  classes  6  (i)  et g  de  la  méthode  publiée par A. L.  de Jussieu,  celle des  
 Bruyères  est  la  seule dont le P e n æ a   se  rapproche par  un  plus  grand  nombre  de  caractères.  En effet les espèces du  
 genre P e n æ a  paroissent  avoir  dans  leur  port beaucoup d’analogie  avec quelques Andromèdes ; leur calice est formé  
 de folioles membraneuses, colorées, quelquefois imbriquées comme dans les E p a c r i s  , S t f p h e l i a , etc. ; leur corolle  
 périgyne est marcescente,  ainsi  que celle des espèces nombreuses du genre E r i c  A ;  l’attache des étamines est conforme  
 à  celle  des  A r b o t u s ,  G a o l t h e r i a ,  E p a c r i s ,  P e r o j o a ,   S t f p h e l i a  ,  etc. ;  le  slygmate  est à quatre  lobes  
 comme dans Y E r i c  A ;  les valves de la capsule sont relevées dans leur partie moyenne d’une cloison, comme dans toutes  
 les  espèces  de  la  famille;  et  si  les  semences sont peu nombreuses, ce caractère s’observe également dans Y A r b u t o s   
 TJva  ursi,  et  dans  plusieurs  autres  genres  nouvellement  établis,  et  qui  ont  les  plus  grands  rapports  avec  l’ordre  
 des Bruyères. 
 Les  différences  que  présentent  quelques  uns  des  caractères du P e n æ a  comparés à ceux des Bruyères,  nécessitent  
 l’établissement d’une nouvelle section dans cette famille, et semblent même annoncer l’existence d’un ordre nouveau qui  
 comprendroit les S t f p h e l i  a  ,  T e t r a t h e c a , P e r o j o a  et quelques autres genres décrits récemment. 
 Expi.  des fig.  i ,  Bractée vue en devant,  a , Fleur.  3, Corolle ouverte  et grossie, pour montrer l’attache et la formé  
 des étamines.  %, Pistil  grossi. 
 (i) En considérant les folioles du calice du Peuæa comme autant de bractées, en regardant sa  corolle  marcescente comme un calice,  on  
 seroit tenté de rapporter ce genre à la sixième classe de la Méthode d’Ant.  L.  de Jussieu. Mais le  P-mnjba dont l'ovaire est libre,  ne peut  
 appartenir L la famille des Clialcfs ; et il s’éloigne par plusieurs caractères, mais  surtout par son fruit, des Thj’tnélé'es ,  des Protées, etc.