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 C o r o l l e  monopétale, h yp o g yn e ,  tubulée.  T u b e   cy lindrique, dilaté vers  le  sommet  
 qui  est légèrement  courbé j  de  couleur  de  rose,  plus  long  que  le  calice.  O r i f i c e   
 muni  de  trois ou quatre écailles pétaliformes, très courtes. L imbe très ouvert, divisé  
 en cinq lobes ovales renversés,  inégaux -, l’inférieur plus  court. 
 É t a m i n e s   quatre  didynames,  (rarem entcin q ),atta ch é e s  au  sommet du  tube, plus  
 longues que  la  corolle.  F i l e t s   filiformes,  blanchâtres, penchés  sur  les  divisions  
 inférieures  de  la  corolle.  A n t h è r e s   ovales,  à  deux  lobes  écartés  inférieurement,  
 s’ouvrant en  dedans,  d’un pourpre  foncé. P o l l e n  d ’un  jaune  de soufre. 
 O v a ir e   lib re ,  ovale, tronqué,  strié  vers le sommet-, verdâtre. S t y l e  droit, filiforme,  
 de  la  couleur des  filets  des  étamines, et plus  long.  S t i g m a t e   à  deux  divisions peu  
 ouvertes, aiguës, d’un pourpre foncé. 
 B a i e  peu succulente, entourée de la base du calice j  globuleuse, légèrement déprimée,  
 creusée  de  quatre  sillons,  contenant deux  osselets.  O s s e l e t s   étroitement  rapprochés, 
  convexes et sillonnés en dehors, planes en dedans, biloculaires. 
 S e m e n c e s . . . . . 
 Ob s .  x.° La plante que je viens de décrire se distingue du V o l k a m e r i a  Koempferi par un grand nombre de caractères  
 ,  surtout par la forme de ses feuilles, et par ses fleurs odorantes, de couleur de chair,  et disposées en  un corymbe  
 serré. Elle a été envoyée à Paris sous les noms de Cl e r o d b n d r u m fragrans et de V o l k a m e r i a  Japónica. La forme  
 turbinée de son  calice, et son fruit  qui  se  sépare en deux osselets biloculaires, prouvent qu’elle n’appartient point au  
 genre C l e r o d e n d r u m  ; et la description que M. Thunberg a donnée du V o l k a m e r i a  Japónica, démontre évidemment  
 qu’elle constitue une espèce distincte. Quoique celle plante soit cultivée en Europe depuis plusieurs années, néanmoins  
 elle n’a produit jusqu’à présent que des fleurs parfaitement doubles, et les Botanistes n’étaient pas encore assurés du  
 genre auquel il falloit la rapporter. M. Willdenow, après avoir mentionné le V o l k a m e r i a  Japónica dans le troisième  
 volume du Species Plantaram, ajoute:  «Sub titulo Volkamerioe  Japonie ce occurrit  in hortis noslris arbuscula floribus  
 « plenis, planlæ similis  cujus  figura  extat apud B a n k s  , Icon.  Kcempf. pl. 57 ;  sed ob flores plenos ad genus certum  
 « reducere haud valeo. »  Cet obstacle n’a point arrêté M. Jacquin qui, voulant constater l’existence de celte belle espèce,  
 l’a figurée avec ses fleurs pleines,  dans le  troisième vol. de VHortus Schoenbrunnensis, pl.  358,  en lui donnant  le  nom  
 de  V o l k a m n i a   Japónica. C’est chez M.  Noisette, cultivateur  près  le Val-de-Grace, que  j’ai observé le premier  
 individu qui ait produit en France des fleurs simples. 
 2.0 La plante figurée dans les Reliquice Koempferianoe, planche  ressemble beaucoup par la forme de ses  feuilles  
 au  V o l k a m e r i a   fragrans;  mais  elle  en  diffère  essentiellement  par la disposition de ses  fleurs,  par l ’absence  des  
 bractées, par le calice qui n’est point tubulé, et par la forme des fruits. 
 3.° M. La Haye, jardinier de  l ’expédition  à  la  recherche de Lapérouse,  m’a  donné  un  exemplaire  en  fleuret en  
 fruit des  V o l k a m e r i a  fragrans et Koempferi qu’il  avoit récoltés à Java. Cet habile cultivateur,  établi aujourd’hui à  
 Montreuil, près Versailles, m’a aussi communiqué un exemplaire d’une nouvelle espèce  de  V o l k a m e r i a  originaire  
 de l’Isle de France. M. Bory de Saint-Vincent m’a appris que cette espèce,.qui croît dans les lieux arides,  non loin des  
 bords  de  la mer,  formoit un arbrisseau glabre, et même  un peu  glauque, dont le bois  étoit tortu et maigre, dont les  
 feuilles varioient  beaucoup  dans  leur  forme  ( 1),  et dont les  fleurs nombreuses étoient  d’un blanc de  lait  et  inodores.  
 Je donne à cette espèce le nom à’heterophfïla, et je  la caractérise par la phrase suivante: 
 V o l k a m e r i a  heteropliylla. Foliis ovatis, lanceolatis  et lineari-lanceolalis, integerrimis ; fructu globoso. 
 4.0  Le  V o l k a m e r i a  fragrans  est  un  charmant  arbrisseau,  qui  ne  mérite  pas  moins que Y H o r t e n s i a   d’être  
 cultivé pour l’ornement des jardins. Ces deux plantes ont un beau feuillage; leurs fleurs, d’une couleur de chair plus, ou  
 moins foncée, sont  groupées en  un  corymbe serré et ordinairement très large. Mais dans YH o r t e n s i a  les  fleurs sont  
 absolument inodores, tandis que dans le V o l k a m e r i a  fragrans elles répandent une odeur extrêmement suave. 
 Expi.  des fig.  1,  Une  bractée,  a ,  Corolle ouverte pour montrer les  écailles  situées  à  son  orifice, et l’attache des  
 étamines. 5 , Calice et pistil. 4, Pistil séparé. 5 , Fruit. 6, Un osselet vu en dedans pour montrer ses deux loges. 
 (1) Si la figure queM. de Lamarck a donnée  dans ses Illustraliones Generum, planche 544, 1%  a, se rapporte ¡1 l'espèce que je décris, elle  
 doit être regardée comme incomplète , puisqu’elle ne présente qu'un bout de rameau à feuilles très étroites.