
 
		É t a m i n e s   d ix ,   p o r té e s   sur   un  ré c e p ta c le   e n to u ré   d e   c in q   g land es   saillantes,  
 c o n c a v e s ,  c o u le u r   d e   m ie l ,  opposées  au x   divisions  in té r ieu re s   d u   calice .  F i l e t s   
 r éu n is   e t  v e lu s   à  le u r  b a s e ,  dis tincts   e t   g labres dans le  re s te  d e  le u r  é t e n d u e -, c y lin d 
 r iq u e s ,  d ’u n   b la n c   d e   la it ,  plus  longs  q u e   le   calice .  A n t h è r e s   d ro ite s ,  ovales ,  
 c om p r im é e s ,  d e   la   c o u le u r   des  file ts ,  s’o u v r a n t  su r   les  sillons la té raux. 
 F l e u r s   f e m e l l e s . 
 C a l i c e   à  cinq  divisions  profondes,  ouvertes,  en  lance, aiguës,  à  bords  réfléchis  et  
 munis de  cils  glanduleux ; velues en dehors, glabres en dedans,  subsistantes. 
 O v a i r e   o v a le -a r r o n d i,  c reu s é   d e   trois   sillons ,  v e lu ,  e n to u ré   à  sa base*d’u n   disqu e  
 g la n d u leu x .  G l a n d e s   au  n om b re   d e   c in q ,  opposées  au x   divis ions   d u   c a lic e ,  saillan 
 te s ,  c o n c a v e s ,  d ’u n   b la n c   d e   n e ig e ,  séparées   p a r   u n   file t  d r o it   e t  d e   la moitié  
 d e   la  lo n g u e u r   d e   l’ovaire.  S t y l e s   tro is ,  à  q u a t r e   divis ions   o u v e r te s ,  cou rb é e s   à  
 le u r   som m e t,  lin é a ire s ,  con v e x e s   en   d ed an s ,  sillonnés   en  d eh o r s ,  d u n   b la n c   de  
 la it ,  subsistantes. S t i g m a t e s   obtus. 
 C a p s u l e   r e c o u v e r te   p a r   le   c a l ic e ,  c o u ro n n é e   des  styles  subsistants,  o v a le -a r ro n d ie ,  
 c r e u s é e  d e   trois s illons, v e lu e ,fo rm é e  d e  trois coques . C o q u e s  se d é p o u illan t d e  le u r   
 é c o r c e  e x té r ie u r e , s’o u v r a n t  é las tiqu em en t en  d e u x  valves-, à u n e  s eu le  semence.  
 P l a c e n t a   c e n t r a l,  t r ia n g u la ire ,  t ro n q u é   à  son  sommet.  S e m e n c e s   solitaires,  adhéren 
 te s  a u  sommet d e  ch a q u e  ang le d u  p la c en ta ,o v a le s , con v ex e s  en  d eh o r s , creusées  
 in té r ie u r em en t   d ’u n   s illo n , m un ie s   d’u n   tu b e r c u le   à  le u r   sommet,  lisses, d  u n  gris  
 d e   p erle. 
 Ods.  Linnæus n'avoit mentionné dans le Species Planiarum, imprimé à Stockolm en  1760, que vingt-une espèces de  Crotos--M. Gmclin  
 en a publié trente-sept dans l'édition qu'il a donnée  du Sysiema Notera>; et M.  de Lamarck en a décrit quarante-huit dans le JDicUonnane  
 de Botanique. Le nombre des espèces de ce genre s'est depuis beaucoup accru par les recherches des Naturalistes. MM. Jacquin , Forster,  
 Swartz , Valil, etc. en ont publié plusieurs qui ne sont pas comprises dans les écrits des auteurs que j'ai cités ; et il en existe encore beaucoup  
 dans les herbiers, qui sont médites.  11 paroit néanmoins,  d'après l'étude des espèces déjà rapportées  au genre  Çrotos, que ces plantes  
 présentent dans quelques organes de la fructification, tels que les enveloppes de la fleur, les étamines, les styles, etc., des différences assez  
 importantes pour autoriser les Botanistes à former des genres secondaires,  ou à établir dans.le genre des sections plus  tranchées que celles  
 qui ont été fournies par les tiges ligueuses  ou herbacées. Mais pour pouvoir entreprendre ce travail avec succès , il faudroit que toutes les  
 espèces du genre eussent été décrites completteinent, et sur-tout que les caractères de là fructification, qu'il est très-difficile d'etudicr sur  
 des individus desséchés, eussent été observés sur des individus vivants. Il est  certain que  sans une notion parfaite des  organes de chaque  
 espèce,  il y aura toujours  de l'incertitude  sur la détermination  de celles qui  ont entre elles beaucoup d'affinité,  et dont  il n'existe point  
 de  figure. La plante que  je  viens  de décrire fournit une preuve de cette assertion  : elle est connue dans les jardins sous le nom de  Choto.v  
 aromaticum, et je naurois point hésité à la publiersous cette dénomination, si les observations et les recherches  que j’ai faites ne m'eussent 
 convaincu de la nécessité de la distinguer.  .  _ _ 
 Linnæus a donné le nom  de  Crotos  aromaticum à une plante que Hermann  avoit  récoltée  à Ceylan,  et  désignée  dans  son  Muséum  
 Zeylanicum, 202. par celte phrase ;  Ricinoïdes,  arbor aromalica,  Circeoe foliis ,   media. Morisou qui avoit reçu de Hermann un échantillon  
 de celte espèce, en donna une courte description dans le  troisième volume  de l'Historia planiarum, pag. 549, n,°  19  La description de  
 Morison fut copiée par Raj, à qui  Sherard  avoit  communiqué un  rameau  du Ricinoïdes, etc., envoyé par Hermann.  Pendant le séjour qqc  
 Linnæus  fit  en Hollande,  ce  célèbre Naturaliste  étudia les  plantes que le professeur de Ley.de  avoit récoltées à Ceylan, et en publia la  
 description dans son Flora Zeylaniea. Celle qu'il a donnée du  Crotos aromaticum est si succincte, que M. de Lamarck en décrivant dans son  
 Dictionnaire les espèces  du  genre  Crotos,  n'a pu la désigner avec certitude.  11 l'a  d'abord regardée  comme une variété  de  son  Crotos  
 tiliaceumy et'décrivant ensuite le  Crotos mauritianum, il a observé que celle plante pouvoit être la même  que le  Crotos aromaticum-M  
 Gærlner a décrit dans le second volume de sa Carpologie le fruit du  Crotos  aromaticum,  et il a remarqué le premier, que le synonyme de  
 Rumphe, cité dans le Systema Fcgeiabilium, ne lui appartenoit pas. Enfin M. Vahl a publié dans la seconde partie de ses Symboles Botanicoe,  
 pag. 98, une description assez étendue du Crotos aromaticum.  .  >,  , c 
 En comparant  les  descriptions  qui  ont  été données  du  Crotos  aromaticum  avec  celle  que  je  publie du  Crotos  hiremum,  on doit  
 conjecturer  que  ces  deux  plantes  ne peuvent  appartenir à la même  espèce. Les  feuilles du  Crotos hircinum sont parsemées de points  
 transparens, et répandent une  odeur fétide  analogue  à  celle du bouc , qui se manifeste même avec énergie dans  les  échantillons  desséchés; 
   les  fleurs n'ont constamment que dix étamines ; elles semences sont parfaitement lisses. Dans le Crotos aromaticum au contraire les  
 feuilles ne doivent point répandre une odeur désagréable , puisque  les auteurs que nous avons cités n'en ont fait aucune mention ; les fleurs  
 sont pourvues d'ùn grand nombre d'étâmincs (a); elles semences, d'une forme différente, ont leur surface légèrement tuberculce. 
 Expi.  des f g .   1 , Fleur mile,  a , La même grossie et dont on a retranché le  calice pour montrer le réceptacle glanduleux qui  porte les  
 étamines.  5 , Étamines détachées du réceptacle, réunies à leur base.  4 ,  Fleur femelle.  5 , La même grossie et dont on a retranché le calice  
 pour montrer les glandes  et les  filets qui entourent la base  de l'ovaire.  6,  Un  style  à  quatre  divisions.  7,  Fruit.  8,  Placenta  central.  
 9, Une coque ouverte.  io-, Une semence vue en dedans.  11 -, La même  vue  en dehors. 
 (1)  Ces deux plantes, dont nous  avons vu de beaux échantillons dans l'Herbier de M. de Jussîeu, diffèrent entièrement de celle que nous  
 décrivons. 
 (2)  St a minibus numerosissimit. L i s  S. Flor. Zeyl. —  Stamina numérota.  V a  n i ,   Synib. 2, pag. 98.