j £ ê T A B L E A U X D
a, ê c fe îa T e u le ÿ i ié de la Suiffe où, un François ne foit
^ " ‘ÿoînV étonné' de fè trouver > car -il'faut avouer gu un
^ défaut de notre M,arien é t id e 'n e pouvoir ^accoutumer
■ » à entendre parler une autre langue que la fien ne , ô c à
% trouver d ie z k s ' étrangers des-iifages différens des fiens
-» M a f t , comme ils ont l ’èfprït bien-fait, ils ffe-oententent
& t^ jH a ù & à t le 's é&ng^s^n<être'jàs^és>Frdnç(ïirÿ>8c.
» il y parier qfiëJles étranger* s’en confiaient facile-
S® Hlë»tt»î •/;' P j Ht
I L ’Egiifii du Chapitre R a y a i d e Saint-Ours, ach. têts
duqu el eft «K Prévôt j à- -été fomptueufereent rebâtie en
■ ,i7Æa. L e s étrangers la regardent comme' la pins belle
ü g l i f e de la .Suiffe. E lle eft dans un endroit .élevé enfermé |
.d e te r r â ffe rô n ym o n o fid eîfe lt te par& nlarg eê& ^p jé rb p
^fcalier^1 dont les deux: côtés font aecompagnés-èh'g.ffn'
d ’uns fontaine , ornée' d e fiatues. Lhme dedcesvfoEtaines
■ offre la figure de M n ïfc , frappant avec & ,5feagtte«eJ«in,
a à e i d’où- jaillît-une. Iburce qui—torabe dans ®n baflin.
l a façade eft agréable à. la vue. C ’eft dommage q u i l m y
^ait - pas «ne-,grande p lace devant liîfcalkir. L e Cb apitte de
-Si Oncr doit fon .princàpal luftrs aux libéralités de-Berte
-& donnés, Reine de là Bourgogne Trans-«t-elsduràne j
■ wnreduîttû R s d o l f l I . Cette Pnnceffe fonda aufli l’A b -
Ibaye de Payetne : mais.d é jà, dans lé neuvième fié c le , le
:Mona(lere de Sa im -Ou r s , Manajlerium Sancti ü r j i exif- :
t o i t , comme 6n>e v o it parfun aâé.authentique.'La H Æ ê
Sert® le raftaura dans le fiécle foi v a u t , 8r y-plaça des-
Chanoines.
. L ’Eglife de* au®. très->fâîën®if è
■ remarque-le Sonâ fjd ce , -bâti, au*; dépeiïïfftt
R n i de J1'tance Louis. X IV .
, I l y a encore dans la .v iü e f e Gouvent des Csv i/ jto»',
•atteaant au vafte 8 t fo n ^ tu e u x h ô te I o f i f é t e #iSilrtbaffài
d t a de F ia n c e , «t tfenS k prôximité de la Mài& n de
jVille. ... . ;
L ’E g life d e S ain t-E tienne droit originairement la F a -
to iffe de la V ille . L ’Empereur («)' Conrad I I , y fit couronner
en 10 3 8, R o i de Bourgogne', fon Jîls Henri. ; •
-H o r s de k v ille feasrtiimCouvent de Capucin* Ô! trois
C o u v e n s fjd e ^ e lig e iilr a ÿ F ü n de la-V ifitatioh , un autre
d e Clarifies , éc l e noifieme du T ie rs - Ordre de' Saiht-
“ François.- |
Les édifices publics de la v ille méritent l’attention du
JVoyageur. L ’H ô te l de V i lle eft bien bâti & orné de peintures
qui.repréfencént diverfes batailles des Suiffes ; on y
v o it dans le veftibule les portraits des Avoyers du Canton
depuis la fin du feizieme fiecle. C e l t mill dans c e
iâ timent.qû ’eft la iklle de la Bibliothèque publique.- -
B A I L L J A & % - S •
L Bucheggberg où Buchenberg, autrefois le Comté'de
'Euchegg, a pour limites an levant la ban -lieue de là bour-
g eo ifie de Soleure & le Bailliage de Kriegsaen; au couchant
& au nord celui de Buren, qui dépend du Comté
E L A SU 1 V S E.
I l y a dai îs cet Hôtel un efcalic feu pierre, quelesconly
ufr uis T 1 J iv ï ï l l t e I t e t lide
/ emi lyant les yêux b: L
[ôc IJ fflaitW ic ïnfi.icg '®; !
p j ïê e feniiîaSrè «fi rappèlWTinfctïptiprS^)^' ’sis v||g|y
■ eauafier- s allemands.ou god iques, çjiuiçftibfifténtfur 1 l1-
J a iLjïÆ ï4! ’ ’ 1 th* 1'- ■‘i3 ftfii)i't. ■ i-
■ îÇffles dêfçrécfc Vârones
Que ■ gplernois è’Wpledô,. &c. ~
C ’eût-à-dire en frànçois. , hommes Nobles- & diferets,
qui gouvernez T o ie d e y dépotez' fur cerefcaiier vos affec-
.tlons & vos. paflions, Tamôur & la crainte.- Abandonnez
votre pîqfiti^^nGMierçfpo%r leibfën’|)_ubHc. Puifque Dieu
a fait de vous d'es pil|eïs^ foyëiz fermes. & droits. .
W A r fîn â l. Q n y mënt're 'entr^autre.S e'ùrri?oh'té's y la cui-
raffe dfuh1 Chevalier 'Bourguignon, qui ) pour fe fauver
de ' ï-a bataiWe de Morat y fe jetta avec fon cheval dans le
la c , & le tpaverfa hëùreufenaent. ’ 1
p Soleure a , de l’autre .côté de l’A r e , un petit faubourg ;
qui eft joint à la ville par deux ponts*de bois à balu>£rade ,
l ’un pour lés.voitures , & l’ autre pour les gens dfe pied. C é
faub-QUrg .eft comprïs^àr^l%hcéiïite
avenues* de. niont-agne ^ f o p fort
agréables. L a v ille n’eft pas moins forte' ,que belle. E lle a !
J produit un grand nombre de Magiftrats, illufties dans l ’H if-
toire He lvé tiq u e , & beaucoup d’Oiïicieis' - G énéraux (*),
d’ùne rare diâin£bion, au fer vice d'eFra'nce & d’Efpagne.
Hors de Soleure eft l’hermitage (**) de JT te-J^erene (8), bâti
' dan/ûn roc très - dur , par un Hermitë nommé Arfenius ; '
' dans le dernier fiécle. L ’Eg life n’eft pas achetée ; il paroît
p « c e qtai"âüîe^ftéyqtf eîlê âiîÉoi^été ^très-belle. Quoique
c e t Hermitage m’apprcicnè'pas ,'dfe ^cëluiVdëj'FnlMur^p ■
eft chpgndâiit â#éz curieux pour niéHtër d ’êtrelvu.
L ^renferrhé1 entre ie\dàh|on dQ
Berne & l ’Evêché de B â le , eft diflribué en ©nzè
g e s , dontî,>quaô|§&fori£%^“gouvernés paulÿdési!fdëtnbffes^du
Petit--, Gônferly des^fept aiïfcrëspâx dés Merribres.dü'<jranif-
C o n fe il, qui ' doivent’ réhder dans les Châteaux fur les
lieux. Ces fept Prefeêtuies, qu’on nomme extérieures j-
fe'dônhênfe-par le fort pour fix'arfs. L a foule v ille du Gan*:
- t o n , après>ïà^G^itâl§^ê^lapetite VH |S^ ^è^fteEl-Are *
L e s quatre Prefeûures intérieures n’exigent pas réfid'ence;
les Sénateurs du Petit - Cdn’féil qùi le's -oBtiendent alternativement
, les gerent ','fav'oïr y Bucheggéerg peiKfent tro is
ans t Kriég/tetten x Lèbeven' 6t Flumenihal} pendant deux
fa i^.foülemènt.' ,•
^raubrunnenf, qui fait aufïi partie du*«cantôn ;de: Berne. • :
Les habitans-fo'nt de^ la Religion réformée , ôc la ville
de Berne établit les Pafteurs des .quatre PiroEfes, Æ tù a
(«j Wippo in vita Conradi Salici. ' '
<7> Journal étranger, Novembre 17^8 , p.;*o8i Paris , in-xi.
(* ) Planche, ri0, x6(î,;dou57e >14> Zi6 & 17t.Woyezl’Hiftaire
militaire des Süiffes, par Meilleurs le Baron de Zur-Lauben, de Mai
dtf Romainmotier 8c ®fêfdî ^';-|
( WyPlanche^no, iw i iouble.
( 8 ) Tfcharher, "Dt&. Géographique de la SuiiTe, tom. II, p. vf6 ; Facfi,
Topogr. de la-Suiffe, tom. I l, :p, 584!y:'Ê8gi''
' - r & , £ % & ■ &
gen , Scbiiottweil, Liisslingeri & MeJJen. Cette Seigneurie
appartenoit anciennement vaux Comtes de Ætfokgg- ( p ) 3
dans la Bourgogne trans- jurane. Entr’au-
tres hommes illuftres de cette M a ifen, trois freres.font
0cé lé b ré s ,dans les fa’fles de l ’Allemagne & -d e l’I ta lie ;
Matthias, Archevêque de M ayence, qui mourut en 1328;
Bertrand, qui fut fucceffivement Evêque de Spire & de'
Strasbourg ôc'décéda,è,n 135-3, & Hugues (10) Comte
de Buchegg, qui fit tant d’aftions héroïques en Italie
dans les expéditions de l ’Empereur Henri y f l , & d'e R o b
ert %qi;
3é 7*, J c a n n e le u r fryur , hérita du Conrté de
B u c h e g g , ôc
de Munfingen ; fon fils. Jean devint Evêque de Bâte.
L e Conatë\d,e Bucheg g pa-ffà -enfuite dan9 la Maifou de
B e ch b ou rg , & enfin au Canton de Soleure , qui 1 acheta
en 13^1. L e Cantonade Berne y pofféde la Haute-Jurif-
diêiion, le droit du Glaive ôc la collation des Paroiffes. C e
.;conhit de Ju r ifd iaioh'a excité plufieu-rs difficultés, fur
lefquelles il y a ;:eu :.â^s *îÇ|^és .conclus, en .1 y 1 (î 1 £ 3 8 5 :
1 ^^5-:L e Châùeatr d éBucfiegg^Aont)il n e ||ftè
plus qu’une t o u r , étoit fituë dansfo paroiffe Æ / % æ. L e
C11) ? en latin, a % diftria entre le
M on t Jurat & l’A r e , à la gauche de cette riv iere, & qui
p o r to it autrefois le titre de La/zo^/vzyia* , appartenoit
auffi aux Comtes de Buchegg, qui le tenoient en fief de
1 Evêque de Bâle. C e diftri6t s a llongeait depuis la riviere
jufqu’au ruiffeau à l ’endroit
où il fe jette dans l’A re au-deffous de G o e fg en , 'dans le ‘
Canton ^de Soleure. On pomme présentement ce diflxià:,
le ou ( ? o w , . contrée t rè s -fer tile , dans laquelle'font
aufli de. B î p p | | É | a v e c :'â^|ai^v ■
tient au canton de B erne, ôc
-Qltên & G oefg en ^qui. r©nfrjdaH^M|terratdirem^ ;
- I l y a dans le Bailliage de , la belle maifon
de campagne de Riengberg, fur l’A r e , dans l^pSr^iFë;,
de Lufslingen. Lep o ffeffeu r aêfuel eft M . lé Çhevalier de'
^û//,îC^it^ne^uB-^v^nt4^i0^^I^lff^en^EranGé^
à,qni elle a été|égue.eiMö^u' ay-eul matér-nêl, îyi. de K ig ie r
de Seinb roug g , Sénateur de Soleure, ôc frere du Lieutenant
Général de ce nom. C e tte campagne-offre ?üqegvnef<
déliçieufe.,
. I I . iD-zeg/&#£/z. C e Bailliage confine au Le v ant ôc
an midi-avec celui de Wangen , qui .eff ^dkiieaolfoEÈIde
Berne ; au couchant, ayec le B ü ç h e g g b e rg , & au nord
avec l’Are. C e B ailËage parvint â la yiJfo'dè^olëüxe a ^
férentes repxifos-: Berne- la • Haute^^d^®Èi|'h;î
p a is
fous de certaines ^conditions. L e s h a b it^ è ^ fo iè q t rachêj-,
R A P h 1 e . b6s
tés de lafervimdeen IJ 17. Ce Bailliage contient les pa-
rolffes de Krieghfetten , Teiringen, Aeschi, Biberift,
Zuche-veil &.Lauterbach, & le vülage Submgen. On
voit dans la pàroifle de Zuchweil, la belle maifon decam,
pagne ƒ limée près du confluent de l’Emme .ÿvq4,lj ô ie , à iinejdemi -lieue au-deffous.de Soleure. Elle '■
appartient, avec divers droitsfeigneuriaux, àM. le Baron
de À p //, Brigadier ès Armées du R d i, .& Capitaine au
R ég K .t des Gardes Suiffes. Toutes les branches de là
Maifon de ijo// jpignenr. le titre dj-Em/nm/io/ç,. à celui
de leur nom,: cette .terre eft une fubftituàon attachée à
la Maifon depuis près de.-crois fiédes. Les-Batons de R o ll
à Soleure font diftingués par l’antiquité (12) de leur.'no-
bleffe, & pat les fervices importans (*) qu’ils ont rendus
à leur patrie & à 1 >,1 a ice.
L e ^ / i - i f o / , autre’ maifon de campagne élégànte'ç
dans la paroiffe de Lauterbach , appàrrient à la Maifon de-
E ig ier de Steinbrougg, ''originaire d’Auvergne , où elle ï
jouilïoit. des prérogatives d’une, ancienne. Nbblèffe, &■
établie 's Soleure dans le feizieme fiécle. Ses fervices (14)
en Franceter ont- donné unè grande illuftration.
■ I I L L^et-en 3 âinfi nommé d’une branche du Morif-" '
Jura, Bailliage peu étendu, mais très - fertile, qui confine
i l ît avec le Bailliage de Flu 1 1 , dont nous par-
'Jcroa ..dans rarticl&ftnvant j au. inidi avec l’A re; au cou-'
■ chaHt avec le Bailliage de B ùk n . qui f:ft du canton de '
le Ea *“ ï 'tjui dépend lu canton, le Solé re. Ce ,
iiftriâ aj a tenoic an 11 1' nt u C là :re 3Soleure,
&■ en appelloit fes habitans les S c ip , ou Gens de ’Saint
'Ottrt., La viMé dé .Soleure en acheta une grande part k: eu'
, J3S , , & elle en acquit l’auire en 1393 par le Traité'
“ Çpl“ ' 'Buren ; ave Berne. L e Bailli gc, de L e b n J t >
î E ' 1 f, a - ' ' , t ^ s ’
c/ie > & lie .ie/çç ( en lai 11 S'a. i (m Wjjt ■
Il ell probable qu’il y.a eu en cet endroit des fources
d’eau falée, à en" juger par le nom, qui yéut dire Eau
fa lé e. Les Romains connOiffoient déjà cet endroic, & l’on
trouve J d uines & lédàiües. Près de ce village
eft la Hajen - M a u , ou Prairie des, lièvres f qui eft
la cime d u J u r a , deffus laquelle on a une vue très-lointaine
dans-la Suiffe. Il y a encore, dans'le'même bailliage
de Lcberen la paroiffe dè-Bettlach : on y voit les mafures
du. château àè S traslerg/ qui a étélaVélidencedesCbnites
de ce nom, puînés de la Maifon de Neuchâtel. Le village t
4 ‘ î ' ,.;autréfois.châceau & ville, app'artehoitaux Barons'
depSa/m, donc,.le dernier fut en 1305 l’un des affaffins de
•l’Empereur Albert.
( 9) Nous avons parlé de-oec/Gomtes à l’article du Gouvernement de Soleure.
Voyez aufli le Diaion. HiRor. de la?Suiffe par M. Leu,, tom. IV, p. 3S>7-
4 °î.
; MéM_Jbgentiikhlb"<%i^ de’ Bèrtholdi'‘à*Buchecke,
Episcopi Argentinenfis , rebusgeftis , apud Urftifium , tom. Il,
ïnter Germaniæ Hiftoricos illuflrès. Fràncofurti 1585. in-folio, &o.
' (10) Ce Seigneur eft nommé par altération, Hugo Cornes de Bud-e, (au
lieu de BucAegge) parmi les témoins du Diplôme, date' dii-camp au-deflus
de Florence le 1 Mars 1313 , par lequel l’Empereur Henri VII confervoit le
Comté d’Aften Piémont, àiAiàédéevGqxnte-de Savoie.' Diplôme- a été
rapporté par £uicfo?/io/z,"Hifl:oire généalogique de la Royale Maifon de Sîé
(Voie^Tom.' f , p; j6«-, ,8i: Preuves, p.,v 3$-140. •
' p 1) Leuÿibid. torn. IV, p. 412.
■ ï* ï) LeuQbid, tom. XV, p. j g j & ^
• ' Hiflôife Militairç'des S.uiires, par M® le( Baronïi£v Zur ^I-aulen, M. de
? Mai de ’Romain - Motier, & M. Girard. ‘
£(*) Planches, n°. zo2 Sc'j'rô. ' -•• -;-
(14)'Leu, ibid.-tome XlXj p.436-438.
H:Hiftoire Milit. des Suiflqy, par Meffieurs'de'ZurV Lauberi^ -dé Mai ScQiâ
Audi - ‘ ■